Des mesures pour lutter contre la sécheresse et la salinisation

La sécheresse menace environ 1.000 ha de rizières de la province de Trà Vinh (delta du Mékong). Photo : VNA

Hanoi (VNA) - Le delta du Mékong et le Centre sont les plus touchés par la sécheresse et les remontées d’eau salée dont l’ampleur est particulièrement grande cette année. Entretien avec le vice-ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Hoàng Van Thang, sur les mesures de lutte contre ces phénomènes.

L’état de la sécheresse et de la salinisation devient alarmant dans le delta du Mékong. Quelles sont les mesures prises pour faire face à cette situation ?

Nous estimons que 2016 est une année où El Nino sera puissant. Selon les prévisions, la sécheresse et la salinisation s’aggraveront de plus en plus dans les provinces de Kiên Giang, Hâu Giang, Tiên Giang, Soc Trang et Bên Tre. C’est pour cette raison que dès le début de la saison des pluies, le gouvernement, le ministère de l'Agriculture et du Développement rural, le ministère des Ressources naturelles et de l'Environnement et le Comité central de pilotage de la prévention des catastrophes naturelles ont proposé aux localités un train de mesures pour lutter contre ces deux phénomènes résultant d’El Nino. Les provinces concernées sont actives individuellement. Les mesures les plus urgentes sont de procéder à une évaluation des ressources d’eau pour décider de l’arrêt ou de la poursuite de la production vivrière dans chaque localité, ou de remplacer les plantes vivrières.

Actuellement, le Département général de l’hydraulique et l’Institut des sciences hydrauliques réactualisent leurs prévisions sur l’état de la sécheresse et de la salinisation dans le pays, notamment dans le delta du Mékong, afin que les provinces puissent avancer ou reculer les périodes d’ensemencement, de repiquage et de moisson.

Quelle est la situation dans le Centre méridional et sur les hauts plateaux du Centre ?

Compte tenu de la pénurie des ressources d’eau, dans l'immédiat, chaque province doit prévoir et gérer le volume d’eau nécessaire. Ces localités ont été appelées à réserver l'eau pour les activités majeures comme la consommation quotidienne, l’élevage, la culture du caféier et du poivrier, ainsi qu’à reporter les semailles. Dans la province de Ninh Thuân, les habitants ont déplacé leurs bétails vers d'autres zones de pâturage. Sur le long terme, ces régions devront revoir leurs variétés végétales pour privilégier celles qui nécessitent peu d’eau, ainsi que renforcer le reboisement et la construction de lacs-réservoirs et de canaux.

Dans les régions totalement sinistrées par la sécheresse, et où le manque d’eau perturbe la vie quotidienne et conduit à la suspension de la production vivrière, la population bénéficiera-t-elle d’aides ?

Parallèlement aux mesures précitées, nous préparons l’octroi d’aides aux personnes gravement sinistrées, notamment des foyers manquant de riz. Pour les agriculteurs qui doivent remplacer leurs plantes vivrières, les aides seront en nature de variétés et d’engrais. Outre les aides financières issues des budgets locaux, le ministère a demandé au gouvernement l’intervention du budget central.

La lutte contre le changement climatique nécessite d’importants investissements. Comment seront mobilisés les capitaux ?

La pénurie en eau potable a une incidence sur le quotidien de la population. Photo : VNA

Outre les soutiens financiers du budget central, le Premier ministre Nguyên Tân Dung a lancé il y a deux ans un appel aux bailleurs de fonds pour venir en aide aux provinces fréquemment frappées de sécheresse. Certains partenaires se sont engagés à financer le Programme de barrages de sécurité de ces provinces. Par ailleurs, le programme d'eau potable et d'assainissement de l’environnement bénéficie aux provinces de Ninh Thuân et de Binh Thuân. La Banque de développement asiatique travaille également sur un projet de gestion de l'eau pour les localités du Centre méridional et des hauts plateaux du Centre, sinistrées par la sécheresse.

Dans le delta du Mékong, un projet de lutte contre le changement climatique de la Banque mondiale, d’un coût de plus de 300 millions de dollars, a été lancé. Le gouvernement japonais, par l’intermédiaire de l’Agence de coopération internationale du Japon (JICA), est aussi l’initiative de plusieurs autres projets dans ces régions. – CVN/VNA