HCM-Ville : Actionnarisation, état des lieux et solutions
Il demeure
aujourd’hui à Hô Chi Minh-Ville 106 entreprises entièrement publiques.
En 2014, leur chiffre d’affaires est estimé s’élever à environ 83.000
milliards de dôngs, et leurs bénéfices, à 8.800 milliards, pour une
croissance annuelle de 12%. Selon les prévisions, les impôts qu’elles
acquitteront devraient atteindre 8.967 milliards de dôngs, soit une
augmentation de 3,4% en un an.
À ce jour, la
mégapole du Sud a approuvé les projets de restructuration de 14
entreprises, et en a restructuré 12 autres sous forme de société par
actions.
«En 1992, la ville a lancé le projet
d’actionnarisation des entreprises publiques, 91 ont été réorganisées.
Par ailleurs, 29 autres se sont engagées à se transformer en sociétés
par actions d’ici à 2015 au plus», souligne Trân Anh Tuân, chef adjoint
de l’Institut de recherche pour le développement de Hô Chi Minh-Ville.
«Pour assurer les intérêts de ces entreprises après
leur restructuration, leur direction doivent investir dans leurs
domaines de forte compétence, développer leurs gammes de produits et
améliorer leur qualité, et d’élargir leurs débouchés», ajoute-t-il.
Restructuration n’est pas liquidation, c’est au contraire un important
investissement sur le long terme dans le domaine préférentiel de
l’entreprise. Mais si celle-ci ne fournit pas d’informations correctes
et précises, les investisseurs ne s’y intéresseront pas et, après
actionnarisation. Si l’État en est encore l’actionnaire majoritaire et
qu’il n’y a pas de renouvellement de la direction, définir une nouvelle
stratégie pour surmonter cette difficile situation est problématique,
d’autant que les investisseurs ne peuvent y avoir un rôle décisif en
tant que minoritaires, explique Van Duc Muoi, président de la Compagnie
des produits carnés du Vietnam (Vissan).
Des difficultés après actionnarisation
Les difficultés ne résultent pas seulement de l’actionnariat, des
entreprises publiques n’ayant aucun problème sur ce plan en rencontrent
d’autres. Il s'agit de difficultés de gestion des ressources humaines
faute d’une stratégie en la matière, mais aussi de commerce et de
marketing, avec pour conséquence immédiate la sanction du marché, par
une baisse de leur cotation, et donc, de leur capitalisation, ce qui
peut rendre sombre leur avenir.
Ainsi, «notre
Compagnie générale de commerce de Saigon (Satra) a élaboré une stratégie
commerciale et réorganisé son outil de production comme ses ressources
humaines... mais notre retrait du capital de nos 47 filiales est
difficile. En effet, les investisseurs n’intéressent pas à nos petites
filiales», explique Lê Tùng, un responsable de la compagnie.
De fait, dans la période de 2014-2015, seuls 155 des 4.700 milliards
de dôngs de capitaux des entreprises publiques de Hô Chi Minh-Ville ont
fait l’objet d’une restructuration, ce qui en représente seulement 3%...
L’explication de cette situation est en partie conjoncturelle, du fait
des difficultés économiques actuelles. Mais il n’en demeure pas moins,
aussi, que les entreprises n’ont, en général, pas de stratégie
commerciale convaincante, de sorte que les investisseurs ne sont pas
disposés à s’engager dans ce qui leur apparaît comme une aventure peu
tentante...
Il faut aussi tenir compte de ce que,
parfois, plusieurs grandes entreprises publiques réalisent leur
actionnarisation dans une même période, sinon au même moment, et les
cours des souscriptions dans le cadre des offres publiques initiales
(IPO) s’en ressentent pour aboutir finalement à une capitalisation
moindre qu’attendue.
Enfin, «beaucoup de compagnies
ne peuvent se restructurer en société par actions pour des raisons
financières et comptables, notamment de niveau d’endettement qui serait
insupportable dans le privé ou, pire, d’insondables problèmes
d’évaluation, que ce soit au niveau du bilan ou de l’IPO», ajoute Nguyên
Van Dông, chef du Comité économique et budgétaire, relevant du Conseil
populaire de Hô Chi Minh-Ville. – VNA