Hanoi (VNA) - Après un certain succès initial dans la lutte contre le COVID-19, le Vietnam commence à rouvrir son économie.
 
Aucun décès

Les efforts acharnés du Vietnam contre le COVID-19 semblent porter leurs fruits. Avec seulement 270 cas d'infection et aucun décès, le Vietnam assouplit les règles de prévention de l'épidémie dans la plupart des localités, permettant à certaines entreprises de rouvrir.

COVID-19: Le Vietnam tres subtil dans le reglement des problemes hinh anh 1Des magasins fermés par le COVID-19 sur la rue de Tran Hung Dao, dans le 5e arrondissement, à Hô Chi Minh-Ville. Photo: CafeF


Au 21 avril, le taux de dépistage des virus au Vietnam est d'environ 1.881 par million, contre environ 7.500 à Singapour.

Cependant, l'approche du Vietnam a été saluée par des agences internationales telles que les Centres de contrôle et de prévention des maladies des États-Unis et l'Organisation mondiale de la santé et est différente de Singapour et de l'Indonésie, où les ordres de restriction de déplacement sont prolongés alors que les cas positifs de COVID-19 continuent d'augmenter.

"Le Vietnam a dû faire face au SRAS, à la grippe aviaire et à diverses crises financières... Il a appris qu'il faut agir rapidement et complètement", a déclaré Fred Burke, directeur général du cabinet d'avocats Baker McKenzie à Hô Chi Minh-Ville, qui conseille le gouvernement sur les règles d'investissement étranger. "Le Vietnam a suffisamment de conditions pour se redresser".

Vainqueur de la guerre commerciale


Le Vietnam est le pays préféré des investisseurs étrangers qui recherchent un lieu de fabrication alternatif pour la Chine après l'escalade des tensions commerciales américano-chinoises.

Le but du gouvernement vietnamien aujourd'hui est de profiter de cet élan. Selon le ministère du Plan et de l'Investissement, les investissements directs étrangers ont augmenté de 7,2% l'année dernière, avec 24,6 milliards de dollars dans l’industrie manufacturière. Cela a contribué à porter la croissance économique à 7,02%, plus fort  taux de croissance depuis 2007.

Selon Vu Tu Thanh, directeur exécutif régional adjoint du US-ASEAN Business Council, de nombreuses entreprises étrangères considèrent que la Chine a une population vieillissante et de plus en plus chère. Et l'impact des virus sur la Chine rend le Vietnam encore plus attrayant pour les entreprises.

Les risques demeurent

Le Japon, deuxième au Vietnam au premier trimestre avec un investissement de 848 millions de dollars, a annoncé qu'il a dépensé 2,2 milliards de dollars dans le plan de relance pour encourager les fabricants à se retirer de la Chine. Selon Fred Burke, le Vietnam en bénéficiera certainement.

Le Vietnam n'a pas complètement échappé au COVID-19. Le vice-Premier ministre Vu Duc Dam, chef du Comité national de pilotage de la prévention et de la lutte contre le COVID-19, a averti que le Vietnam présente toujours un risque élevé d'épidémie.

Le Vietnam doit également se préparer à une chute de la demande mondiale. Selon les données de la Banque mondiale, le Vietnam dépend fortement des exportations. Au premier trimestre, la croissance a ralenti à 3,82%. Le Fonds monétaire international (FMI) s'attend à ce que ce taux s'affaiblisse à 2,7% pour l'ensemble de l'année.

Assouplir les restrictions ne signifie pas que la vie reviendra à la normale.

"Pour les nouvelles entreprises, l'ordre de blocus n'a pas été entièrement assoupli", a déclaré Gareth Leather, économiste à Capital Economics Ltd. à Londres. "De plus, les gens ne reprendront pas leurs habitudes d'avant la crise. La peur d'être infecté par le virus fait que les gens continueront de respecter l'isolement social pendant un certain temps encore."

Le gouvernement vietnamien estime qu'une action stricte pour lutter contre le virus pourra réduire l’impact du COVID-19 sur l'économie. Adam McCarty, économiste en chef de Mekong Economics à Hanoï, a déclaré que tandis que les usines attendent le retour de la demande mondiale, l'économie nationale commencera à se relancer.

"La façon dont le Vietnam gère ce virus signale que ce n'est plus un pays en développement. Cela a montré que le Vietnam est très subtil dans le règlement des problèmes", a conclu Adam McCarty.- CPV/VNA