Le village de Ta Phin, situé à une dizaine de kilomètres du centre-ville de Sapa, attire tous les touristes. C’est ici que vivent les Dao rouges réputés pour leurs remèdes médicaux traditionnels composés de feuilles sauvages.

Une fois arrivés à Sapa, les touristes peuvent louer une moto pour aller à Ta Phin. La route est bordée de rizières en terrasse et les talus des rizières ondulent sur le flanc des collines à perte de vue. Ils s’arrêtent en premier lieu à l’ancien monastère de Ta Phin, ou, plus exactement, ses vestiges.

Pour beaucoup de touristes, la vie à Ta Phin a la nostalgie d’un passé lointain. La plupart aiment loger chez l’habitant. Dans une maison en bois typique des Dao rouges, ils peuvent faire la cuisine avec le maître des céans. Le matin, ils vont ensemble dans la forêt à proximité pour chercher des plantes médicinales et visiter le village. Le soir, famille et touristes se mettent autour du foyer pour converser joyeusement. Quelles que soient leurs nationalités, tous les touristes veulent en savoir plus sur les traditions des Dao rouges. Max vient d’Australie. Il a vécu deux jours chez Phan Man May : « Les locaux sont amicaux et accueillants. Je me sens vraiment à l’aise. Et c’est différent de l’Australie, où seule la mère cuisine. Ici, tout le monde va cuisiner sur le feu, c’est très chaleureux. Certes, vous pouvez dormir à l’hôtel, mais vivre chez l’habitant est bien plus original.»

Venus de Hanoï, Dang Thai An et ses enfants ont vécu trois jours chez Phan Man May. M. An était ravi. C’est la première fois qu’il fait un voyage sans hôtel ni restaurant :« Vivre avec l’habitant, c’est très intéressant. On mange, on va au champ et on dort avec les membres de la famille. On fait la cuisine avec eux, et on se lave à leur manière. Ils nous préparent une grande marmite de plantes médicinales et on se lave avec cette eau. Un jour, on est allés avec Mme May voir son enfant qui vit en montagne. C’était vraiment intéressant. »

Dang Thai Vinh, le fils de M.An, est un habitué de Sapa. Il veut que les autres membres de sa famille sachent que Sapa recèle de bien plus de choses à découvrir que ses seuls mont Ham Rong, sa rue Cau May et sa cascade d’Argent. « Ici, on est en hauteur. L’air est pur et bon pour la santé. Et surtout, on a l’occasion de s’immerger dans la vie des Dao, d'apprendre leur culture, leurs mœurs et leur langue. »

Depuis la nuit des temps, au dernier jour de l’année, les Dao se lavent avec les feuilles cueillies dans la forêt pour accueillir le Nouvel An. C’est bon pour la santé et c’est un de leurs atouts pour attirer les touristes. Dans un tonneau d’eau bouillante, ils mettent une bonne dizaine, et exceptionnellement jusqu’à 120 sortes de feuilles différentes. Phan Man May : « On a cueilli ces feuilles dans la forêt. Lorsqu’il n’y en a pas assez, on doit les acheter au marché. Lorsqu’on se lave avec cette eau, toute la fatigue qu’on a accumulée dans la journée disparaît. On se sent léger et on dort très bien. Les touristes adorent. En été, c’est facile de faire bouillir l’eau, mais en hiver, quelques fois trois heures ne suffisent pas pour la faire bouillir. »

Ajoutant des feuilles médicinales dans la solution qui mijote sur le feu de bois, Dang Thai Vinh explique : « Cette solution aux feuilles médicinales des Dao est superbe pour la santé. On a dû marcher 13 km pour arriver jusqu’ici mais après avoir pris une douche avec cette eau, on se sent parfaitement en forme. »

Une maison en bois traditionnelle nichée dans la brume, un feu de bois, une douche aux feuilles sauvages… les coutumes et la paisibilité de la vie des Dao rouges laisseront aux touristes des souvenirs indélébiles. -VOV/VNA