À Hanoi, un gîte pour se remettre sur les rails
Situé à 40 km du centre-ville
de Hanoi, le centre d’apprentissage et de création d’emplois Thuong
Thuong, au hameau de Nam Phu, commune de Nam Phong, district de Phu
Xuyen (Hanoi), est dirigé par Nguyen Thi Thu Phuong, jeune fille
atteinte d'ostéogenèse imparfaite, appelée aussi «maladie des os de
verre».
Malgré sa petite taille (80 cm) et ses 22
kg, Nguyen Thi Thu Thuong, nourrit une énergie et une confiance en soi
spectaculaires.
Née dans une famille déshéritée de
quatre enfants, Thuong est la seule touché par cette maladie
incurable. Mais dès son enfance, elle a souhaité apprendre un métier de
manière à donner un sens à sa vie et aider ses parents.
En 2004, Thuong a connu par hasard l’existence du centre
d’apprentissage professionnel «Pour le futur», auquel elle s’est
inscrite. Là, elle a appris à faire des lampes, des vases à partir de
boutons et à tricoter. Un jour, une amie lui a appris l’art de faire des
paperolles. Il s’agit d’une technique de décoration utilisant
d'étroites bandelettes, ou frisures de paier, enroulées sur elles-mêmes
et fixées sur un support ou dans un cadre.
Thu
Thuong a d’abord commencé par fabriquer de simples tableaux puis des
objets plus compliqués tels que carte de vœux, coffrets à bijoux,
plumiers… Constatant l’efficacité économique de son travail, elle a créé
sa page web.
«Je sais qu’avec ce travail, je suis
capable de changer mon sort et je souhaite au fond de mon cœur aider
d’autres handicapés à acquérir un métier et à gagner eux-mêmes leur vie
comme les gens +normaux+. C’est ce qui m’a incité à fonder le centre
d’apprentissage professionnel», a-t-elle confié.
Le centre a vu le jour en mars 2013 et compte en son sein 15 enfants
infirmes venant des provinces de Thai Binh, Bac Giang, Tuyen Quang, Lang
Son …
Ils ont été initiés par Thu Thuong à la
technique des paperolles et peuvent désormais fabriquer de leurs propres
mains des tableaux, plumiers, coffrets à bijoux... qui sont ensuite
vendus. On leur donne chaque mois un salaire de 1,5 à 2 millions de
dongs.
Nguyen Thi Thu Thuong donne aux petits non
seulement un travail mais encore un abri. Elle leur offre aussi de
l’affection, comme à ses propres frères et sœurs.
«
Plus je vis au centre, plus j’adore l’énergie de Thuong qui m’incite à
redoubler d’efforts pour faire de plus beaux produits. Je me sens de
plus en plus attaché au centre, c’est ma 2e maison », a partagé un
petit, présent depuis deux mois au centre.
Le centre Thuong Thuong offre un emploi et un toit à ces enfants
malheureux et prend en charge également leur nourriture.
«Les articles de mon centre, fabriqués par les enfants handicapés,
sont moins compétitifs que les produits analogues d’autres
établissements, car les enfants doivent consacrer plus de temps pour
les achever. Je souhaite que la société accorde plus d’intérêt aux
infirmes», a confié Thu Thuong. – VNP/VNA