Hanoi (VNA) - Au premier semestre de l’année, l’économie nationale est parvenue à maintenir une croissance de 6,76%. En particulier, l’indice des prix à la consommation a enregistré la plus faible croissance en trois ans.
Entre les mois de janvier et de juin, le Produit intérieur brut (PIB) national a progressé de 6,76%, a annoncé Nguyên Bich Lâm, chef de l’Office général des statistiques. D’après lui, ce résultat est le fruit d’une macroéconomie stable grâce à d’importantes exportations, un taux de chômage en baisse et une production économique solide.
Selon un rapport du ministère du Plan et de l’Investissement, la croissance du PIB au premier semestre est inférieure à celle de la même période de l’année dernière. Cependant, elle est toujours supérieure aux niveaux des premiers semestres de 2011 à 2017. Au niveau mondial, 70% des économies ont également connu un ralentissement.
Au premier semestre 2019, le secteur agricole national n’a progressé que de 1,3% en raison des impacts de la peste porcine africaine, contre 3,07% au premier semestre 2018. Le secteur agro-sylvicole et aquatique a enregistré une augmentation de 2,39% en glissement annuel, contribuant pour 6% à la croissance du PIB; celui de l’industrie et de la construction, de 8,93% et 51,8%; celui des services, de 6,69% et 42,2%.
IDE: 18,47 milliards de dollars en six mois
Près de 67.000 entreprises ont été créées (+3,8%) et plus de 21.600 autres ont repris leurs activités (+31,4%). L’inflation a augmenté de 2,64% en variation annuelle. Les exportations ont atteint 122,4 milliards de dollars, et les importations 120,8 milliards. Le pays a ainsi affiché un excédent commercial de 1,6 milliard de dollars.
Selon le Département de l’investissement étranger du ministère du Plan et de l’Investissement, le Vietnam a attiré 18,47 milliards de dollars d’investissement direct étranger (IDE) pendant les six premiers mois de l’année. Ces capitaux ont été injectés dans 19 secteurs, notamment dans les industries manufacturière et de transformation avec 13 milliards de dollars, l’immobilier avec 1,3 milliard et le commerce de gros et de détail avec 1,05 milliard.
Parmi les 95 pays et territoires investissant au Vietnam, Hong Kong (Chine) était en tête avec 5,3 milliards de dollars, représentant 28,7% du total des IDE. La République de Corée a tenu la seconde place avec 2,73 milliards (14,8%), suivie par la Chine avec près de 2,3 milliards (12,4%).
Les décaissements des investis-sements directs étrangers ont atteint 9,1 milliards de dollars (+8%).
IPC: hausse à son plus bas niveau en trois ans
L’indice des prix à la consommation (IPC) du premier semestre de l’année 2019 a progressé de 2,64% par rapport à la même période de l’année dernière. D’après Nguyên Bich Lâm, il s’agit de la croissance la plus faible enregistrée ces trois dernières années. Un résultat lié aux efforts de gestion des prix ainsi qu’à la politique monétaire davantage flexible de la part de la Banque d’État.
"Cette hausse de l’IPC à son plus bas niveau en trois ans au cours du premier semestre de 2019 a grandement aidé à stabiliser la macroéconomie, à promouvoir la croissance économique et à laisser une grande marge de manœuvre pour contrôler l’inflation pour le reste de l’année", a estimé le vice-Premier ministre Vuong Dinh Huê, chef du Comité de pilotage de la gestion des prix.
Le pays a comme objectif de maintenir l’inflation entre 3,3% et 3,9% cette année.
Le gouvernement devrait consolider la stabilité de la macroéconomie pour contrôler l’inflation et renforcer l’économie nationale. Au dire d’experts, les risques d’instabilité macroéconomique ne sont pas visibles pour le moment, mais certains secteurs aux importantes perspectives de croissance tels que l’agriculture, l’industrie et les services ont déjà remarqué une croissance plus faible qu’en 2018. Les exportations ont tendance à chuter et les projets de partenariat public-privé et d’investissement privé sont confrontés à plusieurs obstacles.
Les experts ont suggéré que le gouvernement continue à suivre de près l’évolution du commerce et des investissements dans le monde afin de stabiliser la macroéconomie. Un moyen de renforcer les éléments internes pour mieux faire face aux impacts externes.
Ralentissement de la croissance
La croissance du PIB national en 2019 devrait afficher un ralentissement, à 6,6%, en raison de la faiblessé de la demande extérieure et du durcissement des politiques budgétaires. Hormis ce ralentissement, les perspectives économiques du Vietnam restent positives, a indiqué Taking Stock dans un rapport économique semestriel de la Banque mondiale publié le 1er juillet.
Selon Ousmane Dione, directeur national de la Banque mondiale au Vietnam, les risques continuent de s’intensifier, reflétant l’incertitude grandissante à l’échelle mondiale, la montée des tensions commerciales et la volatilité croissante des finances. Ces risques externes s’aggravent du fait des vulnérabilités nationales, notamment le ralentissement de la consolidation budgétaire et de la restructuration du secteur bancaire et des entreprises publiques. Ils pourraient également miner le moral des investisseurs et, par conséquent, les perspectives de croissance.
"Le Vietnam doit se préparer à rajuster ses politiques macroéconomiques au cas où certains de ces risques se matérialiseraient et conduiraient à un ralentissement plus important que prévu", a indiqué Ousmane Dione. Il a souligné que le Vietnam devrait intensifier son intégration commerciale via la signature d’accords régionaux et multilatéraux.
Selon ce même rapport, l’industrie du tourisme représentait 8% du PIB en 2017. Le développement rapide de ce secteur l’a amené à un point critique dans son essor. Sa croissance, si elle n’est pas bien gérée, pourrait entraîner des effets défavorables sur les plans socioéconomique et environnemental.
Le rapport a suggéré certaines mesures pour assurer sa durabilité sur le long terme. Il s’agit de renforcer la coordination entre la planification des sites et le développement des produits touristiques, de diversifier ces derniers et soutenir davantage le tourisme local. Il importe également de développer les compétences du personnel, d’améliorer la gestion des flux de visiteurs. Sans oublier de renforcer la qualité des infrastructures et de protéger les ressources environnementales et culturelles. -CVN/VNA