Hanoi (VNA) - Décorer sa maison avec un kumquat bonsaï est désormais à la mode pour le Têt. Petite balade dans le village de Tu Liên, au bord du lac de l’Ouest à Hanoi, où nous avons rencontré quelques-uns de ces nouveaux inconditionnels.
Comme à l’accoutumée, à l’occasion du Têt, chaque ménage se prépare à acheter des plantes d’ornement, disposer des branches de pêcher bourgeonnantes dans la maison des deux côtés du plateau des cinq fruits du Têt pour accueillir le Nouvel An en s’attirant le bonheur et la chance. Aujourd'hui, cette coutume évolue au gré des goûts de chacun. Les kumquats bonsaï sont à la mode en ce moment, eux qui arborent des formes originales, à l’inverse des kumquats ordinaires plus… ordinaires.
Bùi Thê Manh est l’un des arboriculteurs du village de kumquats de Tu Liên, à Hanoi, lieu réputé dans tout le pays pour la maîtrise des techniques de taille et de soin des kumquats bonsaïs en pot.
D’une hauteur de 20 à 40 cm, chaque arbuste a été sculpté de façon à obtenir formes originales et étranges. Ces arbustes sont aujourd’hui très recherchés par les amateurs de plantes d’ornement. Dans les mains expertes de Manh, chaque kumquat bonsaï a des allures de véritable œuvre d’art.
Certains sont à l’effigie d'une cascade au printemps, d’une la carpe se transformant en dragon, d’autres d’un couple de dragons entourant la lune de manière parfaitement symétrique, d’un dragon et d’un phénix dansant dans les nuages, etc.
Selon Bùi Thê Manh, pour avoir un beau bonsaï de kumquat, il faut bien s’occuper de l’arbuste avant d’orienter ses branchesselon la forme recherchée. Le plus difficile est d’orienter les branches en harmonie avec la forme du pot.
Les kumquats miniatures cultivés dans son jardin sont âgés de 3 à 7 ans, et certains, de quelques dizaines d'années. Le prix va de 2 à 20 millions de dôngs et dépend de divers éléments comme la forme, l’âge, le nombre de fruits et de bourgeons, le feuillage. Plus le bonsaï est vieux, beau et constellé de fruits, plus son prix est élevé. Logique. En général, il faut au moins un à trois ans pour le bouturage en pot avant de s'engager dans la phase de taille. Le soin d’un kumquat en pot, notamment d’un kumquat bonsaï, demande un grand savoir-faire.
"Il faut au moins deux ans pour donner la forme voulue à un kumquat miniature. Pour un kumquat bonsaï plus grand, il faut 3 ans, voire 5 à 7 ans. Outre sa forme, un beau bonsaï doit posséder de nombreux bourgeons et fruits.", a-t-il précisé.
Un tiers des plus de 300 kumquats cultivés dans le jardin de Manh ont été achetés ou loués plusieurs mois avant le Têt traditionnel. Ce type d’arbre d’ornement séduit les amateurs, car il est facile de les transporter, outre leur beauté luxuriante et la signification qu'ils revêtent pendant le Têt.
Pham Hoàng Anh, domicilié à la rue Bach Dang, de l'arrondissement de Hoàn Kiêm à Hanoi a partagé: "Les années précédentes, je décorais ma maison avec des kumquats ordinaires. Mais, cette année, je suis fasciné par les formes, le feuillage et la grande quantité de fruits des kumquats bonsaï. C’est marrant !".
Pour Nguyen Duc Long, rue Hoàng Ngoc Phach, de l'arrondissement de Dong Da, Hanoi, des kumquats bonsaï sont aussi son choix pour le Têt traditionnel. "J’habite dans un petit appartement de 50m² environ. Ces kumquats bonsaï sont donc parfaits. Les années précédentes, il m’était difficile de transporter, puis de m’occuper des kumquats ordinaires chez moi. Cette année, il suffira de quelques gouttes d’eau et le tour sera joué ! De plus, ce bel arbre peut se garder. Tous les gens qui viennent chez moi tombent sous le charme."
Pour cette Année du Singe, les amateurs sont en quête de bonsaïs à l’effigie des cinq dragons et phénix réunis, de kumquat en forme de montagne : d'une montagne de fruits et de fleurs, à l’image de l’habitat du singe.
Pour l’heure, une dizaine de familles du village de Tu Liên est spécialisée dans la culture du kumquat bonsaï pour le Têt. Cette activité est aujourd’hui très lucrative. -VNA