76% des entreprises interrogéesdéclarent qu’elles ne savent rien sur l’AEC, 94%, ne comprennent pas lecontenu de l’AEC, et 63%, hésiter sur les opportunités et défis réelsque la communauté apportera.
Il n’en demeure pas moins quel’intégration économique est un mouvement inexorable et qu’elle ouvrirade grandes opportunités aux entreprises qui sauront en profiter.
Conscientede la situation, la Compagnie générale de confection N° 10 compteaugmenter ses exportations vers les marchés voisins en exploitant lesavantages de l’AEC. Les marchés qu’elle vise d’abord sont le Myanmar, leLaos et le Cambodge.
«Grâce à notre expérience du marchédomestique, nous chercherons des marchés étrangers similaires pourdévelopper notre réseau de distribution. Forts dans des segments deproduits de marque comme les chemises et les vestons, nous comptonsouvrir des magasins dans ces pays. C’est également notre stratégie afind’anticiper et de mieux exploiter les opportunités de l’AEC», expliqueThân Duc Viêt, directeur adjoint de cette compagnie.
Enqualité de premier acteur du secteur de l’acier, le groupe Hoa Sen s’estpréparé à son développement sur les marchés aséaniens. Il envisaged’investir dans des usines en Thaïlande et Indonésie. Au Vietnam, ilagrandira son réseau de distribution et promouvra sa marque enorganisant des événements de niveau régional et international.
«Surle plan du commerce, un marché commun comme l’AEC offre davantage depossibilités qu’un accord de commerce. Il ne peut que présenter desintérêts pour les entreprises de ses membres», estime Lê Phuoc Vu,président du conseil d’administration du groupe Hoa Sen.
Lacompagnie d’aluminium et de plastique Kim Hang, à Hô Chi Minh-Ville, aétudié le marché pour lancer des produits conformes aux goûts desconsommateurs de la région. Elle est sur le point d’exporter un premierlot en Malaisie qui est un marché similaire au Vietnam avec des clientsqui ne sont pas trop exigeants.
«Si une entreprise nedispose pas d’une stratégie convenable, elle ne pourra pas s’intégreraux marchés de la région, et pourrait même perdre des parts de marchédans son pays. Afin de profiter effectivement de l’AEC, chaqueentreprise doit se renouveler radicalement pour se mettre en conformitéavec les critères et exigences de la communauté à venir», détailleNguyên Thu Phuong, directrice générale de la compagnie d’investissementNam Duong.
Pas de place pour les hésitations
Selonles économistes, les entreprises des secteurs de la distribution et desproduits ménagers seront les plus touchées avec l’apparition de l’AEC.
Dansla distribution, le marché vietnamien recèle de grands potentiels et,signe révélateur des temps, les regroupements d’entreprises domestiquesont tendance à augmenter à l’approche de l’AEC. Le marché intérieur desentreprises vietnamiennes passera bientôt, en quelque sorte, de 90 à 600millions de consommateurs. Si les entreprises vietnamiennes neprévoient pas d’évoluer, ils verront leur production baisser et, pourles moins résistantes, disparaîtront.
Dans le secteur desproduits ménagers, les entreprises thaïlandaises ont largement pénétréle marché vietnamien, témoignant de leur préparation et de leurscapacités à jouer sur un marché comme celui de l’AEC. Et lesdistributeurs thaïlandais ont déjà planifié leur croissance sur lemarché vietnamien, dans la production comme dans la distribution.
"Notreatout, c’est notre dynamisme, mais nous sommes inférieurs à d’autres entermes de professionnalisme et de capacités financières. En outre, nosréseaux de distribution sont toujours modestes, ce qui limite lacommercialisation de nos produits sur notre propre marché. À mon avis,il est temps pour les entreprises vietnamiennes de se libérer de leurshabitudes et de définir des stratégies pour participer pleinement à cemarché commun", estime Nguyên Câm Tu, vice-ministre de l’Industrie et duCommerce. -CVN/VNA