Le 28 juillet 1995 à Bandar Seri Begawan, capitale du Brunei, le drapeau national du Vietnam a flotté, pour la première fois aux côtés de ceux des six autres pays membres de l’ASEAN.

Une nouvelle page s’ouvrait pour la région, le Vietnam devenant le 7e membre de l’ASEAN. Cet événement a constitué un «jalon en or» du pays dans son processus d’intégration à la région et au monde.

Depuis, 20 années ont passé et le Vietnam a enregistré de nombreux succès. Il a contribué au renforcement de l’environnement de paix et de sécurité favorable au développement. Il a enrichi les relations multilatérales amicales au sein de l’ASEAN et a participé efficacement au processus de liaison économique régionale par la mise en œuvre notamment d’accords de libre-échange. Il a contribué à faciliter le commerce régional.

Le pays a développé ses liaisons routières, électriques, gazières avec les autres pays sud-est asiatiques. Il a accéléré sa coopération dans l’agriculture, la sylviculture, l’aquaculture, le transport et les communications, mais aussi dans la culture, l’information, l’éducation, le développement social, tout en accentuant la lutte commune contre la pauvreté, la criminalité et les maladies. Au sein de l'ASEAN, le Vietnam comprend mieux le fonctionnement du mécanisme régional, sa position sur la scène régionale et internationale, ses points forts et points faibles, ses amis et ses partenaires... Cela lui a permis de procéder à des rajustements convenables, de faire des préparatifs nécessaires pour son intégration plus profonde dans la communauté régionale et mondiale. Au sein de l'ASEAN, le Vietnam a réussi à former un contingent de cadres expérimentés, professionnels, maîtrisant des langues étrangères. À côté de ces avantages, le Vietnam a dû faire face à de grands défis, dont une concurrence internationale de plus en plus acharnée, parfois même sur son marché intérieur. Dans le temps à venir, le Vietnam verra sa responsabilité augmenter encore, dans le contexte où la situation mondiale et régionale continue d'évoluer de façon complexe, et où l'ASEAN entame une nouvelle étape avec la formation de ses trois communautés. Aussi le Vietnam doit-il participer plus positivement au processus d'édification et de développement de la communauté. La participation vietnamienne concernera non seulement le gouvernement mais encore tous les éléments socio-économiques, et aura pour tâche centrale de servir les êtres humains. Les opportunités seront aussi nombreuses que les défis. Ce sera l'occasion pour les entreprises, les organisations de masses et les individus de faire leurs preuves pour s'orienter, avec l'ASEAN, vers ces nobles objectifs que sont la paix, la stabilité et le développement. Développement durable de l’agriculture Le plus grand défi des pays de l’ASEAN est de répondre aux besoins de plus en plus élevés en vivres et d’aboutir à une production agricole durable. Selon le vice-ministre vietnamien de l'Agriculture et du Développement rural, Lê Quôc Doanh, il est nécessaire que les pays approfondissent leur coopération et investissent dans une agriculture durable.

L'agriculture est menacée par l'urbanisation, la pollution et le dérèglement climatique, et ce dans un contexte où la population ne cesse de croître. Une révolution dans la production agricole s'avère donc indispensable. Il est nécessaire de trouver de nouveaux modes de production qui permettent d'élever la production et la qualité des produits, mais aussi de diminuer les effets négatifs sur l'environnement. Les entreprises doivent ainsi avoir un rôle principal dans la promotion d'un développement durable de l'agriculture en appliquant des technologies avancées. Cependant, le Vietnam, comme plusieurs autres membres de l'ASEAN, compte très peu d'investisseurs dans l’agriculture de hautes technologies. Au Vietnam, le modèle de partenariat public-privé (PPP) est actuellement appliqué dans divers segments. Dans la filière du café par exemple, il a contribué à une hausse de la productivité et permis aux agriculteurs d'augmenter leurs revenus de 14%, d'économiser 30% d'eau et de diminuer de 63% leurs déchets. Ce modèle est généralisé dans le pays et, en 2017, près de 500.000 agriculteurs réaliseront des projets sous forme de PPP.

Selon le docteur Mohd Munir Abdil Majid, président du Conseil de consultance aux affaires de l’ASEAN, le nombre d’entreprises qui s’intéressent à l’agriculture reste modeste, bien que ce soit un secteur prioritaire dans la région. Chaque pays doit rendre ce secteur attractif par l’application de politiques préférentielles et de mesures efficaces contre le changement climatique, a-t-il ajouté.

D'après le docteur Tan Sian ghee, directeur général exécutif de l’organisation CropLife Asie, il faut favoriser l’accès des paysans de l’Asie du Sud-Est aux avancées techniques et technologiques. Les gouvernements de la région doivent partager des expériences et les banques des données pour limiter les dépenses. Enfin, il faut réduire les barrières dans le commerce et l’investissement pour doper la croissance de la production agricole. -CVN/VNA