Deux décennies d'intégration du Vietnam au sein de l'ASEAN
Une nouvelle page s’ouvrait pour la
région, le Vietnam devenant le 7e membre de l’ASEAN. Cet événement a
constitué un «jalon en or» du pays dans son processus d’intégration à la
région et au monde.
Depuis, 20 années ont passé et le
Vietnam a enregistré de nombreux succès. Il a contribué au renforcement
de l’environnement de paix et de sécurité favorable au développement. Il
a enrichi les relations multilatérales amicales au sein de l’ASEAN et a
participé efficacement au processus de liaison économique régionale par
la mise en œuvre notamment d’accords de libre-échange. Il a contribué à
faciliter le commerce régional.
Le pays a développé ses
liaisons routières, électriques, gazières avec les autres pays sud-est
asiatiques. Il a accéléré sa coopération dans l’agriculture, la
sylviculture, l’aquaculture, le transport et les communications, mais
aussi dans la culture, l’information, l’éducation, le développement
social, tout en accentuant la lutte commune contre la pauvreté, la
criminalité et les maladies. Au sein de l'ASEAN, le Vietnam comprend
mieux le fonctionnement du mécanisme régional, sa position sur la scène
régionale et internationale, ses points forts et points faibles, ses
amis et ses partenaires... Cela lui a permis de procéder à des
rajustements convenables, de faire des préparatifs nécessaires pour son
intégration plus profonde dans la communauté régionale et mondiale. Au
sein de l'ASEAN, le Vietnam a réussi à former un contingent de cadres
expérimentés, professionnels, maîtrisant des langues étrangères. À côté
de ces avantages, le Vietnam a dû faire face à de grands défis, dont une
concurrence internationale de plus en plus acharnée, parfois même sur
son marché intérieur. Dans le temps à venir, le Vietnam verra sa
responsabilité augmenter encore, dans le contexte où la situation
mondiale et régionale continue d'évoluer de façon complexe, et où
l'ASEAN entame une nouvelle étape avec la formation de ses trois
communautés. Aussi le Vietnam doit-il participer plus positivement au
processus d'édification et de développement de la communauté. La
participation vietnamienne concernera non seulement le gouvernement mais
encore tous les éléments socio-économiques, et aura pour tâche centrale
de servir les êtres humains. Les opportunités seront aussi nombreuses
que les défis. Ce sera l'occasion pour les entreprises, les
organisations de masses et les individus de faire leurs preuves pour
s'orienter, avec l'ASEAN, vers ces nobles objectifs que sont la paix, la
stabilité et le développement. Développement durable de l’agriculture
Le plus grand défi des pays de l’ASEAN est de répondre aux besoins de
plus en plus élevés en vivres et d’aboutir à une production agricole
durable. Selon le vice-ministre vietnamien de l'Agriculture et du
Développement rural, Lê Quôc Doanh, il est nécessaire que les pays
approfondissent leur coopération et investissent dans une agriculture
durable.
L'agriculture est menacée par l'urbanisation, la
pollution et le dérèglement climatique, et ce dans un contexte où la
population ne cesse de croître. Une révolution dans la production
agricole s'avère donc indispensable. Il est nécessaire de trouver de
nouveaux modes de production qui permettent d'élever la production et la
qualité des produits, mais aussi de diminuer les effets négatifs sur
l'environnement. Les entreprises doivent ainsi avoir un rôle principal
dans la promotion d'un développement durable de l'agriculture en
appliquant des technologies avancées. Cependant, le Vietnam, comme
plusieurs autres membres de l'ASEAN, compte très peu d'investisseurs
dans l’agriculture de hautes technologies. Au Vietnam, le modèle de
partenariat public-privé (PPP) est actuellement appliqué dans divers
segments. Dans la filière du café par exemple, il a contribué à une
hausse de la productivité et permis aux agriculteurs d'augmenter leurs
revenus de 14%, d'économiser 30% d'eau et de diminuer de 63% leurs
déchets. Ce modèle est généralisé dans le pays et, en 2017, près de
500.000 agriculteurs réaliseront des projets sous forme de PPP.
Selon le docteur Mohd Munir Abdil Majid, président du Conseil de
consultance aux affaires de l’ASEAN, le nombre d’entreprises qui
s’intéressent à l’agriculture reste modeste, bien que ce soit un secteur
prioritaire dans la région. Chaque pays doit rendre ce secteur
attractif par l’application de politiques préférentielles et de mesures
efficaces contre le changement climatique, a-t-il ajouté.
D'après le docteur Tan Sian ghee, directeur général exécutif de
l’organisation CropLife Asie, il faut favoriser l’accès des paysans de
l’Asie du Sud-Est aux avancées techniques et technologiques. Les
gouvernements de la région doivent partager des expériences et les
banques des données pour limiter les dépenses. Enfin, il faut réduire
les barrières dans le commerce et l’investissement pour doper la
croissance de la production agricole. -CVN/VNA