Hà Giang possède la troisième superficie nationale de théiers aprèsLâm Dông et Thai Nguyên. Toutefois, le chiffre d’affaires dégagé demeuremodeste depuis des années. Un problème en train d’être résolu grâce àla mise en place d’un modèle de culture bio du théier qui a permis derelever le revenu des foyers d’ethnies minoritaires de 130%.
Le projet de faire participer les ethnies minoritaires à laproduction de thé Shan relève du programme d’«Amélioration du marchépour les personnes déshéritées». Financé par le ministère britanniquepour le Développement international (DFID), son application et sagestion sont confiées au ministère vietnamien du Plan et del’Investissement et à la Banque asiatique de développement (BAD).
Ce projet a été lancé en 2009 dans la province de Hà Giang, sousl’égide du Fonds pour les défis du Vietnam (VCF). Ce dernier soutientdes projets innovants du secteur privé en vue de renforcer laparticipation des personnes pauvres à la production marchande, enfournissant notamment une assistance financière aux entreprises engagéesdans ce processus.
«Ce type de projetmériterait d’être mis en oeuvre dans d’autres régions montagneuses dupays pour la culture du thé comme d’autres plantes», a estimé Dào ViêtDung, représentant de la BAD.
Dans laprovince de Hà Giang, le projet de production de thé Shan est réalisépar la compagnie Hùng Cuong avec pour partenaire étranger l’Organisationnéerlandaise pour le développement (SNV).
LaVCF finance 215.000 des 575.000 dollars nécessaires. Ce projet a eu deseffets positifs sur le niveau de vie de nombreux foyers d’ethniesminoritaires tout en contribuant à la protection de cette variété dethéier, avec 740 ha engagés dans ce projet. C’est probablement le plusgrand projet en Asie du Sud-Est en matière de culture bio du théier.
Une pépinière a été créée, laquelle a fourni600.000 plants aux foyers. Le passage de la technique de culturetraditionnelle à celles de culture biologique est positive et répond auxpratiques internationales, contribuant à la protection del’environnement, à la création de produits de grande qualité aux normesd’hygiène alimentaire, selon Buddhika Samarasinghe, expert en chef duprojet.
En 2011, plus de 740 tonnes de théd’une valeur de 5 milliards de dôngs ont été récoltées par la compagnieHùng Cuong, selon son directeur Nguyên Thanh Hùng. Cette dernière a créédes groupes de cueilleurs de thé sur place afin que la populationéconomise le temps de déplacement à l’usine compte tenu des conditionsgéographiques difficiles, a déclaré son vice-directeur Nguyên Van Khoa.
Dang Thi Nap, de l’ethnie Dao et originaire dela commune de Cao Bô, district de Vi Xuyên de la province de Hà Giang,s’est réjouie des résultats de ce projet. «Notre localité comprend denombreuses collines mais elles ne répondent pas aux conditions requisespour la culture du thé. Grâce aux techniques transférées dans ce projet,les agriculteurs locaux ont pu développer six hectares de théiers»,a-t-elle expliqué.
La culture bio du théier estmoins coûteuse et ne nécessite pas de soins particuliers. Avec dessoins donnés une fois l’an, on peut faire jusqu’à 4-5 récoltes. Lerevenu familial a atteint 9 millions de dôngs par an, ce qui estsignificatif car 40% des foyers de la commune de Cao Bô sont en dessousdu seuil de pauvreté. – AVI