Aubord du lac de l’Épée restitué, le photographe ambulant Nguyên Tiên Bacha du vague à l'âme. «La carrière de photographe ambulant me suit depuisdes dizaines d’années. Elle me permet à peine un revenu suffisant pournourrir ma famille. Aujourd’hui, peu de personnes veulent prendre desphotos. Il m’est arrivé des jours où je n’en prends aucune»,soupire-t-il.
Nguyên Tiên Bach a appris l’art dephotographier chez le professeur Cao Cuong, réputé dans le monde de laphotographie à l’époque. Ce dernier avait beaucoup d’élèves. Pourtant,l’enseignement et l’apprentissage ne se faisaient que par l’oral et lapratique. Il n’y avait pas de méthodes à appliquer comme aujourd’hui.
Dans ces années-là, le syndicat de laphotographie du lac de l’Ouest a vu le jour avec 15 membres au départ,puis s’est développé au fil du temps. Pour devenir le membre de ce clubtrès fermé, il fallait participer à un concours de photographes pourêtre sélectionné parmi les meilleurs.
NguyênThi Hiên, photographe ambulante au lac de l’Ouest depuis les années1990, raconte que le nombre de personnes sélectionnées était trèsrestreint. À part la netteté de l’image, le jury appréciait aussi lesphotos en fonction de leurs plans et de la profondeur qui s’y dégageait.
«Dans les années 1990, très peu de personnespossédaient d’appareil photo mais beaucoup de gens qui venaient dans lacapitale, voulaient emporter avec eux des souvenirs. C’est pour cela quemétier de la photographie était en vogue», confie Nguyên Thi Hai, femmede Nguyên Tiên Bach. C’est d’ailleurs grâce à la photographie quemonsieur Bach a rencontré sa femme.
Aux cours deces dernières années, grâce à l’ouverture économique du pays, la vie dela population s’est nettement améliorée. Maintenant, il est facile des’acheter un appareil photo. La preuve, on aperçoit tout au long desrues Hàng Khay et Tràng Thi des magasins d’appareils photo.
Puis l’apparition des appareils photographiques numériques apporteune sorte d’indépendance pour les familles, la plupart d’entre ellesn’ont plus besoin de professionnels pour le développement des photos,puisqu’elles peuvent elles-mêmes garder les images dans leursordinateurs, cadres numériques, etc.
Le marchéde l’argentique diminue inexorablement. Et pour cause. «Si tu as dutemps de libre, rappelles-toi que tu peux venir au lac de l’Ouestprendre des photos juste pour le plaisir. J’en serais ravi. Nous savonsqu’après ma génération, ce métier aura disparu», confie Nguyên TiênBach, toujours avec cette lueur lointaine dans les yeux. – AVI

Football : reconstruire la V-League pour rêver plus grand
Sans un championnat national compétitif, vivant et attractif, les rêves de grandeur du football risquent de s’évaporer. C’est en relevant le défi de la V-League que le Vietnam retrouvera l’élan et l’ambition nécessaires pour briller à nouveau sur la scène régionale et au-delà.