Aux racines du village de céramique de Kim Lan
Le village de Kim Lan, situé
dans le district de Gia Lâm, au sud-est de Hanoi, est considéré comme
l'un des berceaux de la production de céramiques dans l’ancienne
capitale de Thang Long.
Les fragments de céramique
retrouvés à Kim Lan sont identiques à certains objets trouvés aux
Philippines et en Indonésie. Ce qui permet aux archéologues vietnamiens
et japonais de confirmer que les céramiques de Kim Lan étaient exportées
à l'étranger.
Nguyên Van Hông, aujourd'hui retraité,
travaillait auparavant pour un atelier du village voisin, Bat Tràng.
Après la crue de 1996, il a découvert beaucoup d’objets en céramique
dans la berge de Hàm Rông. Depuis, il n'a de cesse de chercher des
antiquités de cet art du feu, de son village au bord du fleuve Rouge.
En 2000, avec ses amis, il fonde une association dédiée. Selon
eux, la berge de Kim Lan est un trésor caché qui a permis le
développement du village de métier, notamment du XII e au XIV e
siècle.
Par le biais de cette structure, ils font une
requête auprès du Service de la culture et de l'information de Hanoi
pour demander une intervention professionnelle d'enquêtes archéologiques
dans le village. En avril 2000, les archéologues du Musée de l’histoire
du Vietnam visitent Kim Lan et sont très surpris de voir les objets que
l'association a trouvés. Ce sont des pièces anciennes, des vases, des
tasses, des assiettes en céramique…
Entre 2001 et 2003,
l’Institut d’archéologie et le Musée de l’histoire du Vietnam effectuent
trois campagnes de fouilles dans la berge de Hàm Rông, et découvrent
des objets datant du VII e au XVIII e siècle. « Nous avons déniché
beaucoup de matériaux d’architecture et de décoration, des pièces en
bronze et des céramiques produites sous la dynastie de Trân », ont
expliqué le docteur Ngô Thê Phong et Nguyên Van Doàn, experts au Musée
d’histoire du Vietnam.
En mars 2012, le musée de céramique
du village de Kim Lan est ainsi fondé, avec le soutien important du
docteur Nishimura Masanari, membre de l’Association d’archéologie du
Vietnam, collaborateur de l’Institut d’archéologie du Vietnam. Très
impliqué dans ce projet, c’est lui qui a cherché les financements
nécessaires à sa mise en œuvre. M. Masanari a aussi offert quelques
anciens objets de sa collection au musée.
Avec 300
antiquités classées chronologiquement, le musée permet à la jeune
génération de Kim Lan de mieux connaître ses racines. Les commentaires
sont écrits en vietnamien, en japonais et en anglais. – VNA