Binh Thuân (VNA) – La province de Binh Thuân (Centre) abrite35 communautés ethniques différentes. Autorités et habitants rivalisent d’initiativespour préserver et valoriser cette diversité culturelle.
Les Cham sont au nombre de 40.000 à BinhThuân et c’est dans le district de Bac Binh qu’ils sont les plus déterminés àpréserver leur identité culturelle.
Depuis la mi-juillet, une quarantaine d’adolescentsse donnent rendez-vous tous les mardis, mercredis et jeudis au Centre culturelet sportif du district, où ils apprennent la danse Cham traditionnelle. Huitautres garçons apprennent à jouer de la flûte Saranai et du tambour Ghinang,qui sont deux des instruments de musique typiques des Cham. Chaque session decours, totalement gratuite, dure deux mois, indique Lâm Tân Binh, l’un desmaîtres de Ghinang, qui fait également partie de la troupe Cham du théâtre dechant et de danse Biên Xanh.
«Notre théâtre mène actuellement un projet d’études sur la préservation dupatrimoine culturel Cham, qui porte entre autres sur l’apprentissage et lafabrication de certains instruments de musique traditionnelle, à des finsfestives. Nous, les Cham, sommes les premiers à devoir sauvegarder notrepatrimoine», dit-il.
La troupe de Lâm Tân Binh, qui est unetroupe professionnelle, a été créée en 2006. Mais la province dispose d’uneautre troupe artistique Cham, qui est semi-professionnelle et qui a vu le jouren 1990 dans le district de Bac Binh. La troupe professionnelle, elle, donnechaque année une centaine de concerts dans des communes lointaines et reculées.Mais il faut savoir que le théâtre Biên Xanh a fait de la diversité culturelledes communautés ethniques de Binh Thuân son atout. Ses artistes ont remportéplusieurs prix nationaux et internationaux grâce à des danses inspirées descultures ethniques, comme le raconte Mai Trung Kiên, le directeur duthéâtre Biên Xanh.
«Nous devons faire preuve d’une parfaite rigueur artistique, en distinguantet en permettant au public de distinguer ce qui est original de ce qui a étédéveloppé. Autrement dit, il faut, d’une part, préserver les danses et leschants originaux à des fins académiques et patrimoniales, et d’autre part, leurinsuffler un nouveau souffle pour qu’ils puissent répondre au goût du jour.Notre avantage, c’est que nous comptons, parmi nos artistes, des membres deminorités ethniques qui sont les mieux armés pour réussir ce pari»,explique-t-il.
Dans les communes montagneuses, les enfants de minorités ethniquesapprennent aussi à jouer des instruments de musique traditionnelle. C’estnotamment le cas dans la commune de Dông Tiên, dont Ka Van Nhon est levice-président du comité populaire.
«Notre commune maintient une troupe de gongs qui se produit à l’occasiondes cérémonies rituelles. Nous souhaitons bénéficier du soutien financier desautorités provinciales pour compléter nos infrastructures culturelles etacheter des costumes traditionnels nécessaires aux prochaines fêtes culturelleset sportives», explique-t-il.
La province de Binh Thuân a élaboré un plan de préservation et devalorisation des chants, des danses et de la musique traditionnelle desminorités ethniques, comme étant un moyen de développement touristique jusqu’en2030. D’ici à 2025, l’objectif est de dresser l’inventaire de tous les élémentsdu patrimoine musical des communautés ethniques locales. – VOV/VNA