Hanoi(VNA) – Notamment en ce qui concerne l’amour et la liberté, beaucoup de jeunes d’aujourd’hui adhèrent à des valeurs morales bien différentes de celles qui ont été inculquées à leurs parents ou à leurs enseignants.

Lorsque ces derniers ne parviennent plus à en discuter  ouvertement avec eux, dans un esprit de respect mutuel, cette opposition aboutit bien souvent à des conflits, voire à des ruptures...

Toutes ces questions ont fait l’objet d’une table ronde organisée le 13 juin à l’Espace, à Hanoi.
 

A la recherche de soi dans un monde post-adolescent hinh anh 1Vue de la table ronde à Hanoi, le 13 juin. Photo: VOV

Il est 8h45. La salle est déjà remplie. Beaucoup de jeunes, dans l’assistance… Il faut dire que le sujet de cette table ronde a tout pour les intéresser. «À la recherche de soi dans un monde post-adolescent», donc: tout un programme pour ces moins de vingt ans… 

À l’affiche: Dang Hoàng Giang, écrivain et auteur d’«À la recherche de soi dans un monde post-adolescent», l’ouvrage de référence de la rencontre; Trân Ngoc Hiêu, docteur ès Lettres et Diêu Thuy, éditrice et modératrice.

Pendant près de deux années, Dang Hoàng Giang a rencontré de très nombreux jeunes dont il a essayé de cerner l’univers.  

«Contrairement à ce qu’on pourrait croire, vingt ans n’est pas forcément ce bel âge que l’on décrit un peu trop complaisamment», nous explique-t-il. «C’est un âge où on se cherche beaucoup, où on est adulte sans l’être tout à fait… C’est aussi un âge où, même si on rêve d’indépendance, on a encore beaucoup besoin de sa famille… Malheureusement, beaucoup de jeunes sont livrés à eux-mêmes, et ils en ressortent parfois meurtris.»

L’univers familial a certes un impact considérable sur le devenir d’un jeune adulte… Cet impact, il peut parfois être destructeur… C’est en tout cas ce qui ressort des différentes anecdotes évoquées lors de la table ronde, qui suggèrent un univers oppressant, avec lequel la rupture semble inévitable… «Il a quitté le foyer familial», «Il s’est renfermé sur lui-même»…  Pour Trân Ngoc Hiêu, nos jeunes subissent parfois trop de pression de la part de leur entourage, et ils partent alors à la dérive… 

«De la part de ses parents, on reçoit bien sûr de l’amour, de l’affection», nous dit-il. «Mais il y a aussi des attentes, et c’est là que le bât blesse, bien souvent… Ça commence à l’école, en général. Certains enfants s’entendent dire à longueur de journée qu’ils sont nuls, qu’ils ne sont pas à la hauteur… À force, ça nourrit en eux un complexe d’infériorité qui peut aller parfois jusqu’à des pulsions morbides… C’est pour ça que le dialogue est si important…»   

Eh oui, le dialogue! Car dans la majorité des cas, un jeune mal dans sa peau est un jeune mal dans sa famille, pour une raison ou une autre. Mais bien souvent parce que ses parents ont du mal à le comprendre, comme c’est le cas de Pham Thi Tham, mère de deux enfants.

«Ma fille arrive en troisième», nous dit-elle. «Depuis quelques années, j’ai du mal à la comprendre. Elle change à vue d’œil, elle devient imprévisible… C’est la crise d’adolescence, je sais bien… Mais c’est quand même difficile à appréhender pour une mère. C’est pour ça que je suis ici, d’ailleurs… J’espère pouvoir trouver des réponses à toutes ces questions que je me pose».

À noter, pour conclure, que tous les sujets évoqués au cours de la table ronde sont issus de l’ouvrage de Dang Hoàng Giang, «À la recherche de soi dans un monde post-adolescent», un ouvrage publié par les Editions Nha Nam en janvier 2020, qui a suscité beaucoup d’articles de presse et de vidéos.  – VOV/VNA