Pour les 600.000 élèves qui ont échoué au concours d’entrée universitaire 2013, la formation professionnelle est une alternative de choix. Avis de professionnels.

* Duong Duc Lân, chef du Département général de la formation professionnelle (ministère du Travail, des Invalides de guerre et des Affaires sociales

Actuellement, au Vietnam, 90% des jeunes choisissent une formation universitaire. Or, pour répondre aux besoins du marché de l’emploi, ce taux devrait chuter à 7%, les autres devant intégrer un cursus professionnel. En effet, de nombreux parents obligent leurs enfants à opter pour l’université, quelque soit leur niveau et sans penser à une orientation plus adaptée à leurs enfants. Pour ces derniers, non seulement leurs chances d’obtenir le concours d’entrée sont très minces, mais surtout les frais de préparation et d’inscription sont élevés, voire coûtent cher à la famille.

Actuellement, les secteurs des technologies, du tourisme et de l’hôtellerie sont actuellement les plus demandés par les entreprises. Les étudiants qui sont formés dans ces domaines intègrent rapidement le marché de l’emploi.

Outre les écoles secondaires professionnelles, 870 centres d’apprentissage sont dénombrés sur l’ensemble du pays. Chaque district en dispose d’au moins un. Toutefois, ces structures communiquent peu à l’extérieur, et de nombreux parents et lycéens en ignorent l’existence. Afin de palier à ce premier problème, nous avons publié un Guide sur le recrutement dans les écoles secondaires professionnelles, et ouvert en mars 2013 un site web dédié à cette question ( http://tcdn.gov.vn ).

* Ngô Thi Minh, vice-présidente de la Commission de la culture, de l’éducation, de la jeunesse et des enfants de l’Assemblée nationale

Avant tout recrutement, les écoles secondaires professionnelles devraient prendre le temps d’informer leurs futurs étudiants de toutes les formations qu’ils proposent, afin que ces derniers soient plus à même de choisir un cursus qui leur correspond.

Parallèlement, ces établissements doivent créer des partenariats avec les entreprises afin de faciliter l’intégration des jeunes sur le marché de l’emploi. Enfin, ils doivent ouvrir des formations en fonction des débouchés.

Les localités, pour leur part, mettent l’accent sur le développement d’établissements généraux et professionnels à la fois, afin de rentabiliser au maximum les infrastructures et le temps de travail des enseignants. Elles aussi doivent fixer des secteurs clés ayant besoin de main-d’œuvre pour améliorer leur offre de formations. Pour terminer, il est nécessaire de mettre en place des mesures pour inciter les enseignants à s’installer dans les régions reculées.

* Trân Anh Tuân, directeur adjoint du Centre de prévisions des demandes en ressources humaines et de l’information du marché de Hô Chi Minh-Ville

Le marché de l’emploi à Hô Chi Minh-Ville est paradoxal. Le taux de chômage est élevé alors que de nombreuses entreprises manquent de main-d’œuvre. Soit les employeurs sont trop exigeants, et imposent un niveau de qualifications que les jeunes n’ont pas, faute d’expérience. Soit les tâches demandées sont considérées comme ingrates par les candidats qui refusent simplement de travailler sur ce type de poste. Cependant, un autre problème persiste et doit être pris en considération : le manque d’informations au lycée.

À Hô Chi Minh-Ville, environ 80% des étudiants sortant des universités et des écoles professionnelles trouvent rapidement un emploi. Parmi eux, 50% sont recrutés sur un poste en adéquation avec leur formation. C’est un bon chiffre, mais il est insuffisant. Il faut donc mieux les orienter dès le lycée et établir en parallèle un système de prévisions de la demande du marché.

Notons que sur la période 2011-2015, la ville embauchera 250.000 employés, dont 120.000 postes dans des secteurs comme finances, industrie agroalimentaire, technologies de l’information, santé et éducation.

Certificat de reconnaissance des aptitudes professionnelles

Au Vietnam, les établissements de formation professionnelle délivrent des certificats et des diplômes. Mais, les expériences que l’employé acquiert au cours de sa carrière ne sont pas reconnues officiellement. Face à cette situation, le Vietnam travaille depuis 2008 sur la mise en place d’un système national d’évaluation et de délivrance de certificats de reconnaissance des aptitudes professionnelles, conformément à la Loi sur la formation professionnelle.

En juin dernier, les critères nationaux pour 178 métiers ont été publiés dans divers secteurs (construction, industrie, commerce, transport et communications, agriculteur, sylviculture, aquaculture, tourisme, etc.). Des entreprises ont la charge de ces évaluations. D’ici 2015, ce système sera adapté aux normes des pays de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), afin que les compétences de ces employés soient reconnues à l’échelle de l’ASEAN. Ainsi, les travailleurs vietnamiens envoyés en Indonésie ou en Malaisie gagneront le même salaire que les locaux. – VNA