Le gouvernement vietnamien est plus que déterminé à accélérer la réforme de l’activité et du personnel de l’appareil d’État afin de renforcer la confiance de la population. Entretien avec Trân Anh Tuân, vice-ministre de l’Intérieur.

Le gouvernement a pris une ordonnance pour prévenir et lutter contre les phénomènes négatifs en matière de gestion des fonctionnaires et employés des administrations. Qu’est-ce qui a changé concrètement ?

Ce texte exprime la détermination du gouvernement d’accélérer le service public et la fonction publique dans le sens du professionnalisme, de la diligence et de la transparence afin de mieux répondre aux besoins des administrés. Cette ordonnance a ceci de notable qu’elle institue des règles plus rigoureuses de gestion du personnel, en particulier au niveau de leur recrutement.

Après l’adoption des lois sur les cadres et les fonctionnaires, et les contractuels de l’État par l’Assemblée nationale, presque tous leurs textes d’application ont été élaborés. Sous les directives du gouvernement, leur mise en œuvre au sein de l’appareil d’État a abouti à des résultats significatifs. Les critères de recrutement et d’avancement de carrière des cadres, fonctionnaires et employés des administrations de ressort central à local ont été définis. Par ailleurs, nous expérimentons un recrutement des fonctionnaires en employant extensivement les technologies de l’information, en assurant objectivité, transparence et qualité.

Cela dit, de manière générale, et en dehors des administrations particulières en termes de compétences, le corps de la fonction publique est toujours limité sur le plan du niveau professionnel. Des membres de la fonction publique en mission, dans quelques cas ou localités, ne font pas preuve d’un esprit de responsabilité. D’autres ont une conduite ou un comportement en service qui choque la population. Devant cette situation, le Premier ministre Nguyên Tân Dung a pris une ordonnance sur la prévention et la lutte contre les phénomènes négatifs dans l’organisation du personnel. Elle privilégie la transparence de cette organisation, la mobilité périodique des fonctionnaires, et les règles de conduite en service. Elle s’inscrit, bien sûr, dans la continuité de la réforme administrative menée au plan national. Je pense qu’aujourd’hui, l’appareil d’État est déjà plus efficace.

L’opinion publique s’intéresse beaucoup aux conditions de recrutement de certains postes à responsabilité, attendant que ceux-ci soient attribués à des personnes dotées des compétences nécessaires. Quelles actions ont été engagées en ce sens ?

Le recrutement des responsables doit respecter les principes de l’organisation de la fonction publique, sur la base d’un dossier complet et dépourvu d’équivoque. Cependant, les candidats ont la responsabilité de remplir les critères de recrutement non seulement dans l’organe compétent, le ministère où l’on demande le personnel, mais encore dans d’autres organes, ministères du Parti, de l’État, dans les organisations sociopolitiques.

Au niveau central, le ministère des Transports et des Communications est le pionnier en la matière. Il a organisé en avril un concours afin de pourvoir le poste de directeur du Département général des routes du Vietnam. Le ministère de la Justice est aussi un précurseur avec la nomination en avril du directeur adjoint de l’Institut de la justice. Au niveau local, cela change aussi puisque fin 2013, la province de Quang Ninh (Nord) a été la première localité du pays à avoir recruté sur dossier 12 responsables pour ses services et organismes. Et en février dernier, la province de Dông Thap (delta du Mékong) a fait de même pour la nomination de cadres pour quatre de ses administrations.

Certaines localités ont cru bon de refuser des candidatures de personnes titulaires d’un diplôme obtenu en formation continue pour certains postes. Qu’en pensez-vous ?

En principe, seul le diplôme compte, peu importe les modalités de son obtention, puisque devant la loi, ils ont une valeur égale, ce sont les mêmes... En revanche, pour un personnel de qualité, il faut s’assurer concrètement du niveau et des capacités des candidats. Sur ce point, la position du ministère de l’Intérieur est, à l’évidence, de retenir ceux qui savent réellement employer leurs compétences. Une personne titulaire de plusieurs diplômes mais incapable d’assumer efficacement ses fonctions n’est d’aucune utilité... -VNA