Van Phuc : entre tradition et renouveau

Le village de Van Phuc, l’un des plus connus au Vietnam, tire sa renommée de son savoir-faire de tissage traditionnel. La soie qui y est produite est convoitée par les visiteurs du monde entier.
Van Phuc : entre tradition et renouveau ảnh 1La soie de Van Phuc est appréciée par sa beauté naturelle et sa finesse.
Photo : CVN/VNA

Hanoï (VNA) - Le village de Van Phuc, l’un des plus connus au Vietnam, tire sa renommée de son savoir-faire de tissage traditionnel. La soie qui y est produite est convoitée par les visiteurs du monde entier.

La soie est le tissu le plus réputé du Vietnam et son tissage est l’un des plus vieux métiers du pays. Lorsque nous parlons de soie vietnamienne, nous pensons évidemment à Van Phuc. Ce village de la soie, vieux de 1.200 ans, est situé à 10 km au nord-ouest de Hanoï. La soie de Van Phuc a reçu le label de "marque nationale" en 2018. Le village est très convoité par les touristes et par les Vietnamiens. En 2018, il a accueilli environ 70.000 clients nationaux contre 19.000 étrangers, indique le président de l’Association des artisans de Van Phuc, Pham Khac Hà.

Pour répondre à cette demande touristique, le petit village doit produire une quantité importante de soie. En 2018, il en a fabriqué 1.500 km, l’équivalent de la distance qui sépare Hanoï et Hô Chi Minh-Ville. Mais cela n’est pas toujours évident : la soie est produite artisanalement. Contrairement aux grosses usines que l’on peut trouver au Centre du Vietnam, le village de Van Phuc ne dispose pas de machines automatisées.

Des vers à soie et techniques de tissage

La sériciculture est l’élevage du ver à soie, la chenille d’un papillon, le Bombyx mori. Elle consiste en trois grandes étapes: l’élevage des vers pour obtenir les cocons, le dévidage des cocons et la filature de la soie. L’élevage démarre à partir des œufs du papillon appelés "graines". Élever quelques chenilles de Bombyx pour obtenir des cocons est chose facile, mais il n’en est pas de même pour l’élevage d’un grand nombre de vers à soie. Dans ce dernier cas, il faut respecter des conditions d’hygiène rigoureuses pour prévenir diverses maladies. Avant de filer son cocon pour se transformer en chrysalide, le ver à soie subit quatre mues. Le laps de temps entre ces mues successives est appelé "âge". Le ver à soie doit donc passer par cinq âges successifs.

Les cocons sont sélectionnés dans la province de Lâm Dông (hauts plateaux du Centre), chacun pouvant dérouler 80 m de soie. Il faut donner à manger aux vers peu à la fois mais de manière régulière, soit quatre fois par jour, et les repas doivent être donnés à heures fixes. Les vers mangent les feuilles de fraisiers plus voracement et profitent mieux de la nourriture lorsqu’elle est répandue uniformément. La pratique montre que la température la plus favorable se situe entre 22° C et 24° C. Les vers craignent beaucoup les brusques variations de température et la lumière leur est indispensable puisqu’ils vivent habituellement en plein air. En revanche, il est primordial d’éviter les rayons directs du soleil.

Bien respecter les conditions techniques et physiques de l’élevage ne suffit cependant pas à assurer une bonne récolte, il faut également assurer une bonne hygiène. Les maladies qui touchent les vers à soie sont la muscardine, la pébrine, la flacherie et la grasserie. À Van Phuc, les artisans utilisent une technique de filage simple qui repose sur l’entrelacement à angle droit de deux ensembles différents de fils. Les fils horizontaux sont appelés fils de chaîne, les verticaux, fils de trame. C’est la manière de les entrelacer qui donnera des rendus très variés au tissu. Les fils de chaînes sont maintenus en place sur le métier tandis que les fils de trame sont tissés à travers eux.

Production et exportation, où en est-on ?

Si vous voulez vous mettre au tissage, vous pouvez même confectionner votre propre métier à tisser avec un simple bout de carton. De nombreux tutoriels sont disponibles sur Internet. Avec l’outil que vous aurez fabriqué, le tissage est encore plus simple que sur les métiers à tisser du village de la soie et le procédé s’organise en trois parties : enroulage, nouage et assemblage.                    
     
Aujourd’hui, environ 170 familles produisent de la soie à Van Phuc. De ce fait, l’exportation est limitée. Le village ne fait pas de production de masse car le débit est trop faible et irrégulier. Malgré tout, il accueille régulièrement des clients fidèles qui achètent la soie de Van Phuc par centaines de mètres.

Si la soie de Van Phuc est aussi connue aujourd’hui, c’est grâce aux efforts que fournissent les artisans et familles producteurs. Ces derniers participent régulièrement à des forums, des expositions où ils présentent la soierie. Les médias vietnamiens participent également au développement de cette industrie en se rendant régulièrement à Van Phuc afin de présenter la culture du village. Il y a trois ans, une université française s’est intéressée au village de Van Phuc et à sa production, ce qui a mis en valeur le potentiel et la qualité de sa soie.

Comme le précise une vendeuse de vêtements du village, il existe deux types de produits et donc deux gammes de prix : les articles composés à 60% de soie, plus accessibles, et les produits entièrement en soie, plus chers. Elle donne plus d’informations sur les clients : "La plupart des clients qui viennent dans la boutique sont asiatiques. Ils viennent du Japon, de République de Corée, de Malaisie... Il y a de temps en temps quelques Européens, mais ils se font plus rares. Les Vietnamiens sont des clients très réguliers de la boutique, ils adorent la soie que nous produisons, ce sont d’ailleurs ces derniers qui dépensent le plus".

À défaut de ne pas exporter en grande quantité, certaines boutiques ont des sites Internet et proposent la vente en ligne, accessible dans plusieurs pays du monde. -CVN/VNA

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