Hanoi (VNA) - Il y a quelques années encore, les Hanoiens se seraient damnés pour s’offrir des coqs de combats ou des poissons rares. Il y a eu ensuite la folie des bestioles venimeuses type scorpions, scolopendres, serpents et autres... Mais, depuis un petit moment, les citadins, surtout les jeunes, reviennent aux compagnons à quatre pattes, plus « modestes », ceux-là même que l’on appelle si justement « amis de l’homme ». Mais attention ! Ce sont les chiens de race étrangère qui ont la côte !
Le fait d'avoir un animal de compagnie n'a rien de nouveau. Mais essayez-donc de promener en laisse un coq de combat ou une bestiole venimeuse !... Vous comprendrez vite que rien ne vaut un bon chien... Fait curieux : ce ne sont pas sur les chiens vietnamiens que leurs choix se portent, mais sur les races étrangères. Celles qui sont appréciés le plus actuellement sont le Samoyède, le Bully, le Husky, le Fox, le Chihuahua, le Pitbull, le molosse du Tibet... Pourquoi ? Tran Quang Vinh, membre du club Americain Bully, nous donne quelques éléments de réponse : « Ça fait presqu'un an je suis avec mon bully, d'origine américaine. J'aime les chiens depuis mon enfance et j'ai déjà eu plusieurs chiens avant celui-là. Mais ils étaient tous de races vietnamiennes. J'ai toujours envie de posséder un chien de race étrangère. Et tout à fait par hasard, j'ai vu l'image du mien sur Internet. Ca a été le coup de foudre ! Je suis donc allé sur les forums pour savoir comment faire. Il faut avouer que ce bully est parfaitement adapté à l'environnement urbain, sans parler de ses muscles et sa beauté. Je me suis promis que celui là serait mon dernier toutou.»
Pour Ly Thu Hang, un membre du club Vietdog, le fait d'avoir un grand chien a quelque chose d’effrayant : « Quand vous êtes une fille et que vous vous promenez avec un grand chien, vous risquez de vous faire balader ou de tomber. C'est pour ça que j'ai choisi un Chihuahua. Il est un peu plus grand qu'une raquette de pingpong et on peut le mettre dans un sac. C'est très pratique pour le transporter. Mais surtout, je pense que les filles en général aiment les petites choses mignonnes. Aucun chien vietnamien ne peut avoir cette taille. Ça c'est sûr ! »
Pris par une espèce de folie canine, les citadins ont même créé des concours de beauté, de talent. Récemment, le concours Pet Icon 2014 a ainsi eu lieu à Hanoi. Nguyen Quoc Trinh, président du club Americain Bully : « Ces concours constituent une occasion de rencontre et de partage d’expériences pour les amoureux du poilu. Vous savez, chacun a sa façon d'élever son « toutou ». Et il n'y a pas une qui est meilleure que l'autre. Le simple fait de pouvoir découvrir de nouvelles méthodes d’élevage peut aider à maintenir nos chiens en vie plus longtemps. Oh, et puis rien de tel que de pouvoir partager avec d’autres ce qu’on aime... Chaque race a ses points particuliers, et la notation est basée sur ces critère-là.»
Quand on achète un chien de race étrangère, il faut être conscient que l’on s’engage pour dix ans au moins. Pour un chien de race étrangère, le prix peut en effet varier entre 7 et 30 millions de dongs, voir plus selon les races. Ça coûte vraiment une fortune. La deuxième chose importante, c’est d’être vraiment passionné et de ne pas succomber à un coup de tête. Ces chiens-là, il faut s’en occuper et faire très attention à leur régime alimentaire, comme nous l’explique un certain Nguyen Quang Dat, propriétaire d’un magasin de vente de chiens à Hanoi : « Le matin, il faut lui donner du lait frais et un œuf. Le midi et le soir, du cou de poulet et de la viande. Mais il faut faire attention à ne pas lui donner trop à manger. Pour les petits chiens, ils peuvent devenir obèses et attraper des maladies graves. Au Vietnam, la plupart des chiens de compagnie sont importés. Chaque race a ses exigences, et avant d’acheter, il faut être sûr de pouvoir y répondre. Par exemple, pas la peine d’acheter un Husky si l’on n’aime pas sortir de chez soi et que l’on vit dans 30 m2.»
On achète un chien pour le plaisir d’avoir un compagnon à quatre pattes, de le promener, de jouer avec lui... Et non pas parce que c’est à la mode, que cela donne de l’allure ou permet d’affirmer son statut social. Un chien, ce n’est ni un bijou, ni un iphone... Ne l’oublions pas. -VOV/VNA