«Je suis en trainde compter les jours qu’il me reste avant de quitter le Vietnam. Àchaque fois que je rencontre des amis qui me souhaite bon retour, je mesens davantage triste. Le Vietnam est devenu une partie de ma vie, aprèstrois ans à Hanoi», confie Hideo Suzuki.
«Il y a trèslongtemps, on torturait les gens avec des échardes plantées au bout desdoigts. Une douleur indescriptible. C’est un peu ce que je ressent à cemoment», s’amuse-t-il.
Hanoi, un cadre de vie exceptionnel
«LeVietnam, notamment Hanoi, c’est pour moi beaucoup d’images familières :des images du vieux quartier, de cafés verdoyants, des images d’uneville dynamique et moderne aussi… La capitale est un mélange de stylesde vie. Elle présente des traits typiquement sud-est asiatiques maisaussi occidentaux», explique-t-il.
À chaque fois que HideoSuzuki arpente Hanoi et regarde l’hôtel Sofitel Legend Metropole, àl’architecture française, il repense à Paris où il a vécu de nombreusesannées. «À quelques pas de là, c’est le royaume des ruelles et despetites maisons», considère-t-il.
Hideo Suzuki se souvientd’un jour où il pédalait dans une ruelle. Il a entendu une chansons’élevant d’un petit temple au bord d’un lac. Il s’agissait d’une séancede châu van (chant des médiums). «J’ai étais très remué de voir tout lemonde m’accueillir, moi un étranger, comme une vieille connaissance !,s’étonne-t-il encore. Je me suis alors mis à aimer davantage Hanoi».
«Envivant à Hanoi, il est impossible de s’ennuyer, juge Hideo Suzuki, carbeaucoup d’événements musicaux et culturels sont organisés ici et là».Le Japonais aime particulièrement les représentations de chèo (opérafolklorique du Nord) et de cai luong (théâtre rénové). Selon lui, leschansons folkloriques reflètent bien la culture vietnamienne.
Bienqu’il puisse parler couramment deux langues étrangères, anglais etfrançais, Hideo Suzuki avoue qu’il n’a pas réussi à décoller envietnamien. «J’ai honte de n’avoir pas pu consacrer plus de temps àl’apprentissage de votre langue. En maîtrisant le vietnamien, j’auraispu bavarder avec les gens dans la rue et aussi trouver nombred’informations sur les récents événements fâcheux en Mer Orientale... Àl’heure actuelle, je dois suivre la situation via la presse japonaise,française et anglaise».
Vietnam - Japon, une relation au beau fixe
HideoSuzuki est très heureux et fier d’avoir été ministre conseiller del’ambassade du Japon au Vietnam. «De nombreux diplomates japonaiss’intéressent au Vietnam. Ils considèrent même que travailler ici, c’estune bonne occasion de s’affirmer. Pourquoi ? Parce que le Vietnam estun pays en développement et ses relations avec le Japon n’ont cessé des’épanouir ces dernières années. Donc, il y a beaucoup de potentiels»,explique-t-il. Et d’ajouter : «Les relations entre le Vietnam et leJapon sont des plus prometteuses. Je me sens très chanceux d’avoirassumé cette mission dans ce contexte».
«Ces dernierstemps, le gouvernement et le peuple japonais ont soutenu beaucoup leVietnam, notamment via des aides publiques au développement, permettantau pays de mieux réaliser ses politiques socioéconomiques, de réductionde la pauvreté», informe-t-il.
Toujours selon lui, lesjeunes vietnamiens sont très studieux. «Ces dernières années, le Japon arenforcé l’enseignement du japonais dans les pays d’Asie du Sud-Est.Bien que le nombre de licenciés au Vietnam soit modeste par rapport àl’Indonésie, en général, les étudiants vietnamiens sont meilleurs queles Indonésiens. Leur atout : leur forte volonté».
À laquestion «Est-ce que vous reviendrez travailler au Vietnam sil’opportunité se présente ?», Hideo Suzuki n’hésite pas une seconde :«Bien sûr que oui ! Car j’ai beaucoup d’expériences et j’aimeprofondément votre pays». -VNA