Le delta du Mékong, le plus grandgrenier à riz du Vietnam, devrait connaître une bonne récolte cetteannée. Dans plusieurs localités, la récolte a commencé et le rendementest très élevé: de 7 à 10 tonnes par hectare mais les agriculteurs nesont pas satisfaits pour autant, car soumis au dictat «bonne récolte,mauvais prix».
Pour éviter ce scénario et soutenirles riziculteurs, le gouvernement a même été jusqu’à stocker en marsdernier, près d’un million de tonnes de riz. Cette action n’a cependantpas été suffisante pour empêcher la chute du prix du paddy. Sur lemarché mondial, le coût du riz vietnamien reste inférieur à celuipratiqué par les autres pays.
En ce moment, le delta du Mékong n’a récolté que 700.000 hectares de riz et on estime la récolte à la
fin du mois d’avril à 1,6 million de hectares.
Selon Nguyên Phong Quang, vice-président permanent du comité chargé dela région du Sud-Ouest: «Une bonne récolte est synonyme de baisse duprix. Les agriculteurs sont les plus touchés. Il s’agit là d’unvéritable problème qui doit être réglé dans le delta du Mékong. Il estessentiel de nous doter d’une politique visant à garantir la stabilitédu prix du riz depuis le début jusqu’à la fin de la récolte.»
Il va sans dire qu’une stratégie à long terme s’impose aux fins degarantir le développement pérenne et stable de la riziculture nationale.Notons qu’une restructuration agricole est déjà en marche mais que lesaméliorations majeures restent à entreprendre. Il conviendra notammentde changer les cultures, d’appliquer les progrès scientifiques ettechnologiques pour créer de nouvelles variétés de riz à rendementsupérieur et de meilleure qualité, agrandir les superficies rizicoles.
L’expérience a démontré que le choix du modèle deproduction sur des champs plus vastes est crucial pour le développementde l’agriculture nationale et notamment en ce qui concerne la réductiondu coût de revient, l’amélioration du rendement et la qualité du riz.Ces facteurs ont non seulement permis d’augmenter la valeur ajoutée duriz vietnamien mais également de labeliser le produit, le toutconcourant tout naturellement à améliorer le niveau de vie desagriculteurs.
Nguyen Van Tac habitant à Vinh Binh,une commune de la province méridionnale de An Giang a déclaré : «Je suistrès content de ce modèle de champs vastes et je ne suis pas le seul.Grâce à une coopération plus étroite entre nous et les entreprises, lavaleur ajoutée de notre riz a été augmentée. Nous avons mieux profité denotre produit quand il a été labelisé.»
Parallèlement et en vue d’améliorer la production et la vente du riz,une étroite collaboration a été instaurée entre l’Etat, lesscientifiques, les entreprises et les paysans. Les entreprises sontchargées de fournir aux agriculteurs les variétés, les engrais, lesmachines pour les aider à industrialiser leur production. Elless’engagent aussi à acheter le riz à un prix convenable.
Nguyen Van Cuong, un riziculteur de la commune Vinh Binh. «Le refrain‘bonne récolte-faible prix’ ne nous inquiète plus. On a désormais ledroit de décider à qui on va vendre notre riz. Si le prix du riz estbon, on le vend. S’il est faible, le riz sera stocké dans l’attente d’unmoment plus propice.»
Le Vietnam s’est fixé comme objectif d’exporter 7 millions de tonnes de riz cette année. -VNA