Àl’heure de la classe, M. Long apporte une grande boîte en cartoncontenant des objets en papier. Il les sort de la boîte, les disposeavec soin sur le bureau faisant face à des élèves, leur curiositéattisée. Il présente ces objets les uns après les autres, des polyèdresde papier pour leur faire un cours de géométrie euclidienne. Unepédagogie singulière mais plus efficace que les images des manuels pourenseigner une discipline réputée – à tort – pour son aridité. D’autantque les élèves peuvent étudier en détail chaque polyèdre en les «prenanten main» au sens littéral du terme. À la fin du cours, c’est avecsourire que les élèves, comme leur enseignant, quittent la classe.
NguyênNgoc Hân, une lycéenne en classe 12 T2, redoute la géométrieeuclidienne, mais avec la méthode de M. Long, tout est devenu lumineuxau point que, désormais, elle est passionnée par la matière. «En coursde géométrie euclidienne, nous bénéficions de matériel scolaire réels,vivants même, et plein de couleurs. Apprendre la géométrie avec cespolyèdres faits en billets de loterie, c’est très efficace, on retientbien», confie-t-elle. Devant le succès de cette pédagogie, de nombreuxenseignants de mathématiques ont demandé à M. Long de leur envoyer cespolyèdres.
Une idée originale pour des résultats encourageants
NguyênHoàng Long s’explique. «Auparavant, lorsque j’enseignais la géométrieeuclidienne, je sentais fréquemment mes élèves perdre pied à un momentou à un autre, une situation qui bien sûr me préoccupaitparticulièrement. Un jour, sur Internet, j’ai découvert l’Origami, l’artjaponais du pliage de papier, et c’est ainsi que m’est venue l’idée defaire des polyèdres. J’ai fait commencé par utiliser des pagesd’éphéméride, mais par la suite, j’ai constaté que les billets deloterie se prêtaient mieux à la chose, et j’ai commencé à récupérer lesbillets périmés auprès des vendeurs de loterie». Au début, en raison del’important volume de billets nécessaires, nombre d’autres enseignantsse sont mépris, pensant que M. Long était devenu un obsédé du jeu...«Plusieurs vendeurs de billets de loterie ont été surpris. Mais ils ontcompris immédiatement lorsque je leur ai expliqué mon but, et dès lors,ils m’ont beaucoup aidé», confie M. Long.
Ignorant lesprécoces quolibets de ses collègues, M. Long a aussi connu une certaineréprobation au sein de sa famille : plier ces billets pour en faire despolyèdres est un travail très minutieux, mais qui prend aussi beaucoupde place..., suscitant le mécontentement de son épouse. Mais tout s’estheureusement arrangé au fil du temps, ce matériel pédagogiquemulticolore n’étant pas dépourvu d’agrément. -CVN/VNA