Des produits "made in Vietnam" pour combattre le COVID-19 hinh anh 1Des habitants de Hô Chi Minh-Ville utilisent le lave-mains automatique installé à l’entrée de l’hôpital Thông Nhât. Photo : TP/CVN

Hanoi (VNA) - Salle de stérilisation corporelle, lave-mains automatique, solution désinfectante... Tels sont certains des produits “made in Vietnam” qui contribuent à la lutte contre la pandémie de COVID-19.

Depuis une semaine, une petite salle située au fond de l’hôpital Thông Nhât, à Hô Chi Minh-Ville, est animée par les sons des perceuses. Il s’agit d’un atelier de production de lave-mains automatiques, où  les "ouvriers" sont les médecins, infirmiers et employés de l’hôpital. Bien que ces produits soient "faits maison", fabriqués à partir de conduites d’eau, fils, bouteilles..., leur qualité est irréprochable.  

Quand les médecins deviennent ouvriers

"Il suffit de mettre les mains dans la machine, le capteur les reconnaîtra et vaporisera automatiquement juste assez de solution désinfectante", présente le docteur Vo Van Ty, chef du Bureau de l’administration de l’hôpital Thông Nhât.

Selon lui, ce dispositif possède un système de pompe, un moteur électrique, un bidon contenant la solution, un brise-jet… Il utilise une tension de 12V, donc totalement sûre pour les utilisateurs. "Nous n’avons utilisé que des outils simples comme tubes en plastique, bouteilles, fils électriques et solutions désinfectantes…", vante-t-il. Environ 120 appareils de ce genre sont installés dans l’ensemble de l’hôpital.

"Le plus grand avantage de cette machine est qu’elle permet aux utilisateurs de ne rien toucher, éliminant ainsi le risque de contamination. Nous continuons à moderniser des brise-jets, qui permettent une pulvérisation plus uniforme sur la surface", affirme le docteur Vo Van Ty. "On a fabriqué ce dispositif en prenant le meilleur de ce qui se fait au Centre médical de la ville de Vi Thanh, province de Hâu Giang (Sud), un établissement que nous avons visité", partage le Pr. associé.- Dr. Lê Dinh Thanh, directeur de l’établissement.

"En profitant d’une pause-déjeuner ou de n’importe quel moment de la journée, les employés de l’hôpital cherchent ensemble à concevoir et moderniser les moindres détails. On fabrique non seulement des lave-mains fixes mais aussi mobiles, très pratiques", informe-t-il.

À l’Hôpital de dermatologie de Hô Chi Minh-Ville, le gel  hydroalcoolique, aussi fabriqué sur place, est très apprécié des patients. Son directeur, le Dr. Nguyên  Trong  Hào, fait savoir que face à la pénurie de gel hygroalcoolique, son établissement applique une recette de fabrication de l’Organisation mondiale de la santé. En plus des ingrédients  de base comme éthanol, péroxyde  d’hydrogène, glycérol, eau distillée, ce produit contient aussi de l’huile de melaleuca. C’est pourquoi, il n’irrite pas la peau et permet un nettoyage rapide tout en déposant un parfum agréable.

"Cette solution est destinée non seulement au personnel médical de l’hôpital mais également à tous ceux qui y viennent", souligne le Dr. Hào.  "Chaque jour, l’hôpital Thông Nhât  peut fabriquer de 15 à 20 lave-mains automatiques. Jusqu’à maintenant, plus de 50 machines ont été offertes au Comité populaire de la mégapole du Sud et à certains arrondissements et districts de la ville", partage le docteur Vo Van Ty.

Chambres et robots de désinfection

Dans le contexte de lutte contre la pandémie de COVID-19, la chambre de désinfection corporelle est un outil efficace pour protéger la santé des gens. Cet équipement  est fabriqué par le Centre de promotion scientifique et technologique des jeunes (TST) dépendant de l’Organisation de la jeunesse de Hô Chi Minh-Ville, en coopération avec l’École polytechnique de Hô Chi Minh-Ville. Dans l’attente de l’autorisation du ministère de la Santé, cette méthode de désinfection est mise en service à titre d’essai dans certains établissements.

Avec ce stérilisateur, les utilisateurs n’ont qu’une chose à faire : y entrer et rester immobile. Le capteur détectera leur présence et démarrera automatiquement le système. La brumisation avec une solution désinfectante  assaini tout le corps mais sans provoquer de mouillage. Et seulement 20-30 secondes suffisent. La solution désinfectante Anloyte utilisée pour cette machine a aussi été conçue par des jeunes scientifiques de Hô Chi Minh-Ville et certifiée par le ministère de la Santé.

Cette solution peut être utilisée  contre les bactéries et virus, à la maison, dans les salles de classe,  pour se laver les mains ou nettoyer les aliments. Selon le but d’utilisation, le taux de mélange entre solution et eau varie. Jusqu’à maintenant, le TST a offert 31.000 litres d’Anloyte à des centaines d’écoles,  maisons de retraite ou orphelinats... Son directeur Doàn Kim Thành informe que le centre  envisage d’élaborer et produire de nouveaux produits à grande échelle au service du combat contre la pandémie.

Le 15 avril, le robot nommé NaRoVid1 a été testé à l’Hôpital central des maladies tropicales de Kim Chung, district de Dông Anh, à Hanoï. Ce robot de nettoyage des sols et de désinfection des chambres d’hôpital a été fabriqué dans le cadre d’un projet de l’Institut de l’application des technologies du ministère des Sciences et Technologies.

Le Pr. associé.- Dr. Mai Anh Tuân, chef de l’équipe de recherche, a déclaré que ce robot pouvait pulvériser  jusqu’à 10 litres de solution désinfectante en une seule opération et fonctionner en continu pendant deux heures. Grâce au capteur, il peut se déplacer automatiquement, en évitant tous les obstacles sur son chemin. Ce robot peut facilement pénétrer dans toutes les zones de la pièce pour nettoyer et désinfecter.

Un autre robot de désinfection dénommé CD 1.0 (COVID Defender 1.0), développé par l’université Tôn Duc Thang de Hô Chi Minh-Ville, vient d’être remis au Centre de confinement de l’internat de l’Université nationale de Hô Chi Minh-Ville. Il assumera quotidiennement les travaux de désinfection des salles de quarantaine de ce centre. Ce robot a la capacité de fonctionner dans une zone de désinfection résistante à l’eau et d’effectuer une pulvérisation de produits chimiques.

Ces deux robots peuvent être contrôlés à une distance maximale de 2.000 m. Chacun peut charger environ 170 kg, travailler continuellement pendant six heures, se déplacer à 15 km/h au maximum. -CVN/VNA