Nha Trang (VNA) - La huitième conférence internationale sur la mer Orientale, intitulée "Coopération pour la sécurité régionale et le développement de la région", s'est clôturée mardi après-midi dans la ville de Nha Trang, province de Khanh Hoa (Centre), après deux journées de travail.
Coorganisé par l'Académie de diplomatie du Vietnam en collaboration avec l'Association des juristes du Vietnam et le Fonds de recherche sur la mer Orientale, cet évènement a réuni environ 200 conférenciers étrangers et vietnamiens, dont des diplomates, ainsi que de nombreux journalistes du monde.
Une trentaine d’interventions ont été présentées sur différents aspects de la problématique que pose cette zone maritime : relations internationales, droit international, économie politique, sécurité maritime, coopération maritime...
Pendant 7 séances de travail, l’assistance a discuté de la conjoncture régionale et internationale, des récentes évolutions en mer Orientale, des aspects juridiques, économiques, sécuritaires, politiques et historiques des différends en mer Orientale, ainsi que des perspectives pour la gestion et la résolution des différends dans cette zone maritime.
Concernant l'origine de ces différends en mer Orientale, de nombreux chercheurs ont rappelé qu'il ont commencé il y a des décennies.
Sur les récentes évolutions en mer Orientale, ils ont estimé que la Chine pourrait parvenir à un consensus avec certains pays d'Asie du Sud-Est pour atténuer les différends, mais, en réalité, elle a maintenu ou même renforcé sa présence et son contrôle sur cette zone maritime, en particulier sur le récif de Scarborough et l’archipel de Truong Sa (Spratly).
La construction et l'installation d'équipements à des fins militaires et de surveillance sur les récifs de Chu Thap (Fiery), de Vanh Khan (Mischief) et de Subi n'ont pas ralenti, prouvant que la Chine ne change pas son objectif durable de contrôler totalement la mer Orientale.
Les délégués ont souligné que les pays dans la région doivent promouvoir le rôle central de l'ASEAN dans la gestion des différends en mer Orientale.
En ce qui concerne les aspects politico-économiques, les participants sont convenus que pour assurer la sécurité et la stabilité, les parties concernées doivent faire preuve de retenue, maintenir le statu quo, éviter les actes unilatéraux comme, par exemple, militariser les sites occupés ou déclarer une zone d’identification aérienne. Ils ont appelé à la mise en place de mécanismes pour gérer les conflits dans la pêche, l’exploitation de pétrole et la protection de l'environnement maritime.
Concernant les aspects juridiques, les participants ont déclaré que la décision de la cour permanente d'arbitrage reconnaissait que les récentes évolutions en mer Orientale ces derniers temps n’étaient pas conformes à la convention des Nations Unies sur le droit de la mer de 1982.
Selon eux, le dispositif de cette décision ouvre la possibilité d'une coopération dans des secteurs d'intérêt commun comme la pêche, la sécurité maritime et la protection de l'environnement.
Plusieurs avis ont suggéré de mettre au point des mécanismes de coopération bilatérale ou trilatérale pour les parties en présence, d'élaborer un code de conduite pour prévenir les rencontres en mer non planifiées, et de coopérer dans la protection de l'environnement et des ressources halieutiques.
D'autres ont proposé d'organiser des dialogues entre les forces d’application de la loi en mer des pays limitrophes de la mer Orientale, de construire un parc maritime et de renforcer la collaboration entre scientifiques. Des mécanismes tels que le Tribunal international du droit de la mer, la Commission sur les limites du plateau continental et l'Autorité internationale des fonds marins devraient être utilisés efficacement, ont-ils ajouté.
Les membres du programme Jeunes Leaders ont proposé de constituer un réseau de jeunes chercheurs sur la question de la mer Orientale, de protéger l'environnement maritime, d'améliorer les contacts entre les parties concernées.
Dans son discours de clôture, le directeur de l'Académie de diplomatie du Vietnam, le professeur associé-docteur Nguyen Vu Tung, a engagé les parties concernées à adopter une approche constructive, dans un esprit de respect mutuel, et conforme au droit international.
La conférence a eu lieu de manière ouverte, franche et pratique, démontrant un effort significatif pour contribuer à promouvoir la coopération internationale pour la paix et la stabilité en mer Orientale, a-t-il dit. -VNA