Dans la ville de Da Lat, province de Lâm Dông, sur les Hauts plateaux du Centre, des jardiniers amateurs entretiennent le rêve fou de produire des citrouilles géantes. Une quête qui exige discipline et dévotion.

Lê Huu Phan vient de récolter près de 28 citrouilles géantes de 30 à 50 kg chacune élevées en serre. En seulement deux ans, sa réputation a franchi les frontières de Dà Lat et il devenu une référence nationale en culture de citrouilles géantes. Même si la demande est restreinte.

Nul besoin d'être fin observateur. Les citrouilles de Lê Huu Phan trônent au milieu de sa serre tels des éléphants dans un poulailler, imposants et peu enclins à laisser de leur place à autrui. Le cultivateur a 50 ans et réside dans le 9e quartier de la ville de Dà Lat.

Il raconte : «Un jour, en surfant sur le net, j'ai découvert une variété de citrouille, ou plutôt de potiron, l'Atlantic Giant, produisant des fruits immenses, allant jusqu'à 300 kg, aux États-Unis. Ce marché n'existait pas au Vietnam donc j'ai saisi l'occasion. J'ai chargé des amis américains de m'envoyer par avion 100 sachets de semence". C'était il y a deux ans.

Une culture prolifique mais peu rentable…


Après trois mois, les premières citrouilles ont commencé à pousser. «Cette plante prospère par temps chaud et ne tolère pas le gel. Elle s’adapte donc bien au climat de Dà Lat. Six mois plus tard, j’ai récolté 11 fruits entre 30 et 60 kg en moyenne, et j'en ai gardé 19 autres pour le replantage».

Aujourd'hui, les récoltes sont de plus en plus prolifiques. La dernière a donné 28 citrouilles (de 30 à 50 kg chacun). «Cette culture nécessite des soins particuliers. Par exemple, l'engrais s'épand à un moment précis de la journée, décisif pour le fruit et la suite de son développement», confie-t-il.


Les citrouilles géantes de Dà Lat sont d'origine américaine.
Photo : Lâm Dông/

Cependant, la demande est faible dans ce secteur particulier, et si le paysan vient de vendre huit fruits de 2 millions de dôngs chacun au parc Dâm Sen de Hô Chi Minh-Ville, il peine à trouver d'autres acquéreurs.

«Je cultive d'autres produits, et les citrouilles ne sont qu'un complément. En fait, je fais surtout ça pour le plaisir et pour satisfaire ma curiosité. Cependant, le prix de vente est élevé, et si j'arrive à vendre davantage, ma famille vivra bien mieux", partage Lê Huu Phan.

D’après Trân Duc Quang, président de la coopérative de Xuân Huong (9e quartier, ville de Dà Lat) qui regroupe 21 foyers travaillant dans la culture vivrière en serre, "les cultivateurs gagnent bien leur vie ici, et les citrouilles constitue un véritable plus pour Lê Huu Phan". – VNA