Comment le Vietnam rattrape-t-il la vague de transfert de production en provenance de Chine? hinh anh 1Les travailleurs produisent des écrans de téléphone dans une entreprise à Hai Duong. Photo:CPV
Hanoï (VNA) - De plus en plus d'entreprises veulent délocaliser la production hors de Chine, mais la «course» n'est pas seulement en faveur du Vietnam mais aussi de nombreux autres concurrents sérieux.

L'année dernière, alors que la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine s'intensifiait, les sociétés multinationales ont commencé à déplacer leurs capitaux et leurs chaînes d'approvisionnement hors de Chine. L’arrivée du COVID-19 a eu comme effet d’accélérer cette tendance.

Un bon contrôle du COVID-19 ouvre une opportunité en or au Vietnam de recevoir cet afflux de capitaux. Apple a récemment recruté du personnel pour de nombreuses postes. Cette société a également augmenté sa production d'Airpods au Vietnam depuis mars, mois ou Samsung prévoyait également de transférer sa chaîne de production de certains smartphones haut de gamme au Vietnam.

Mais selon le professeur Nguyen Mai, président de l'Association des entreprises à participation étrangère du Vietnam (VAFIE), le Vietnam n'est pas seul en Asie dans cette course à l’attraction des capitaux. D'autres pays d'Asie, en particulier l'Inde, ont  en effet lancé de nombreuses politiques pour attirer des capitaux étrangers, saisir les nouvelles opportunités. En avril, le gouvernement indien a présenté une série de priorités pour inciter plus de 1.000 entreprises américaines à quitter la Chine.

La Thaïlande a également donné son "feu vert" avec une série de politiques pour attirer de nouveaux investissements, dont des mesures fiscales, des modifications de la loi sur les affaires pour assouplir les réglementations de l’investissement étranger.

De même, la Malaisie a lancé au milieu de l'année dernière un programme d'assistance à l'investissement d'un milliard de ringgits (environ 240 millions de dollars) pour soutenir les entreprises étrangères.

JLL dans un récent rapport analysant les politiques visant à attirer les investissements dans la "nouvelle période normale" a également déclaré que le Vietnam n'était pas la destination la plus attrayante.

En outre, toutes les industries et tous les secteurs manufacturiers du Vietnam ne sont pas prêts à saisir cette opportunité. Typiquement l’industrie auxiliaire  devrait peu profiter de cette  vague de transfert de production.

De son côté, le Vietnam a également mené de nombreux changements ces dernières années. La résolution 50 sur l'attraction des investissements étrangers dans la nouvelle période a été adoptée; la loi sur l'investissement et celle sur les entreprises sont en cours de révision, d'amendement et complétées afin d'attirer davantage de capitaux d'investissement direct étranger. 

Le professeur Nguyen Mai a estimé que le Vietnam devra agir plus rapidement pour créer un équilibre avec ses concurrents. 

M. Vu Tien Loc, président de la Chambre de Commerce et d'Industrie du Vietnam (VCCI) a également convenu que le Vietnam doit "entrer de manière proactive dans de nouvelles chaînes d'approvisionnement, et pas seulement attendre que les investisseurs nous trouvent pour former des chaînes de valeur. " 

Pour optimiser les opportunités immédiates, selon Nguyen Mai, le gouvernement devait améliorer des technologies et des ressources humaines, simplifier les procédures d'investissement, soutenir les investisseurs dans la mise  en œuvre rapide des projets avec un mécanisme à guichet unique. 

Pendant ce temps, selon M. Loc, la promotion de la réforme institutionnelle est la base la plus importante pour que le Vietnam saisisse cette opportunité. En conséquence, l'objectif de faire entrer le Vietnam dans les groupes 3,4 sur la compétitivité et l'environnement des affaires au sein de l’ASEAN doit "être considéré comme une mesure pour évaluer l'accomplissement des tâches confiées des secteurs et les localités." 

Outre les institutions, les politiques ouvertes pour attirer les IDE, le gouvernement doit également prendre soin du marché intérieur. Cela peut se faire par le biais de politiques visant à stimuler la consommation, le développement de l'industrie nationale, en évitant la dépendance à l'égard des approvisionnements étrangers en matières premières. -CPV/VNA
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