L'industrie pharmaceutique vietnamienne satisfait à ce jour près de la moitié des besoins domestiques , mais elle pourra faire d'importants progrès dans la préparation et la distribution de médicaments

Les produits pharmaceutiques fabriqués au Vietnam ne manquent pas et couvrent tous les domaines de la médecine. Toutefois, le taux d’utilisation de médicaments vietnamiens demeure encore assez faible. En effet, selon le ministère de la Santé, les dépenses pour l’achat de médicaments vietnamiens atteignent 11,9% dans les hôpitaux de ressort central, 33,9% dans ceux à l'échelon provincial et 61,5% au niveau de district.

Le Vietnam recèle de riches potentiels pour le secteur pharmaceutique en raison d’une population de près de 90 millions de personnes. Si les médicaments domestiques sont fabriqués sur des chaînes aux normes de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et coûtent moins cher que les importations étrangères, médecins comme patients préfèrent utiliser les seconds, souvent pour des raisons purement subjectives et non justifiées de «confiance». De sorte que les entreprises pharmaceutiques domestiques ne retirent quasiment rien de leurs avantages concurrentiels sur leur propre marché.

Augmenter l’emploi des médicaments fabriqués au Vietnam est une tâche qui rencontre encore plusieurs difficultés. D’après Lê Van Nha Phuong, vice-directeur général de la société par actions d’import-export médical Domesco, cette dernière a largement investi dans la production de médicaments de grande qualité utilisés dans des pathologies coûteuses tels que diabète ou tension artérielle, et qui sont de 20% à 40% moins chers que les produits importés. Mais la difficulté majeure, c’est que les patients les choisissent...

Selon le président de l’Association des entreprises de pharmacie du Vietnam, Nguyên Van Tuu, le taux d’utilisation des médicaments vietnamiens est encore faible, moins de 50% des médicaments consommés, mais cela pourrait évoluer. En effet, selon ce dernier, la consommation de tel ou tel médicament dépend essentiellement de l’établissement médical et de la prescription du médecin. Si une réglementation imposait le recours à des produits vietnamiens lorsque c’est possible, pour des raisons de diminution du coût social de la santé, la situation changerait.

Selon la ministre de la Santé, Nguyên Thi Kim Tiên, son ministère collecte les avis sur le projet "Les Vietnamiens consomment des médicaments vietnamiens" pour la période 2012-2015 et ses orientations pour 2020. Son but est d’augmenter le taux d’utilisation de produits domestiques de haute qualité dans tous les établissements médico-sanitaires.

Pour le ressort central, l’augmentation des dépenses d’achat des produits domestiques serait de 3% par an jusqu’en 2015, de 4% dans les hôpitaux provinciaux et de 5% dans ceux du district. Par ailleurs, toute ordonnance médicale devra prescrire au moins 10% de médicaments fabriqués au Vietnam, sauf motif purement médical... – AVI