Le Premier ministre renversé,Niwattumrong Boonsongpaisan, comme son gouvernement, se sont vu"ordonner" de "se présenter" au nouveau régime militaire, qui a pris lenom de Conseil national pour le maintien de la paix et de l'ordre.
Plusieurs membres de la famille de l'ancien chef du gouvernementThaksin Shinawatra, renversé par le précédent putsch de 2006, sontégalement convoqués vendredi 16 mai à 10h00 (03h00 GMT).
Sont notamment concernés sa sœur Yingluck, Première ministre destituéefin mai, et Somchai Wongsawat, son beau-frère, également chassé dupouvoir par la justice en 2008.
L'armée a égalementforcé les manifestants des deux camps, résidant dans Bangkok, à rentrerchez eux, et interdit tous rassemblements de plus de 5 personnes. Lesmilitants ont largement obtempéré dans les heures qui suivaient.
La Constitution a également été suspendue, à des chapitres sur la monarchie et le Sénat.
Au terme d'un peu moins de trois jours d'application de la loi martialedestinée, selon l'armée, à forcer au dialogue les acteurs civils de lacrise politique, le puissant chef de l'armée de terre, le général PrayutChan O Cha, est apparu à la télévision dans l'après-midi pour expliquerque cette prise de pouvoir était nécessaire "afin que le pays revienne àla normale".
Le général a mis en avant les violencesdans le pays qui ont fait 28 morts depuis le début de la crise l'automnedernier, la plupart lors de tirs ou de jets de grenades en pleinBangkok par des auteurs inconnus.
"Tous les Thaïlandaisdoivent rester calmes et les fonctionnaires doivent continuer àtravailler comme d'habitude", a-t-il ajouté.
Uncouvre-feu est entré en vigueur, de 22h à 05h. Toutes les radios ettélévisions, y compris les chaînes étrangères, ont vu leurs émissionsinterrompues pourl a diffusion de bulletins du nouveau régime.
Ce dernier a également menacé de bloquer les réseaux sociaux en cas de critiques.
Le chef de la junte militaire thaïlandaise Prayuth Chan O Cha s'estautoproclamé Premier ministre par intérim jusqu'à ce qu'un remplaçantpermanent soit trouvé.
L'ancien général Prayuth,également chef de l'armée, occupera le poste de Premier ministre parintérim pour des raisons administratives, a rapporté vendredi lequotidien Bangkok Post qui rapporte les propos du nouveau Conseilnational du maintien de la paix et de l'ordre mis en place en suite ducoup d'Etat de jeudi.
La junte a interdit de sortie deterritoire de nombreux anciens dirigeants, dont l'ex-Première ministreMme Yingluck Shinawatra.
"Au total, 155 personnes sontinterdites de voyage à l'étranger, sauf autorisation..." "...à des finsde maintien de la paix et de l'ordre", a déclaré un porte-parolemilitaire.
Mme Shinawatra ne pourra donc pas rejoindre sonfrère Thaksin Shinawatra, exilé après avoir été victime de putsch de2006 puis condamné pour malversations financières.
Alors queles réseaux sociaux bruissaient de rumeurs sur son départ à l'étranger,Mme Shinwatra s'est présentée dans la matinée sur la convocation desmilitaires, tout comme Niwattumrong Boonsongpaisan, ministre qui aassuré l'intérim après sa destitution par la justice le 7 mai.
Autotal, une centaine d'anciens responsables politiques du parti PueaThai (ex-gouvernement) comme du parti Démocrate (opposition) étaientconvoqués vendredi par les auteurs de ce coup d'Etat condamné par lacommunauté internationale. -VNA