Des scientifiques vietnamiens et leurs confrères de Faune et Flore Internationale (FFI) ont fait d'énormes efforts à Hà Giang (Nord) pour conserver la population des singes au nez retroussé du nom scientifique Rhinopithecus avunculus.

La province montagneuse de Hà Giang regorge de rivières, de ruisseaux, de hautes montagnes et de grottes d’une grande biodiversité, avec des milliers d’espèces animales et végétales recensées. La forêt de Khau Ca, qui recouvre une zone calcaire creusée de nombreuses et profondes vallées étroites, est l'habitat d'une population de ces primates menacés.

À Khau Ca, environ 80 Rhinopithecus avunculus ont été dénombrés, soit la plus grande population connue. Le mâle adulte fait 65 cm de haut et pèse 20 kg, tandis que la femelle adulte est plus petite et pèse environ 10 kg. Ils vivent principalement dans les forêts sempervirentes et semi-persistantes de la zone tropicale à une altitude de 200-1200 m.

Leur alimentation se compose principalement de fruits, de feuilles et de fleurs. Les adultes des deux sexes sont semblables en apparence. Ils ont un corps robuste, brun foncé avec du noir sur les épaules. Le front et les membres sont de couleur crème. Les mains et les pieds sont noirs. La face est de couleur bleuâtre. Les lèvres sont roses. Le nez est réduit, et laisse voir les fosses nasales – particularité des Rhinopithèques.

La queue est longue, également blanche. Le jeune singe a la fourrure blanche ou grise claire qui devient noire quand il grandit. Rhinopithecus avunculus vit dans les arbres et descend rarement au sol. Il mène une vie polygame et vit dans un groupe composé généralement d'un mâle, de plusieurs femelles et de jeunes.

Lorsque les jeunes mâles grandissent, ils vivent avec d'autres mâles. Formant de grands groupes, ces singes ne font pas de bruit et communiquent entre eux par des sons discrets. À Khau Ca, ils vivent dans deux ou trois petits groupes, avec des nourrissons qui sont bien protégés.

Le Rhinopithecus avunculus, victime du braconnage et de la destruction de son habitat, figure parmi le top 25 des espèces animales en danger critique d'extinction établi par l'UICN (Union internationale pour la conservation de la nature). Il est toujours temps de sauver cette espèce, mais avec quelque 110 individus dans la nature et des menaces aussi élevées, on doit agir maintenant.

Ces derniers temps, plusieurs partenaires étrangers se sont engagés dans la protection de cette espèce : FFI, l’université de Colorado (États-Unis), les zoos de Denver et San Diego (États-Unis), celui de Singapour. Cette coopération a redonné l’espoir aux biologistes de pouvoir conserver cette espèce, de sécuriser une population et donc d'accroître significativement les chances de protection de cette espèce au seuil de l’extinction. – AVI