Un mariage collectif de vingt couples de personnes handicapées et de travailleurs défavorisés a été organisé le 19 septembre à Hô Chi Minh-Ville. C’est l’aboutissement de belles histoires d’amour simples mais bien réelles et profondes.

On comptabilisait douze couples handicapés, trois couples de travailleurs et cinq couples venant de régions reculées, qui avaient pour points communs une situation sociale extrêmement difficile. Le comité d’organisation a dû faire appel à des financements divers pour pouvoir organiser une belle table de banquet pour chaque couple ainsi qu’offrir différents accessoires : alliances, maquillage, champagne, gâteaux, albums et costumes de mariage...

Amour magique


Il y a cinq ans, Nguyên Thi Huynh Lê (23 ans, originaire de la province d’An Giang) et Pham Ngoc Thanh Son (25 ans, vivant à Hô Chi Minh-Ville) ont étudié ensemble dans une classe de conception graphique au Centre de soutien à la formation professionnelle et à l’emploi pour les handicapés de Hô Chi Minh-Ville.

À la fin de cette formation, Huynh Lê est retournée chez elle. Pourtant, ne trouvant pas d’emploi, cette dernière est revenue à Hô Chi Minh-Ville en 2013 pour chercher du travail. Son et Lê sont restés en contact comme autrefois et leur amitié s’est transformée en une belle histoire de couple.

Actuellement, Huynh Lê travaille dans la conception, alors que Thanh Son est prestidigitateur. Leurs revenus sont maigres, autour de 3 millions de dôngs (environ 100 euros) par mois seulement.

Les membres de leur famille n’étaient vraiment pas emballés à l’idée que Lê et Son se marient. Huynh Lê a avoué : «nous sommes tous deux handicapés et, comme beaucoup d'autres parents, ils auraient préféré que nous choisissions un partenaire valide pouvant nous apporter un soutien plus ferme». Cependant, les deux tourtereaux ont insisté : «Nous sommes déterminés à vivre ensemble et n’avons pas de regret. Nous avons notre amour et la motivation de vivre ensemble. Nous sommes confiants et certains de pouvoir surmonter toutes les difficultés à venir. Si on se marie avec un inconnu, est-ce que c’est mieux ? Comment être heureux avec quelqu’un qu’on ne connaît pas ?»

Une belle harmonie


Presque tous les matins, Dô Thanh Huy (42 ans, né à Bà Ria-Vung Tàu) accompagne Ka Thiên (30 ans, née dans la province de Lâm Dông). Ils prennent le bus qui fait le trajet 12e arrondissement-Go Vâp pour aller au travail. En fin d'après-midi, ils font la même chose en sens inverse. Ils ressemblent à un couple d’oiseaux, toujours blottis l’un contre l’autre.

Thanh Huy souffrent des yeux alors que Ka Thiên est atteinte de cécité. Elle a de beaux sentiments : «Parfois, j’aimerais tellement voir la personne que j’aime, ne serait-ce qu’une seule fois. Toutefois, je ne rêve plus parce que je sais que ça n’arrivera jamais». Et d’ajouter : «bien que je ne puisse pas le regarder, je peux le sentir et le distinguer parmi d'autres grâce à sa voix».

Ils vivent tous deux dans une maison de charité de la pagode de Ky Quang II depuis une dizaine d'années et ils s'aiment depuis environ trois ans.

Lorsque Thanh Huy parle à son tour de son histoire d'amour, il tient ce discours : «nous essayons toujours de chercher à nous comprendre. Je l’aime à travers sa voix et nous sommes faits l’un pour l'autre». Ka Thiên conclue magistralement : «je l’aime par son côté mature et j’ai une très grande confiance en lui. Je sais qu’il n’est pas volage».

Thanh Huy et Ka Thiên ont un point commun : ils aiment faire du bien autour d’eux. Actuellement, Thanh Huy enseigne le braille à des enfants malvoyants et Ka Thiên soigne des patients grâce en pratiquant l’acupuncture à la Clinique de la charité Tuê Tinh Duong de la pagode de Ky Quang II, arrondissement de Go Vâp, à Hô Chi Minh-Ville.

Tous nos vœux de bonheur ! CVN/VNA