La banque centrale devrait rester ferme sur l’objectif de Bale II hinh anh 1Les banques répondant aux normes Bâle II bénéficiaient d’un quota de crédit plus élevé, car elles avaient elles-mêmes une bonne gestion des risques et des activités financières et commerciales transparentes. Fin 2017, une série de banques ont augmenté leurs capitaux propres. Cependant, selon les statistiques de la Commission nationale de surveillance financière (NFSC), le ratio de solvabilité (taux de solidité financière) du système bancaire national n’a été que de 11,1%, contre 11,6% observé l’année précédente. Neuf des 118 institutions de crédit ayant accusé des résultats négatifs concernant leurs fonds propres. Ainsi, la hausse de ces capitaux constitue une problématique permanente chez les banquiers. Photo : VietnamPlus

Hanoi - Les experts bancaires estiment que malgré un certain assouplissement pour les banques qui ne respectent pas les normes Bâle II, la Banque d’État du Vietnam (BEV) devrait rester fidèle à l’objectif de Bâle II.

De nombreux experts ont déclaré que pour atteindre l’objectif de Bâle II, les banques commerciales devaient tout d’abord obtenir un consensus absolu des actionnaires, du conseil des directeurs et du conseil d’administration. Même alors, il est impossible pour toutes les banques d’atteindre les normes Bâle II à court terme.

 «Sortie de secours» pour les banques en retard

Les normes Bâle II  (le second accord de Bâle) constituent un dispositif prudentiel destiné à mieux appréhender les risques bancaires, principalement celui des crédits. Elles sont destinées à garantir un niveau minimum de capitaux propres des banques afin qu’elles soient en mesure de faire face aux risques éventuels liés à leurs activités (non remboursement de crédits ou autres pertes de valeur de leurs actifs).

En 2019, la BEV a accordé un traitement préférentiel en termes d’objectifs commerciaux et de plans aux banques qui ont rapidement respecté les normes Bâle II. ACB, VPBank, Techcombank, MB et TPBank ont été autorisés par la BEV à augmenter leur quota de crédit de 3-4%, et certains ont été autorisés jusqu’à 17%, par rapport au quota moyen de l’ensemble du secteur.

L’expert bancaire Cân Van Luc a déclaré que les banques répondant aux normes Bâle II bénéficiaient d’un quota de crédit plus élevé, car elles avaient elles-mêmes une bonne gestion des risques et des activités financières et commerciales transparentes. Entre-temps, ceux qui se restructuraient et avaient des taux élevés de créances irrécouvrables se verraient attribuer un quota de crédit moins élevé.

En 2020, bien que la banque centrale n’ait annoncé aucune sanction pour les banques qui ne respecteraient pas les normes Bâle II, des professionnels du secteur ont déclaré que des mesures similaires à celles de 2019 seraient appliquées.

Les experts ont déclaré qu’il serait difficile pour certaines banques, qui sont sous surveillance spéciale et qui ont des difficultés à mobiliser des capitaux, de suivre la feuille de route pour atteindre Bâle II.

Pour l’autorité de gestion, la circulaire 22/2019/TT-NHNN de la BEV est considérée comme une «sortie d’urgence» pour ces banques. Aux termes du document, le délai pour respecter le ratio d’adéquation des fonds propres (RAC) stipulé dans la circulaire 41 sera prolongé jusqu’au 1er janvier 2023 pour les banques qui n’ont pas atteint cette exigence.

C’est la deuxième fois que la BEV doit reporter la date limite d’application des normes Bâle II. La première fois était en 2018 lorsque la BEV a défini une feuille de route pour 10 banques.

Partageant les difficultés des banques, l’expert Nguyên Tri Hiêu a déclaré qu’il n’est pas facile de mettre en œuvre la circulaire 41 concernant les normes Bâle II, car les banques doivent calculer les risques pour différentes dettes. Ils doivent également collecter des données des années précédentes et lever des capitaux pour augmenter la RCA.

"Face à de telles difficultés, certaines banques ne seront pas en mesure de mettre en œuvre la circulaire 41 d’ici 2020. Nous espérons qu’avec une prolongation d’un an, elles seront en mesure de répondre aux exigences de la BEV car il n’y a pas d’autre choix. À la fin 2021, les banques qui ne réalisent pas la circulaire 41 sont susceptibles de faire l’objet d’une surveillance spéciale », a-t-il indiqué.

La banque centrale devrait rester ferme sur l’objectif de Bale II hinh anh 2Les normes Bâle II constituent un dispositif prudentiel destiné à mieux appréhender les risques bancaires, principalement celui des crédits. Elles sont destinées à garantir un niveau minimum de capitaux propres des banques afin qu’elles soient en mesure de faire face aux risques éventuels liés à leurs activités (non remboursement de crédits ou autres pertes de valeur de leurs actifs). Il s’agit en particulier des risques des crédits impayés, figurant au bilan, et de ceux que représentent les contreparties résultant notamment des engagements pris sur les marchés financiers, figurant également sur le bilan, mais aussi et surtout les activités hors-bilan concernant les produits dérivés. Le but final est d’éloigner le danger d’une crise systémique comme celle de 2008. Photo: VietnamPlus
 

Rester ferme sur l’objectif de Bâle II

Cependant, les experts bancaires ont déclaré qu’en dépit de la réduction de la pression sur les banques qui n’atteignent pas l’objectif de Bâle II, la BEV devrait rester ferme sur l’objectif, car de nombreux pays dans le monde ont commencé à appliquer les normes Bâle III. Il est déjà tard pour le Vietnam de faire avancer l’adoption des normes de Bâle II.

Lê Trung Kiên, directeur adjoint du Département Deux de l’agence de surveillance bancaire de la BEV, a déclaré que les banques qui ne respectent pas les normes Bâle II rencontrent des difficultés, car un environnement concurrentiel de plus en plus féroce oblige les banques à développer de nouveaux produits et activités, à rechercher de nouveaux segments de marché et à appliquer de nouvelles technologies dans le cadre d’une maîtrise des risques plus complexe.

D’autre part, le Vietnam ne dispose pas encore d’agences de notation indépendantes et le nombre de clients bénéficiant de notations de crédit est trop faible par rapport à la taille du marché.

Selon le responsable, le plus important maintenant est de réaliser pleinement les avantages et l’importance de l’application de Bâle II, ce qui a provoqué des actions drastiques de la part des conseils d’administration, des PDG et de toutes les unités des banques.

Partageant ce point de vue, l’expert Nguyên Tri Hiêu a déclaré que les banques commerciales devaient tout d’abord obtenir un consensus absolu des actionnaires, du conseil des directeurs et du conseil d’administration vers un modèle avancé et transparent de gouvernance d’entreprise et de gestion des risques. L’investissement dans la mise en œuvre de Bâle II et III doit être fait de manière sérieuse et méthodologique.

En outre, des mécanismes sont nécessaires pour encourager ce travail, tandis que les restrictions administratives sur la marge de crédit et les conditions d’extension du réseau devraient être supprimées pour les banques qui ont mis en œuvre les trois piliers de Bâle II voire de Bâle III.

Partageant l’expérience de sa banque, Ha Hoang Dung, directeur en charge de la gestion des risques de VIB, a déclaré que la partie la plus difficile pour la banque était de bien comprendre les normes, car elles sont assez récentes.

«La première chose, nous avons reçu une attention particulière de la part du conseil d’administration au cours du processus, de l’élaboration d’une stratégie dans un premier temps à l’élaboration de plans détaillés.

Pour les problèmes trop difficiles, nous avons invité des consultants étrangers pour aider à la formation. Pour traiter un gros volume de données, nous avons investi dans des systèmes. Ce n’est qu’avec une telle coordination que nous pourrons appliquer avec succès les normes de Bâle II», a-t-il fait savoir./.