Face aux défis démographiques du pays, l’État met en œuvre plusieurs actions pour contrôler la natalité et le déséquilibre des sexes à la naissance. Les enjeux sont importants pour le développement du Vietnam.

En 2013, le Département de la démographie et du planning familial souhaite réduire le taux de natalité de 0,1 naissance pour 1.000 habitants (il était de 16,9‰ en 2012). Au moins 7% des femmes enceintes participent au tri-test prénatal et 16% des nouveau-nés bénéficient des tri-tests néonatals. Enfin, il a pour objectif que le nombre de personnes utilisant des moyens de contraception augmente de 5 millions. Un plus grand contrôle des naissances permettra en effet aux familles de maintenir un niveau de vie plus élevé, pour prodiguer à leurs enfants une meilleure éducation et subvenir à tous leurs besoins alimentaires.

Un projet sur 2012-2015

Pour ce faire, une batterie de projets relevant du Programme démographique 2012-2015 est actuellement déployée. La priorité est donnée à la réduction du taux de natalité dans les provinces où il est le plus élevé, les montagnes et les régions en difficulté, à l’application des tests néonatals et prénatals, et à l’encouragement aux consultations médicales avant le mariage en vue d’éventuelles interventions de lutte contre la stérilité.

Dans ce cadre, l’État s’efforce de donner aux établissements concernés les moyens de travailler dans de bonnes conditions : sécurité, mises aux normes, et services adaptés aux régions méridionales, aux zones industrielles, aux zones franches, aux zones touristiques, etc.

Selon des statistiques établies dans les 63 provinces et villes du pays, l’an dernier, le nombre de personnes utilisant un moyen de contraception a diminué. Toutefois, le nombre de femmes et de nouveau-nés passant respectivement des tests prénataux et néonataux a dépassé de 50% les objectifs initialement prévus pour 2012. Un signe encourageant quant au dépistage des malformations, qui pourrait toutefois également expliquer que l’écart du déséquilibre des sexes à la naissance se soit encore creusé : 112,3 garçons pour 100 filles, contre 110,5/100 en 2009.

Ces examens sont organisés en continu dans 50 des 63 provinces du pays, avec le soutien des centres de trois régions du pays, sans compter bien d’autres actions de sensibilisation auprès de la population...

Aider les familles n’ayant que deux filles


Soutenir les familles n’ayant que des filles est nécessaire pour assurer un meilleur équilibre des sexes à la naissance. Un premier projet est actuellement en gestation pour appuyer financièrement ces familles. Le but étant de les dissuader de tout mettre en œuvre pour avoir un garçon. Car communiquer sur cette problématique n’est pas suffisant.

Selon le chef du Département général de la démographie et du planning familial (ministère de la Santé), Duong Quôc Trong, ce programme vient d’être soumis au gouvernement. Si tout se déroule bien, vers la mi-2013, des décisions concrètes seront prises et le projet pourra entrer en vigueur. Concrètement, les familles ayant seulement deux filles, qui décideraient de ne pas faire d’autres enfants, pourraient bénéficier d’aides financières pour l’assurance santé et les frais de scolarité. Si le budget accordé par l’État est suffisamment conséquent, les parents en âge de prendre leur retraite auront également une enveloppe, s’ils n’en ont pas déjà une.

« Les conséquences d’un déséquilibre peuvent être graves à long terme. Si dans 20 ou 30 ans, les Vietnamiens n’arrivent à pas à trouver de femmes parce qu’elles sont en nombre insuffisant, ils devront chercher ailleurs, avec un risque d’augmentation de la prostitution, et donc de ses éventuelles conséquences sanitaires et sociales », a commenté Duong Quôc Trong. Et de poursuivre : « Nous ne voulons pas payer ce prix. Aider ces familles nous coûtera bien moins cher. Nous continuerons donc aussi la sensibilisation, et souhaitons offrir quelque soutien matériel symbolique ». Il a cité l’exemple de la province de Thai Binh où, lors de la réunion-bilan sur la démographie l’an dernier, son département a donné des dizaines de ventilateurs aux foyers qui n’avaient que deux filles et qui agissaient activement sur ces questions.

Selon les indicateurs démographiques du Vietnam, le plus préoccupant reste le rapport fille/garçon à la naissance. Le phénomène est aujourd’hui tel que la priorité d’ici 2020 n’est pas de réduire cet écart mais bien de freiner la vitesse avec laquelle il se creuse. L’objectif est de ne pas dépasser 113 garçons pour 100 filles en 2015, et 115 pour 100 filles en 2020, même si cela semble difficile à atteindre. - VNA