Hô Chi Minh-Ville (VNA) – Au cours de l’offensive générale et de l’insurrection du printemps 1975, les reporters de guerre vietnamiens furent présents sur les fronts stratégiques, pour fournir des informations en continu des zones libérées du Centre aux Hauts Plateaux du Centre au Sud-Est et au delta du Mékong.
Animés d’une foi dans la victoire, les reporters de l’Agence vietnamienne d’information et de l’Agence d’information de libération, appareil photo, stylo et arme à feu en mains, suivirent les ailes de l’armée de libération dans son assaut final sur Saigon.
Dans le sillage des combats
Après une importante équipe de renfort dépêchée en mars 1973, de fin 1973 à début 1975, l’Agence vietnamienne d’information a continué à envoyer des techniciens et télégraphiste pour soutenir l’Agence d’information de libération, considérant cela comme un devoir sacré.
L’un d’entre eux était Trân Mai Huong, le futur directeur général de l’Agence vietnamienne d’information. En mars 1975, alors qu’il était étudiant à l’Université nationale d’économie, il a fait une demande pour rejoindre le groupe de reporters de l’Agence vietnamienne d’information sur le front de Tri Thiên.
"Après une nuit de marche de Quang Tri à Huê, tôt ce matin-là, j’ai parcouru la ville à pied et suis arrivé au pavillon Phu Van vers 10 heures. J’ai posé mon sac à dos sur les marches, sorti mon carnet et mon stylo et écrit l’article "Le drapeau rouge flotte à Huê" en 45 minutes, juste à temps pour l’envoyer par voiture à la station de télégraphie à Quang Tri", se souvient le journaliste Trân Mai Huong.
Il avait aussi écrit le premier article sur la libération de Dà Nang. "Des articles petits par la taille mais grands par l’importance car, après Huê et Dà Nang, tout le monde sentait que le jour de la libération du Sud était proche", ajoute-t-il.
Les Hauts Plateaux du Centre et le Sud-Est furent libérés l’un après l’autre. La victoire de la bataille de Xuân Lôc, du 9 au 21 avril 1975, ébranla l’entier système de défense de l’ennemi aux alentours de Saigon.
Auprès du Département de la propagande du commandement régional, le journaliste Hoàng Dinh Chiên qui était alors à Tà Thiêt, dans le district de Lôc Ninh, province de Binh Phuoc, a appris qu’un pilote anti-guerre de l’armée fantoche avait, depuis un F5, bombardé le Palais de l’Indépendance et le dépôt de carburant de Nhà Be, puis avait atterri en toute sécurité dans la zone libérée. Aussitôt écrit, son article commentaire intitulé "Un acte patriotique et opportun" a été diffusé dans le même après-midi sur les ondes.
Dans la base "R" de Tây Ninh, dès le début du mois d’avril 1975, la situation devint urgente. Le matin du 6 avril 1975, Trân Thanh Xuân, directeur de l’Agence d’information de libération, a convoqué Nguyên Thanh Bên et quatre autres journalistes pour former une première équipe de l’Agence d’information de libération pour couvrir la situation à Saigon.

"Lors de chaque bataille majeure, dès que les tirs cessaient et que les troupes étaient encore en marche vers la base, l’Agence d’information de libération avait porté à la connaissance du plus grand nombre sur ses ondes des informations sur la victoire, enthousiasmant le peuple et les soldats de tout le pays", raconte avec fierté le journaliste Nguyên Thanh Bên.
Côte à côte avec les ailes des troupes régulières
En préparation de la campagne historique Hô Chi Minh, l’Agence d’information de libération a déployé ses hommes. Avec une préparation minutieuse dans tous les aspects, du personnel à l’équipement nécessaire, ses journalistes ont combattu aux côtés des forces régulières jusqu’à l’utime bataille.
Le journaliste Bui Thanh Liêm a raconté que pour suivre cette campagne, la plupart des reporters ont dû marcher de nuit et opérer sur un terrain complexe. Le terrain des provinces du Sud-Ouest sillonné de rivières ne facilitait pas les mouvements des troupes. Les reporters de l’Agence d’information de libération portaient sur leurs épaules récepteurs, générateurs et effets personnels à travers d’innombrables marécages pour atteindre Saigon.
Le 2 avril 1975, une délégation composée des reporters Van Bao, Lam Thanh, Pham Vy, Trân Mai Hanh, Nguyên Huu Chi, de l’ingénieur radio Pham Lôc, du télégraphiste Cao Xuân Tâm et de trois chauffeurs Phi Van Suu, Pham Van Thu et Dao Trong Vinh, dirigée par le rédacteur en chef Dao Tung, est entrée sur le champ de bataille pour se coordonner avec l’Agence d’information de libération.
"À partir du 18 avril, plus nous approchions de Saïgon, plus les contre-attaques ennemies s’intensifiaient. Nous avont dû rester proches des troupes pour préserver nos forces. Nous marchions le jour et nous reposions la nuit. Chacun devait creuser son propre bunker et était prêt à combattre", fait savoir le journaliste Nguyên Thanh Bên.
Le 29 avril 1975, le directeur de l’Agence d’information de libération, Trân Thanh Xuân, a exécuté l’ordre "Rapidité", conduisant un groupe de journalistes et de personnel technique de la base R à Saigon pour couvrir la victoire de la campagne Hô Chi Minh.
Le 29 avril 1975, le directeur de l’Agence d’information de libération, Trân Thanh Xuân, a exécuté l’ordre "Rapidité", conduisant un groupe de journalistes et de personnel technique de la base R à Saigon pour assister et enregistrer le moment historique : la grande victoire de la campagne de Ho Chi Minh, l’effondrement du régime saigonais.
Le matin du 30 avril 1975, l’équipe fer de lance de l’Agence vietnamienne d’information, composée des reporters Vu Tao, Dinh Quang Thành, Hua Kiêm, Trân Mai Huong, Ngoc Dan, Hoang Thiêm, le chauffeur Ngô Binh et le télégraphiste Lê Thai, avait suivi le Corps d’armée 2 depuis Dông Nai vers Saigon. – VNA