Ayant pour thème «Lacoopération dans le domaine de l’eau», la Journée mondiale de l’eau (22mars) est porteuse de ce message : «Si, ensemble, nous faisons preuve departage, alors tout le monde aura accès à l’eau». On espère qu’il seraentendu…
Dans le contexte où les besoins en eauaugmentent de plus en plus, la Journée mondiale de l’eau permettrad’attirer l’attention sur le potentiel et les défis de la coopérationdans le domaine de l’eau, de faciliter le dialogue entre les acteurs, etde promouvoir des solutions innovantes pour favoriser la coopération.Une bonne occasion également pour que l’ensemble des acteurs de lasociété - gestionnaires, entreprises, scientifiques, élèves, étudiants,…- partagent des initiatives en la matière, discutent des thèmesconcernant l’éducation, les affaires étrangères, les relations entre lagestion des ressources en eau et les Objectifs du Millénaire pour leDéveloppement (OMD).
Eau - Source de la vie
Au Vietnam, un programme en écho à cette journée sera organisé le 22mars dans la ville de Cân Tho - le centre du delta du Mékong etégalement la porte d’entrée de la région du bas-Mékong. Cette ville aété choisie pour organiser la conférence internationale de l’ASEM sur la«Gestion de l’eau et des bassins fluviaux – Modalités d’accès à lacroissance verte».
Selon le Comité d’organisation,de nombreux événements culturels, artistiques sont prévus avec lemeeting national en écho à la Journée mondiale de l’eau, la conférencescientifique intitulé «La coopération dans le domaine de l’eau»,l’exposition photographique «Eau - Source de la vie», la cérémonie deremise des prix du concours de dessins «Préserver les ressources en eau,c’est se préserver soi-même», etc.
Particulièrement, la Journée mondiale de l’eau au Vietnam vise àsensibiliser la population sur la nécessité de partager et de coopérerdans le domaine de l’eau (réduction de la pauvreté, développementéconomique, préservation des ressources en eau, protection del’environnement) ainsi que les défis dans la coopération en la matière.
Les défis au Vietnam
Selon lesestimations de la Banque mondiale, le Vietnam ne dispose finalement quede peu de ressources en eau qui lui sont propres, arguant le fait queplus de 60% du volume de ses eaux de surface proviennent d’autres pays(Mékong par exemple). Il y a aussi le problème de l’irrégularité desdébits en raison du climat au Vietnam, marqué par un régime de moussonalternant avec une saison sèche (le Nord compte même quatre saisons). AuVietnam, la saison sèche est souvent longue et prononcée, avec poureffet qu’à cette période de l’année, la moitié des grands bassinsversants manquent d’eau.
En théorie, chaqueVietnamien peut avoir accès en moyenne à 9.650 m3 par an, tandis que leniveau moyen du monde est de 7.400 m3/an/habitant. Cependant, les eauxpropres au Vietnam ne permettent d’assurer que 3.600 m3, contre 4.000 m3dans le reste du monde. De fait, le Vietnam figure dans la liste despays confrontés au manque d’eau. Cette pénurie fait planer une menacesur les conditions sanitaires et présente un risque pour la faune et laflore si les provinces et villes pompent l’eau de manière anarchiquedans la nature.
Aux dires des scientifiques,l’accroissement de la population ainsi que le développementsocio-économique entraîneront d’ici quelques temps de gros besoins eneau, engendrant une forte pression sur les ressources disponibles. Parailleurs, le changement climatique mondial ne fera qu’empirer lasituation... En effet, le niveau de la mer a tendance à s’élever, ce quidevrait aggraver les inondations qui se produisent régulièrement dansle delta du Mékong, mais aussi dans plusieurs provinces du delta dufleuve Rouge et les régions littorales. Le changement climatiqueaccentue également le manque d’eau pendant la saison sèche, auquel vients’ajouter l’incursion de l’eau salée de plus en plus loin dans lesterres, préjudiciable à la production agricole et industrielle. Cettesituation s’aggrave dans le delta du Mékong et les régions littorales duCentre.
Pour y remédier, la protection desressources en eau doit être considérée comme une tâche de premièrepriorité en vue de maintenir l’activité socioéconomique du pays. C’estpourquoi il faut renouveler les méthodes de gestion de l’eau potable,élaborer des politiques adéquates, améliorer les compétences desorganismes concernés et des gestionnaires en la matière... Il estnécessaire également d’attirer la participation du secteur privé dans lagestion de l’eau potable et la protection des ressources en eau.
Le pays doit notamment mettre à profit les projets sous forme d’APD(aide publique au développement), choisir les technologies adaptées,ainsi qu’étendre les services d’alimentation en eau potable. -AVI