Vingt couples handicapés et de travailleurs défavorisés se marient
On comptabilisait douze couples handicapés,
trois couples de travailleurs et cinq couples venant de régions
reculées, qui avaient pour points communs une situation sociale
extrêmement difficile. Le comité d’organisation a dû faire appel à des
financements divers pour pouvoir organiser une belle table de banquet
pour chaque couple ainsi qu’offrir différents accessoires : alliances,
maquillage, champagne, gâteaux, albums et costumes de mariage...
Amour magique
Il y a cinq ans, Nguyên Thi Huynh Lê (23 ans, originaire de la province
d’An Giang) et Pham Ngoc Thanh Son (25 ans, vivant à Hô Chi Minh-Ville)
ont étudié ensemble dans une classe de conception graphique au Centre
de soutien à la formation professionnelle et à l’emploi pour les
handicapés de Hô Chi Minh-Ville.
À la fin de cette
formation, Huynh Lê est retournée chez elle. Pourtant, ne trouvant pas
d’emploi, cette dernière est revenue à Hô Chi Minh-Ville en 2013 pour
chercher du travail. Son et Lê sont restés en contact comme autrefois et
leur amitié s’est transformée en une belle histoire de couple.
Actuellement, Huynh Lê travaille dans la conception, alors que Thanh
Son est prestidigitateur. Leurs revenus sont maigres, autour de 3
millions de dôngs (environ 100 euros) par mois seulement.
Les membres de leur famille n’étaient vraiment pas emballés à l’idée
que Lê et Son se marient. Huynh Lê a avoué : «nous sommes tous deux
handicapés et, comme beaucoup d'autres parents, ils auraient préféré que
nous choisissions un partenaire valide pouvant nous apporter un soutien
plus ferme». Cependant, les deux tourtereaux ont insisté : «Nous sommes
déterminés à vivre ensemble et n’avons pas de regret. Nous avons notre
amour et la motivation de vivre ensemble. Nous sommes confiants et
certains de pouvoir surmonter toutes les difficultés à venir. Si on se
marie avec un inconnu, est-ce que c’est mieux ? Comment être heureux
avec quelqu’un qu’on ne connaît pas ?»
Une belle harmonie
Presque tous les matins, Dô Thanh Huy (42 ans, né à Bà Ria-Vung Tàu)
accompagne Ka Thiên (30 ans, née dans la province de Lâm Dông). Ils
prennent le bus qui fait le trajet 12e arrondissement-Go Vâp pour aller
au travail. En fin d'après-midi, ils font la même chose en sens inverse.
Ils ressemblent à un couple d’oiseaux, toujours blottis l’un contre
l’autre.
Thanh Huy souffrent des yeux alors que Ka Thiên
est atteinte de cécité. Elle a de beaux sentiments : «Parfois,
j’aimerais tellement voir la personne que j’aime, ne serait-ce qu’une
seule fois. Toutefois, je ne rêve plus parce que je sais que ça
n’arrivera jamais». Et d’ajouter : «bien que je ne puisse pas le
regarder, je peux le sentir et le distinguer parmi d'autres grâce à sa
voix».
Ils vivent tous deux dans une maison de charité
de la pagode de Ky Quang II depuis une dizaine d'années et ils s'aiment
depuis environ trois ans.
Lorsque Thanh Huy parle à son
tour de son histoire d'amour, il tient ce discours : «nous essayons
toujours de chercher à nous comprendre. Je l’aime à travers sa voix et
nous sommes faits l’un pour l'autre». Ka Thiên conclue magistralement :
«je l’aime par son côté mature et j’ai une très grande confiance en lui.
Je sais qu’il n’est pas volage».
Thanh Huy et Ka Thiên
ont un point commun : ils aiment faire du bien autour d’eux.
Actuellement, Thanh Huy enseigne le braille à des enfants malvoyants et
Ka Thiên soigne des patients grâce en pratiquant l’acupuncture à la
Clinique de la charité Tuê Tinh Duong de la pagode de Ky Quang II,
arrondissement de Go Vâp, à Hô Chi Minh-Ville.
Tous nos vœux de bonheur ! CVN/VNA