En 1744, leprince Nguyên Phuc Khoat décrétait que le costume officiel des deux sexesserait une tunique à cinq pans associé à un pantalon. En 1934, le peintreNguyên Cat Tuong (Le Mur) en faisait une tunique à deux pans, l’un devant etl’un derrière. Ce modèle, appelé l’ao dài traditionnel, a été depuis maintesfois retouché. Il suscite un engouement croissant de la part de la population,et même de législateurs qui souhaitent en faire le costume national.
L’ao dàitraditionnel se porte avec un pantalon couvrant les chevilles. Il colle aucorps, a un col élevé et descend aux genoux. Si l’ao dài des hommes n’a pasbeaucoup évolué, celui des femmes a fait l’objet de toutes les fantaisies descouturiers, dont Pham Van Tuyên.
« Nous cherchonstoujours à rendre l’ao dài plus facile à porter et à transporter dans unevalise par exemple », dit-il. « Pour ce qui est du tissu, nous utilisons de lasoie ou des fibres de tige de lotus pour les produits de luxe et un tissuordinaire pour le reste. Les techniques de couture ont beaucoup évolué et leprix est devenu plus abordable pour le grand nombre ».
Depuis unetrentaine d’années, l’ao dài est revenu au goût du jour. Dans de nombreuxétablissements publics comme privés, les filles et les femmes le portent tousles lundis et à l’occasion des fêtes. Cette tenue compte de plus en plusd’adeptes même dans les milieux artistiques. Dinh Thi Thuy Hà est comédienne etco-fondatrice d’une maison de couture d’ao dài…
« Avec une amie,j’ai créé la marque Nhà Sen. L’ao dài sublime la beauté des femmes, suscite lerespect et la sympathie de leurs interlocuteurs », constate-t-elle. « Beaucouppensent que cette tenue n’est appropriée qu’aux grandes occasions, en fait,elle peut parfaitement être une tenue de ville ».
De plus en plusd’hommes portent l’ao dài, parmi eux, Nguyên Duc Binh, président du club Dinhlàng Viêt.
« L’ao dài n’estpas un simple vêtement, c’est un condensé de l’identité culturelle et del’élégance des Vietnamiens. Je pense que dans les écoles, tous les élèvesdoivent le porter aux grandes occasions comme un signe de fierté nationale »,propose-t-il.
Trân Thi QuôcKhanh, députée de Hanoï, souhaite aller encore plus loin.
« Nous avonsdemandé au ministère de la Culture, des Sports et du Tourisme d’élaborer unprojet de loi sur le costume national et la fleur nationale. Plusieursdirigeants de l’État ont marqué leur approbation, suggérant qu’ils aimeraientporter un ao dài à l’occasion de leur investiture », indique-t-elle.
Le ministère dela Culture, des Sports et du Tourisme s’apprête à inscrire l’ao dài aupatrimoine culturel immatériel national, avant de réclamer une reconnaissancemondiale de la part de l’UNESCO.-VOV/VNA