Hanoi (VNA) - Au Vietnam, l’industrie dessemi-conducteurs possède un grand potentiel de percée pour contribuer à undéveloppement économique rapide et durable, mais la pénurie de main-d’œuvrepose un énorme défi.
SEMI SEA, une association d’Asie du Sud-Est au servicedes chaînes d’approvisionnement manufacturières pour les industries de lamicroélectronique, de l’affichage et du photovoltaïque, a estimé le chiffre d’affairesmondial de l’industrie des semi-conducteurs en 2022 à près de 600 milliards dedollars. Le marché mondial des semi-conducteurs connaîtra un taux de croissanceà deux chiffres dans les années à venir pour atteindre 1.000 milliards dedollars d’ici 2030.

La présidente de SEMI SEA, Linda Tan, a déclaré que lemarché vietnamien devrait croître de 6,12% entre 2022 et 2027, notant qu’avec l’augmentationdes investissements dans l’industrie des semi-conducteurs, le Vietnam estsusceptible de devenir un partenaire de nombreux grands pays dans ce domaine.
Comme l’industrie des semi-conducteurs, à la base de lafabrication de produits électroniques, est actuellement l’un des domaines à lacroissance la plus rapide, sa demande de main d’œuvre augmente également.
Le ministre de l’Information et de la Communication,Nguyên Manh Hung, a déclaré que chaque année, le pays avait besoin d’environ150.000 ingénieurs pour les secteurs des technologies de l’information et dunumérique, mais que seulement 40 à 50% des besoins sont pourvus. Moins de 20% desbesoins annuels de 5.000 à 10.000 ingénieurs de l’industrie dessemi-conducteurs sont répondus.
La grande pénurie de main-d’œuvre, de plus de 80%, est unproblème majeur auquel il faut remédier, car plus de 50 entreprises d’investissementsdirects étrangers ont investi dans cette industrie au Vietnam et ont besoin d’ungrand nombre de personnel.
Les experts prévoient que l’industrie dessemi-conducteurs au Vietnam aura besoin d’environ 20.000 personnes titulaires d’unbaccalauréat ou d’un diplôme supérieur au cours des cinq prochaines années et d’environ50.000 ingénieurs au cours des 10 prochaines années.
Le professeur associé-Docteur Hoàng Minh Son,vice-ministre de l’Éducation et de la Formation, a indiqué que même si lesecteur des semi-conducteurs n’est pas une nouvelle branche de formation, lenombre d’étudiants et de diplômés reste très faible, ce qui entraîne unepénurie de main-d’œuvre en termes de quantité et de qualité.
Devant ce constat, le ministère de l’Éducation et de laFormation élabore un plan d’action pour renforcer la formation afin d’augmenterla quantité et la qualité des ressources humaines, notamment les concepteurs decircuits intégrés (CI), pour le secteur.
Le Vietnam compte actuellement plus de 5.570 ingénieurs enconception de circuits intégrés, dont plus de 85% à Hô Chi Minh-Ville, 8% àHanoi et 7% à Dà Nang. Chaque année, seulement 500 à 600 étudiants obtiennentleur diplôme de formation en semi-conducteurs dans les universités nationales,selon les données du Portail national d’informations scientifiques ettechnologiques.
Afin d’augmenter rapidement le nombre d’ingénieurs ensemi-conducteurs, Hoàng Minh Son a suggéré de former les étudiants qui s’inscriventdans des branches proches telles que l’ingénierie électronique, l’électrotechnique,l’automatisation et l’ingénierie mécatronique vers ceux spécialisés eningénierie des semi-conducteurs afin d’augmenter le nombre de diplômés dans cedomaine à 3.000 à 4 000 chaque année.

En outre, de nombreux diplômés en électronique et en télécommunications ont une expérience de travail pour des entreprises liées aux circuits intégrés et aux semi-conducteurs. S’ils reçoivent une formation plus spécialisée, ils peuvent devenir une source de main-d’œuvre de haute qualité pour l’industrie, a-t-il déclaré.
Le vice-ministre a également envisagé de recycler les ingénieurs des branches proches comme mesure permettant d’augmenter rapidement le nombre de nouveaux employés dans le secteur des semi-conducteurs, jusqu’à 5.000 à 6.000 personnes par an.
À la mi-octobre, l’Institut technologique des postes et télécommunications, l’Université nationale de Hô Chi Minh-Ville, l’Université nationale de Hanoi, l’Université des sciences et technologies de Hanoi et l’Université de Dà Nang ont signé un accord de coopération dans le développement des ressources humaines de qualité pour l’industrie des semi-conducteurs.
Il s’agit d’une base pour renforcer la collaboration dans la recherche scientifique, le transfert de technologie et l’innovation dans ce domaine, ainsi que pour renforcer la coopération avec les entreprises de semi-conducteurs.
Le professeur associé-Docteur Trân Lê Quân, recteur de l’Université des sciences, de l’Université nationale de Hô Chi Minh-Ville, ont estimé que le pays devait créer des programmes de formation et de stages sur les circuits intégrés, l’ingénierie des systèmes microélectromécaniques et l’ingénierie électronique dans lesquels les universités pourraient se coordonner avec les entreprises de semi-conducteurs pour répondre à la demande de recherche et développement.
Le Vietnam élabore une stratégie pour développer l’industrie des semi-conducteurs d’ici 2030 avec une vision jusqu’en 2035.
Le vice-ministre de l’Information et de laCommunication, Nguyên Huy Dung, a exprimé l’espoir que le Vietnam aura l’opportunitéde participer plus profondément aux chaînes d’approvisionnement mondiales desemi-conducteurs en mettant en œuvre des stratégies nationales et en renforçantla confiance au cours du processus de coopération internationale pour attirerles investissements.
Alors que le pays souhaite devenir uncentre de ressources humaines dans le domaine des semi-conducteurs nonseulement pour lui-même mais aussi pour la région et le monde, il a souligné lanécessité d’actions conjointes de la part du gouvernement, des associations,des organisations, des entreprises et en particulier des universités nationaleset étrangères.
Le responsable a espéré qu’avec l’attentiondu gouvernement et les efforts communs des institutions de formation et desentreprises technologiques, la pénurie de main-d’œuvre serait résolue afin quel’industrie puisse se développer et alimenter l’économie vietnamienne dans unavenir proche. – VNA