Nombre de traducteurs Viêt kiêu (Vietnamiens résidant à l’étranger) se lancent dans la traduction d’œuvres littéraires vietnamiennes. Ils souhaitent présenter aux lecteurs du monde la culture de leurs origines.
Les traducteurs Viêt kiêu, forts de leurs compétences dans une langue étrangère sinon plusieurs, s’intéressaient auparavant à traduire des œuvres de littérature étrangère en vietnamien. Mais depuis quelques années, leur passion pour la littérature vietnamienne ne s’étant jamais éteinte ni atténuée, ils ont été de plus en plus nombreux à rejoindre leurs quelques rares précurseurs pour faire partager la littérature vietnamienne aux étrangers.
Certains sont devenus de grandes figures depuis : Thai Kim Lan et Lê Chu Câu en Allemagne, Trân Thiên Dao, Nguyên Duc et Doàn Câm Thi en France, Vu Ngoc Thang et Truong Van Dân en Italie, Nguyên Tuong Bach et Trân Quang Khâm en Angleterre, ou encore Nguyên Ba Chung, Andrew Pham et Nguyên Dô aux États-Unis.
Ces amoureux des lettres bénéficient de beaucoup d’avantages en comparaison de leurs homologues du pays. En dehors de leur maîtrise de la langue du pays dans lequel ils vivent, ils connaissent bien le marché littéraire et sont dès lors parfaitement à même de déterminer quelles œuvres peuvent marcher. Et plus important encore, ils entretiennent de bonnes relations avec le milieu de l’édition...
Ainsi, Nguyên Duc, un Viêt kiêu français, a livré au lectorat français comme francophones trois œuvres " Chùa Dàn" (La pagode du Luth) de Nguyên Tuân, " Hanoi 36 phô phuong" (Hanoi aux trente-six quartiers) de Thach Lam, et "Huong rung Cà Mau" ( Le parfum des forêts de Cà Mau ) de Son Nam. Nguyên Duc vit en France depuis 60 ans où il est enseignant d’histoire et de géographie. Ce métier de traducteur, il n’en a point besoin dans l’absolu, et s’il l’exerce, c’est qu’il entend présenter la littérature vietnamienne aux francophones.
Ouvrages aux indéniables valeurs humaines
Les exemples peuvent être multipliés, tel Lâm Quang My, poète et traducteur vivant en Pologne où il a considérablement contribué à la diffusion de la poésie vietnamienne. En tant que l’un des fondateurs du Club de poésie vietnamienne de Pologne, il a traduit et présenté plus de 700 poèmes en Pologne, mais aussi en République tchèque, en Lituanie, en Italie et en Angleterre...
« Le Vietnam peut être fier de la profonde richesse de sa littérature qui comprend de grands ouvrages aux indéniables valeurs humaines, et je veux les présenter aux lecteurs polonais », affirme Lâm Quang My. Il a ainsi travaillé deux ans avec son homologue polonais Pawel Kubiah pour traduire un recueil de poèmes classiques vietnamiens du XI e au XIX e siècle dont la publication en 2010 fût tant appréciée qu’elle devint un événement marquant de l’activité littéraire de l’année dans ce pays. - VNA