Le delta du Mékong possède nombre de potentiels et d’atouts pour le développement de son agriculture, notamment ses segments rizicole et aquicole spécialisés dans la production pour l'exportation. Malgré cela, l’investissement demeure modeste.

L’environnement d’investissement dans le delta du Mékong s’est beaucoup amélioré, attirant progressivement les investisseurs vietnamiens comme étrangers. Cette région a bénéficié d’une croissance annuelle de plus de 8% en moyenne, proche de l’objectif de 8,14% pour 2014.

La promotion de l’investissement a fait, ces dernières années, de considérables progrès sous tous les aspects. Les projets financés par les aides publiques au développement (APD) ou l’investissement direct étranger (IDE) ont augmenté chaque année. Néanmoins, l’investissement global ne répond toujours pas aux exigences du développement du delta, à commencer par celui de l’agriculture et des zones rurales.

Selon le ministère du Plan et de l’Investissement, de 1993 à 2014, les APD revenant au delta du Mékong devraient atteindre près de 5,7 milliards de dollars, soit 8,2% de celles accordées à l’ensemble du pays, mais seuls 500 millions de dollars concernent le secteur agricole.

De même, en septembre dernier, si la région recensait 903 projets d’IDE cumulant 11,8 milliards de dollars, soit près de 5,3% des projets et 4,9% des fonds au niveau national, ceux concernant l’agriculture et la sylviculture n’étaient que de 52 projets pour 242 millions de dollars de capitaux, en dépit de leurs nombreux potentiels.
Les spécialistes considèrent que cette région ne peut susciter beaucoup d’investisseurs en raison d’un développement non durable de son économie, en particulier des secteurs de l’agriculture et de l’aquaculture.

Une alliance régionale est impérative


D’après Nguyên Phong Quang, chef adjoint permanent du Comité du pilotage du Nam Bô occidental, chaque année, la région participe de 20% au PIB national. Elle représente 90% de la production nationale de riz destiné à l’exportation, 70% de celle des fruits, et 60% de celle des produits aquatiques l’exportation.

Ces résultats ne doivent pas cacher que la région fait face à beaucoup de difficulté : la croissance n’est pas durable, l’exploitation de ses potentiels et de ses avantages n’est pas optimale ni adéquate, ses infrastructures ne sont pas cohérentes, et l’adaptation de son agriculture aux conséquences du changement climatique - particulièrement importantes dans cette région - est largement insuffisante...

«La cause principale de ces difficultés tient à une coopération régionale insuffisante, à un manque de mécanismes et de politiques de coopération entre les localités de la région, au sens général, mais aussi, et plus grave, en matière d’investissement, qui affecte l’environnement d’investissement du delta tout entier», affirme Nguyên Phong Quang.

Doàn Duy Khuong, vice-président de la Chambre de commerce et d’industrie du Vietnam (VCCI), partage ces points en indiquant que «c’est une région riche de potentiels mais qu’elle ne parvient pas encore à exploiter pleinement. Elle fait aussi face à d’autres difficultés comme la circulation routière, l’éducation, le développement des services, en particulier le secteur tertiaire et quaternaire... Ce alors que le delta a un besoin particulièrement important de faire appel à l’investissement pour développer ses infrastructures, en particulier pour des secteurs importants comme les infrastructures de transport, de l’énergie, des ressources humaines, de la protection de l’environnement...»

Pour mieux attirer l’investissement dans le delta du Mékong, Trân Huu Hiêp, chef du Département de l’économie du Comité de pilotage du Nam Bô occidental, souligne que la promotion du commerce et de l’investissement implique une étroite coopération régionale.

Des politiques incitatives


Selon le vice-ministre du Plan et de l’Investissement, Nguyên Van Hiêu, le delta du Mékong s’est fixé pour objectif d’ici à 2015 de devenir une région agricole et aquicole de pointe du pays, bénéficiant d’une croissance soutenue et régulière sur le plan économique, mais aussi socioculturel.

Pour ce, le ministère du Plan et de l’Investissement, en coopération avec les ministères et organismes concernés, supervise de près l’institution d’une coopération étroite entre les acteurs de la chaîne agricole - du producteur au consommateur -, l’amélioration de l’environnement d’affaires des entreprises d’exportation permettant d’assurer les revenus des producteurs. Sans oublier la poursuite, dans le cadre de la restructuration de l’économie régionale, de la transition vers un modèle de production de qualité, notamment en prenant les politiques nécessaires pour faciliter l’accès au fonds des acteurs économiques.

Le vice-ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Trân Thanh Nam, souligne que des politiques encourageantes sont nécessaires pour développer les produits agricoles clés de la région, soutenir les entreprises de transformation et d’exportation de produits aquatiques, ainsi que renforcer l’investissement dans les infrastructures rurales. – VNA