Hanoï (VNA) - Après le Vietnam, la seconde étape de la Mission économique et commerciale de la Francophonie en Asie du Sud-Est s’est déroulée au Cambodge. Elle a commencé le 28 mars par la tenue d’un Forum économique de haut niveau à Phnom Penh.
"Cette mission économique et commerciale témoigne de notre volonté de soutenir la coopération pour une reprise économique francophone résiliente au sortir de la pandémie mondiale. Notre apport, certes modeste, est engagé et sera constant", a analysé Louise Mushikiwabo, secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie.
"C’est un véritable motif de fierté pour le Cambodge d’avoir été choisi comme destination de la première Mission économique et commerciale de la Francophonie (MECA). Ce privilège est à la fois un honneur et un défi : un honneur, car c’est être reconnu comme un partenaire pertinent ; un défi, car il nous faut répondre aux attentes et donc aux objectifs de cette mission", a ajouté Prak Sokhonn, vice-Premier ministre, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale du Cambodge.
"Faire des affaires en français !"
Au cours du forum, les entrepreneurs et les autorités cambodgiennes ont pu échanger lors de sessions thématiques autour des différents secteurs d’activités identifiés pour la mission. "Quand vous entreprenez au Cambodge, vous n’investissez pas sur 17 millions de potentiels consommateurs, mais bien pour un marché de 250 millions de consommateurs à l’échelle de la région du Mékong et même 650 millions de consommateurs dans l’ASEAN", a précisé Sok Chenda Sophea, ministre délégué auprès du Premier ministre, secrétaire général du Conseil pour le développement du Cambodge, lors de la session intitulée "Comment investir et faire des affaires au Cambodge ?".
Lors du panel thématique autour de l’agro-industrie, les participants ont pu explorer différentes perspectives de coopération avec les membres de la MECA. Rappelant que la langue française était autrefois plutôt privilégiée dans des domaines tels que la diplomatie, le secrétaire d’État du ministère du Commerce, Sarakmony Buon, a invité la famille francophone à "faire des affaires en français !".
La troisième session a porté sur les types de partenariats inter-entreprises nécessaires pour répondre aux besoins énergétiques durables au Cambodge et dans l’espace francophone. Citant l’exemple du taux d’accès limité à l’électricité au Niger, le directeur général du Centre incubateur des petites et moyennes entreprises (PME) dans ce pays, Rouffahi Koabo, a plaidé pour "des partenariats public-privé (PPP) au niveau régional et dans l’espace francophone pour accroître la production en mettant l’accent sur les énergies renouvelables".
La quatrième et dernière session thématique du forum a permis de conclure les échanges du jour autour d’un dialogue et d’un échange d’expériences entre secteurs public et privé sur le thème "Quels partenariats d’affaires et d’investissement possibles au Cambodge et en Francophonie en vue notamment d’en faire un technopôle de biens et services numériques". "Je pense que la communauté francophone souhaite promouvoir et voir se développer la Francophonie numérique. À mon niveau, j’imagine cela à travers la création d’une collaboration des communautés numériques des différents pays, pour échanger les bonnes pratiques notamment sur le cadre normatif", a indiqué Yannick Ebibie Nze, directeur de la Société d’incubation numérique du Gabon.
Ce forum de haut niveau a également été l’occasion de signatures de mémorandums d’entente entre la Chambre de Commerce et d’Industrie du Cambodge et la Fédération des Chambres de Commerce et d’Industrie de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest ; la Chambre de Commerce et d’Industrie de la Côte d’Ivoire ; et la Chambre de Commerce et d’Industrie du Bénin.
La MECA s’est terminée le 30 mars par des visites d’entreprises et des rendez-vous d’affaires entre entrepreneurs francophones. -OIF/CVN/VNA