Hanoï (VNA) - De nombreuses personnesvulnérables de Hô Chi Minh-Ville ont reçu des aides régulières de lapart de Duong Thi Kim Dung, une retraitée au grand cœur, qui, depuis unedizaine d’années, héberge chez elle des centaines d’étudiants endifficulté.
Ancienneenseignante d’anglais et ancienne salariée de la coopérativecommerciale de Hô Chi Minh-Ville, aujourd’hui, madame Dung gère unrestaurant du cœur dans le 5e quartier, du 3e arrondissement. Ce restaurant emploie une dizaine de personnes pauvres.L’intégralité des bénéfices sert à financer des actions humanitaireslancées par sa propriétaire. Pendant la pandémie de coronavirus, c’estdans ce restaurant que madame Dung a préparé des repas gratuits et les adistribués dans les centres de confinement et les hôpitaux de campagnede la ville.
Membre de l’Association humanitaire des femmes de Hô Chi Minh-Ville depuis une trentaine d’années, elle est également fondatrice du groupe philanthropique Thu Dung, réunissant des personnes généreuses comme elle. Le groupe a sillonné le pays pour apporter des aides aux personnes dans le besoin, offrir des logements aux plus vulnérables et financer la construction de ponts pour favoriser la scolarisation dans les régions les plus lointaines. Lors de ces déplacements, madame Dung a rencontré des jeunes issus des milieux particulièrement précaires qui ont dû abandonner les études pour aider leur famille. Émue par leur courage, elle a voulu aider ces jeunes à retourner à l’école.
«Lors d’une visite pour remettre la clef de logements du cœur, j’ai croisé un garçon qui faisait ses devoirs au soleil. Je lui ai demandé pourquoi ne pas se mettre à l’ombre. Il a répondu que sa famille était tellement pauvre qu’il n’y avait pas d’éclairage chez lui. Malgré sa situation difficile, il était très sérieux dans ses études. J’ai donc décidé de l’accueillir chez moi et de financer ses études jusqu’à la fin du cursus universitaire. Et j’ai continué d’héberger des étudiants pauvres, mais studieux», raconte Mme Dung.
Tuyêt Anh, médecin à l’hôpital Cu Chi, était une des premières bénéficiaires. En 2014, elle a été admise à la Faculté de médecine de Hô Chi Minh-Ville. Mais elle a failli rater son rêve en raison de ses problèmes financiers. Le destin lui a fait rencontrer madame Dung. Après quelques hésitations, et avec la garantie des autorités locales, la famille de Tuyêt Anh a accepté l’aide de madame Dung.
«Au départ, je ne pouvais pas imaginerqu’une personne aussi gentille puisse exister. Après avoir emménagé chezelle, j’ai réalisé qu’elle était très patiente et généreuse. Elle m’aappris beaucoup de choses et m’a donné envie d’aider les autres.Maintenant, je propose des consultations gratuites pour les personnespauvres et les enfants», explique la jeune médecin.
Après Tuyêt Anh, madame Dung a rénové samaison pour pouvoir accueillir plus d’étudiants. Elle a utilisél’intégralité du deuxième étage et une partie du rez-de-chaussée, où setrouve son restaurant, pour construire quatre chambres réservées auxétudiants, dont des Laotiens. En 2018, lorsque la municipalité de Hô ChiMinh-Ville a organisé un programme d’échange intitulé «Les étudiantslaotiens et leurs familles d’accueil vietnamiennes», madame Dung ahébergé deux jeunes Laotiens pendant trois mois. Conquis par la chaleurhumaine, ces étudiants ont décidé de s’inscrire à une universitévietnamienne. Avec deux autres amis laotiens, ils sont restés chezmadame Dung pendant six ans. Pendant leur séjour, ils ont beaucoupappris sur la culture et la gastronomie vietnamiennes.
Pour les voisins, madame Dung est quelqu’un de généreux et franc.
«Madame Dung est une brave personne qui abeaucoup de rigueur. Elle est sérieuse dans tout ce qu’elle fait etn’hésite jamais à aider les personnes moins chanceuses», indique LyPhong Quôc, un voisin.
Le vœu le plus cher de madame Dung est de voir ses enfants adoptifs réussir et devenir des personnes généreuses. - VOV/VNA