Gia Lai (VNA) – Depuis une vingtaine d’années, deux bénévoles veillent nuit et jour sur un bois de padouks. Une essence précieuse qui attire la convoitise des trafiquants de bois.
Au milieu des immenses forêts des Hauts Plateaux du Centre (Tây Nguyên) subsiste un peuplement pur de colossaux padouks, gô huong ou giang huong en vietnamien, une essence menacée par les trafiquants de bois précieux. «Nous sommes fiers de ces 2.000 arbres, confie avec fierté Nguyên Hông Lam, président du Comité populaire du district de Dak Co, province de Gia Lai. D’ordinaire, ce genre de parcelle aurait été ravagé depuis longtemps. Le mérite de sa sauvegarde revient à deux gardes bénévoles, Nguyên Huu Manh, venu de la plaine, et Re Mah Kem, d’ethnie J’rai».
Un village mobilisé pour protéger les padouks
Ce bois de 3,8 ha de gô huong (littéralement «bois parfumé») se situe non loin du bourg de Chu Ty, chef-lieu de Dak Co. Le chemin qui y mène traverse des plantations d’hévéas gérées par les garde-frontières. À 1 km de la fameuse parcelle apparaît un hameau J’rai d’une cinquantaine de maisons sur pilotis. «C’est le village de Grôn. C’est en quelque sorte la barrière qui protège le bois de padouks. Il n’a pas d’autre voie carrossable pour y accéder», explique Nguyên Hông Lam.
À l’approche de la fameuse parcelle, un parfum singulier flotte dans l’air. De grands arbres s’élèvent vers le ciel, laissant très peu passer les rayons du soleil. Chaque tronc porte un numéro. En lisière, au pied d’un arbre colossal, trône le poste de garde. C’est là que vivent les deux gardiens.
«Je suis ici depuis presque 18 ans, confie Nguyên Huu Manh, 55 ans. Et je me sens de plus en plus attaché à cette terre sauvage et verdoyante». Originaire de la province de Quang Binh (Centre), Manh et sa petite famille se sont installés à Dak Lak en 1994. Quelques années plus tard, le brave homme, émerveillé par la parcelle de padouks, a demandé à l’administration locale de l’autoriser à la protéger de la dévastation des trafiquants de bois. Et de devenir le gardien officiel en 1999.
Les premiers jours furent difficiles, entre le manque de nourriture, d’eau et d’électricité, le risque de paludisme, la menace des serpents venimeux... et surtout des trafiquants de bois qui sont prêts à tout pour parvenir à leur fin. «Regardez, un tronc de padouk comme celui-ci donne 20-25 mètres cubes de bois, explique Manh. Et un mètre cube se négocie de 70 à 100 millions de dôngs, une belle somme n’est-ce pas ? Pas étonnant donc que ce bois attire les convoitises». Selon lui, seule la présence permanente de forestiers a permis d’éviter le saccage de la parcelle.
Mission sacrée des deux gardiens
Un village mobilisé pour protéger les padouks
Ce bois de 3,8 ha de gô huong (littéralement «bois parfumé») se situe non loin du bourg de Chu Ty, chef-lieu de Dak Co. Le chemin qui y mène traverse des plantations d’hévéas gérées par les garde-frontières. À 1 km de la fameuse parcelle apparaît un hameau J’rai d’une cinquantaine de maisons sur pilotis. «C’est le village de Grôn. C’est en quelque sorte la barrière qui protège le bois de padouks. Il n’a pas d’autre voie carrossable pour y accéder», explique Nguyên Hông Lam.
À l’approche de la fameuse parcelle, un parfum singulier flotte dans l’air. De grands arbres s’élèvent vers le ciel, laissant très peu passer les rayons du soleil. Chaque tronc porte un numéro. En lisière, au pied d’un arbre colossal, trône le poste de garde. C’est là que vivent les deux gardiens.
«Je suis ici depuis presque 18 ans, confie Nguyên Huu Manh, 55 ans. Et je me sens de plus en plus attaché à cette terre sauvage et verdoyante». Originaire de la province de Quang Binh (Centre), Manh et sa petite famille se sont installés à Dak Lak en 1994. Quelques années plus tard, le brave homme, émerveillé par la parcelle de padouks, a demandé à l’administration locale de l’autoriser à la protéger de la dévastation des trafiquants de bois. Et de devenir le gardien officiel en 1999.
Les premiers jours furent difficiles, entre le manque de nourriture, d’eau et d’électricité, le risque de paludisme, la menace des serpents venimeux... et surtout des trafiquants de bois qui sont prêts à tout pour parvenir à leur fin. «Regardez, un tronc de padouk comme celui-ci donne 20-25 mètres cubes de bois, explique Manh. Et un mètre cube se négocie de 70 à 100 millions de dôngs, une belle somme n’est-ce pas ? Pas étonnant donc que ce bois attire les convoitises». Selon lui, seule la présence permanente de forestiers a permis d’éviter le saccage de la parcelle.
Mission sacrée des deux gardiens
Peu de temps après, Re Mah Kem, d’ethnie J’rai, s’est porté volontaire pour aider Manh dans sa noble mission. Cet ancien chef du village de Grôn pendant 13 ans a grandi en lisière des forêts, aussi les connaît-il comme sa poche. «Ce bois compte environ 2.000 pieds, dont 1.200 centenaires. Certains ont une telle circonférence qu’il faut 2 ou 3 personnes qui se donnent la main pour en faire le tour», précise-t-il.
Les deux gardiens partagent leurs journées entre le débroussaillage, la création de pare-feu, la plantation de panneaux, le ramassage des graines pour des pépinières… La nuit, avant de se coucher, ils n’oublient jamais de faire le tour du propriétaire. «Rien ne peut nous échapper ici, assure Re Mah Kem. Et en cas de problème, les villageois de Grôn rappliqueront ici à la moindre alerte». Le hurlement de l’indigène est en mesure de terrifier n’importe quel brigand, dit-on. À tel point qu’on le surnomme ici le «Tigre de la forêt».
Ces dernières années, le district a construit pour les deux gardiens une petite maison en dur, et accorde à chacun une modique subvention de 2 millions de dôngs par mois. Pour arrondir les fins de mois, les deux hommes cultivent anacardiers et hévéas. «Cette parcelle est d’une valeur inestimable. C’est un trésor dont jamais nous n’aurons l’idée de tirer profit, d’une manière ou d’une xautre. Sa protection est pour nous une mission sacrée, et aussi une grande fierté», confie Nguyên Huu Manh. - CVN/VNA
Les deux gardiens partagent leurs journées entre le débroussaillage, la création de pare-feu, la plantation de panneaux, le ramassage des graines pour des pépinières… La nuit, avant de se coucher, ils n’oublient jamais de faire le tour du propriétaire. «Rien ne peut nous échapper ici, assure Re Mah Kem. Et en cas de problème, les villageois de Grôn rappliqueront ici à la moindre alerte». Le hurlement de l’indigène est en mesure de terrifier n’importe quel brigand, dit-on. À tel point qu’on le surnomme ici le «Tigre de la forêt».
Ces dernières années, le district a construit pour les deux gardiens une petite maison en dur, et accorde à chacun une modique subvention de 2 millions de dôngs par mois. Pour arrondir les fins de mois, les deux hommes cultivent anacardiers et hévéas. «Cette parcelle est d’une valeur inestimable. C’est un trésor dont jamais nous n’aurons l’idée de tirer profit, d’une manière ou d’une xautre. Sa protection est pour nous une mission sacrée, et aussi une grande fierté», confie Nguyên Huu Manh. - CVN/VNA