Hanoï (VNA) - Le Docteur Nông Ngoc Duy a beaucoup travaillé pour devenir l’un des cinq meilleurs jeunes chercheurs en sciences sociales en Australie. Par ses accomplissements, il est un formidable exemple pour la jeunesse.
Chercheur infatigable, le Docteur Nông Ngoc Duy travaille actuellement à l’Organisation fédérale pour la recherche scientifique et industrielle du Commonwealth (Commonwealth scientific and industrial research organisation - CSIRO). Ses études portent sur les questions de sécurité énergétique et alimentaire, ainsi que sur la modélisation économique de l’impact du changement climatique.
Cet Australien d’origine vietnamienne vient tout juste d’intégrer l’université Griffith en tant que professeur associé (équivalant de maître de conférence en France). Au sein de cette prestigieuse école, il sera en charge de fonder un centre de recherche sur l’économie et les politiques de l’énergie, contribuant à stimuler les études en la matière.
Voilà plus de dix ans que Ngoc Duy s’est rendu en Australie pour la première fois, avec une seule envie : "voir comment fonctionne l’environnement d’apprentissage, de travail et de recherche dans le monde".
"Je suis un ancien étudiant en administration des affaires de l’Université nationale de Hô Chi Minh-Ville. La plupart de nos professeurs ont suivi des études à l’étranger et cette expérience a eu un effet positif sur leurs méthodes d’enseignement, contribuant à renforcer leur aptitude à travailler avec nous. Je souhaitais donc suivre leurs traces pour d’abord élargir ma vision du monde", explique-t-il.
Expériences de recherche à travers le monde
Une fois sorti de l’école au Vietnam, Ngoc Duy s’est envolé pour l’Australie afin de s’inscrire à une formation postuniversitaire en économétrie à l’Université de Nouvelle-Angleterre. Deux ans plus tard, il a obtenu son diplôme de master avec la mention "excellent". Mieux encore, grâce à ses résultats de master, il a reçu une bourse doctorale pour réaliser une thèse portant sur le modèle économique global et la comparaison des impacts de la politique de lutte contre le changement climatique dans plusieurs pays.
Voyant en lui un chercheur talentueux, Mahinda Siriwar-dana, un Professeur de l’Université de Nouvelle-Angleterre, a permis à Ngoc Duy de participer à quelques projets parrainés par le gouvernement australien ayant pour sujet la question de la réduction des émissions de CO2.
Son doctorat en poche, Ngoc Duy a voulu connaître encore d’autres manières de travailler. Il s’est donc envolé pour l’Université d’État du Colorado (États-Unis) puis l’Université rhénane Frédéric-Guillaume de Bonn (Allemange). Là-bas, il put continuer ses recherches et commencer à enseigner.
"En travaillant en Australie, en Allemagne et aux États-Unis, j’ai constaté que tous ces pays accordaient un grand intérêt à l’investissement dans la recherche, mais de manière différente. Par exemple, aux États-Unis, les projets sont de grand envergure et multidisciplinaires, impliquant de nombreux instituts et universités. En Allemagne, les études se font à plus petite échelle mais de manière plus approfondie par discipline", estime-t-il.
"Ainsi, j’ai appris davantage sur la façon de reconnaître et de résoudre des problèmes. Toutes ces expériences ont été précieuses pour développer ma capacité à faire de la recherche scientifique", confie-t-il.
Des efforts récompensés
Après plus d’un an à travailler en Allemagne, Ngoc Duy apprit que le gouvernement australien recherchait un candidat pour le poste de chercheur principal à la CSIRO. Il décida alors de poser sa candidature. Bien lui en prit, puisqu’avec ce poste important, il participe aujourd’hui à des projets multinationaux et travaille avec des scientifiques d’Allemagne, d’Autriche, de Belgique, des Pays-Bas, des États-Unis et du Canada. Leurs études portent principalement sur les sécurités énergétique et alimentaire.
Si les récompenses qu’obtient aujourd’hui Ngoc Duy doivent beaucoup à son talent, il ne faudrait pas oublier qu’il n’a pas ménagé ses efforts pour arriver à ce niveau d’exigence. Sa vie à l’étranger au début ne fut pas de tout repos. En effet, il a dû redoubler d’efforts, travaillant parfois jusqu’à 80 heures par semaine.
"Beaucoup de gens pensent que la vie est plus facile à l’étranger. Cependant, il y a beaucoup de difficultés à surmonter. Armidale a été la première ville où j’ai posé mes valises en Australie. Avec une population de seulement 22.000 habitants, c’était un véritable choc pour moi qui avais vécu toute ma vie à Hô Chi Minh-Ville ! Également, au début, nous devions trouver du travail pour subvenir à nos besoins. Il y a eu un temps où ma femme et moi avons dû distribuer des journaux locaux, en portant des sacs de 10 à 15 kilos sur nos épaules !", se rappelle-t-il.
"Je me souviens qu’en été, je devais me lever à 05h00 du matin afin de partir pour le bureau. À 17h00, je devais travailler dans un restaurant thaïlandais. À 21h00, je livrais des journaux jusqu’à 02h00 du matin !", raconte-t-il.
Ngoc Duy peut ainsi savourer aujourd’hui la reconnaissance de ses pairs et les résultats de ses efforts. En 2020, il a été honoré comme l’un des cinq meilleurs jeunes chercheurs en sciences sociales en Australie. Ce titre récompense les personnes travaillant dans le pays des kangourous qui ont publié des articles scientifiques de première importance dans des revues prestigieuses. Les résultats de leurs recherches apportent des solutions à des problèmes d’envergure mondiale.
À ce jour, Ngoc Duy a publié plus de 30 articles dans des revues internationales comme Energy Economics, Applied Energy, Energy Policy, Energy, Journal of Environmental Management, Journal of Cleaner Production et Environmental Science and Policy. Un tiers de ses travaux de recherche ont des relations avec des problèmes existant au Vietnam.
Le dernier projet mis en œuvre par Ngoc Duy et 17 scientifiques vietnamiens concerne la comparaison de la production d’électricité à partir de matériaux fossiles et de sources d’énergies renouvelables dans toutes les régions du Vietnam. Il consacre également beaucoup de temps à soutenir les jeunes chercheurs en les formant aux nouvelles méthodes de recherche scientifique et aux meilleures manières de rédiger des articles de haut niveau. -CVN/VNA