Cao Quôc Vinh, habitant de Hô Chi Minh-Ville, a investi dans la production de l’ail noir. Ce produit est vendu à des millions de dôngs le kilo, en raison de sa rareté.

En 2009, lors de son voyage en Corée du Sud, Cao Quôc Vinh a pu remarquer que l’ail noir était omniprésent dans la vie quotidienne des locaux. Presque tous les foyers l’utilisaient en tant que médicament pour soigner la grippe, ou encore pour accompagner le thé. L’idée d’importer l’ail noir au Vietnam a alors commencé à grandir dans son esprit. Il a ainsi étudié les techniques de transformation et de production, pour devenir un pionnier dans ce domaine au Vietnam.

"J’ai passé deux ans à étudier des documents, à faire des recherches sur Internet, avant de sonder le marché national et international", rappelle Cao Quôc Vinh.

Après avoir fourni de nombreux efforts, en 2011, il a créé son entreprise, la première de ce genre, équipée de technologies japonaises, spécialisée dans la production d’ail noir au Vietnam.

Le processus de production doit respecter différents critères, la matière première est l’ail blanc aomori, importé du "royaume de l’ail" de Phan Rang (Centre). L’ail est ensuite fermenté pendant 60 jours, avec un taux d’humidité compris entre 85% et 95% à une température comprise entre 65 et 85 degrés Celcius. Pendant cette phase, le technicien doit fréquemment examiner un échantillon pour tester sa qualité.

Durant ce mois de fermentation, l’ail atteignant un niveau sucré et mou, le produit se noircit. Ensuite, il est entreposé une semaine sur une étagère afin de sécher. La dernière étape est l’emballage.

M. Vinh se souvient que lorsqu’il présentait ses premiers lots d’ail au marché, personne n’y prêtait attention, à cause de son prix élevé. Néanmoins, Cao Quôc Vinh et ses associés n’ont pas perdu espoir, en adoptant une stratégie de pénétration graduelle "goutte à goutte", grâce au soutien de ses amis et proches, et des franchises qui permettaient d’informer les clients intéressés.

Ainsi, son entreprise fournissait directement des informations sur ses produits aux entreprises, grâce à son site web et aux réseaux sociaux. Pour conséquence, après un an de marketing, de nombreux clients se sont mis à consommer régulièrement ses produits.

"Les clients vietnamiens sont essentiellement des gens à revenu élevé et au courant des bienfaits de l’ail noir", affirme M. Vinh.

À ses débuts, l’entreprise de M. Vinh n’embauchait que deux techniciens qui s’occupaient du processus de production. Aujourd’hui, plus de 20 employés travaillent dans son usine basée à Long Thành, province de Dông Nai (Sud).

Ainsi, il faut investir 80.000 dollars dans une machine d'une capacité d'environ une tonne d’ail, sans compter le paiement des experts japonais pour les consignes de transformation et les consultations d’usage.

À l’heure actuelle, son entreprise est capable de fournir trois tonnes d’ail noirs par mois, au prix de vente de 5 millions de dôngs le kilo au marché japonais et de 3 millions de dôngs au marché sud-coréen. Son entreprise vient en outre de signer un contrat d’exportation de 500 kg d’ails noirs avec le Japon, du jamais vu.

L’ail noir est largement consommé en Asie, notamment au Japon et en Corée, où de nombreuses vertus lui sont reconnues, prévenant les cancers, luttant contre le cholestérol, ou réduisant l’hypertension. -VNA