Des potagers marins en Mer Orientale
Bravant les vents forts,
les tempêtes et l’air marin, des jardins maraîchers se développent dans
les charpentes métalliques du DK1, au large de la Mer Orientale,
symbolisant la vitalité et la ténacité des marins sur l’archipel de
Truong Sa (Spratly).
Il faut surmonter la colère des
vagues pour rallier la plate-forme DK1, complexe appartenant à une
plate-forme terrestre du Sud du pays. Cette borne, marquant la
souveraineté du Vietnam sur la Mer Orientale, se tient fermement et avec
fierté au large.
D’ordinaire il est difficile pour une
plante de s’adapter à des conditions climatiques rigoureuses, et
notamment au manque d’eau douce. Pourtant, à la surprise de tous, de
petits jardins d’épinards et de patates prospèrent sur le navire. Ils
sont cultivés dans de grandes boîtes rectangulaires spongieuses, placées
les unes à côté des autres formant ainsi un petit potager.
Le commandant en chef de la plate-forme DK1/18, Trân Dang Hùng,
souligne la difficulté pour cultiver ces légumes. Toutes les semences,
la terre cultivable, y compris les pots, doivent être transportés du
continent. La culture est encore plus difficile en ce moment où la mer
est agitée et où le soleil rayonne sans pitié asséchant la végétation.
L’eau de mer a mouillé tous les sacs de terre protégeant le petit
jardin. Les marins sont ainsi contraints de chercher milles et un moyens
pour les couvrir. D’autant plus qu’après des années de cultures
expérimentales, ils ont réussi à planter certaines espèces d’herbes
aromatiques, de légumes et même du piment.
Sauver les légumes
Trân Dang Hùng souligne, tout en arrachant les mauvaises herbes, que
ces jardins, dont celui de la toiture du DK1, disposent de 50 pots de
légumes de toutes sortes, symbolisant la détermination des soldats
présents sur place. Ces derniers, réveillés souvent durant la nuit par
des typhons accompagnés de vents violents, n’hésitent pas à braver la
tempête pour sauver les légumes. Malheureusement, à maintes reprises,
les efforts déployés sont vains, et les jardins détruits. Loin de se
décourager, le travail est repris depuis le début.
Parlant avec les gens de la plate-forme, Pham Xuân Truong, précise que
comme les denrées vivrières, ravitaillées mensuellement, les légumes
frais sont devenus une "marchandise rare". Même si chacune des
plates-formes cultive des dizaines de pots de légumes, la consommation
de ce produit doit être régulée, sauf en cas de visites venues de la
terre ferme. En cas de mer agitée ça se complique : les marins ne
peuvent plus aller au large pour pêcher des fruits de mer, ni cultiver
les légumes. Ainsi, toutes les denrées alimentaires sont économisées et
les légumes coupés en petits morceaux et cuits avec des conserves,
précise M.Truong.
Les jardins de légumes sont non
seulement une source d’approvisionnement et de vitamines pour le repas
des soldats, mais ils créent également un environnement plus favorable
sur la plate-forme. En cultivant ces jardins et en observant la
croissance de la végétation, les soldats ressentent moins la nostalgie
de la terre et le manque de leurs proches.
Malgré toutes
ces privations et un climat rude, dans les jardins, les citronniers et
piments s’épanouissent, les fruits sont mûrs, à l’image de la vitalité
des soldats, a conclu le commandant Trân Dang Hùng. - VNA