Hanoi (VNA) – Conçue par Truong Chinh, ancien secrétaire général du Parti communiste du Vietnam et lancée en 1986 lors du 6e Congrès national du Parti, la politique du Renouveau  (Dôi moi) a permis au Vietnam de s’affirmer comme l’une des économies émergentes les plus dynamiques de la région Asie-Pacifique.  
 
Truong Chinh, l’architecte du Renouveau hinh anh 1Le secrétaire général Truong Chinh (centre), le 15 janvier 1974 à Quang Tri, dans le Centre. Photo: VNA

Dans les années 1980, le Vietnam sort ravagé de la guerre. Le modèle économique mis en place est un échec et le pays est dans une situation socio-économique catastrophique, aggravée de surcroît par la réduction des aides financières accordées par l’ex-Union Soviétique et les pays d’Europe de l’Est.

Pour remédier à ce chaos, des réformes sont lancées sporadiquement dans certaines localités mais le manque d’encadrement officiel du Parti limite fortement leurs effets. Conscient de l’impérieuse nécessité d’agir, le secrétaire général du Parti, Truong Chinh, propose de créer un conseil d’experts, constitué de scientifiques et d’intellectuels dits «rénovateurs» lesquels seront chargés de concevoir les premiers fondements idéologiques du Dôi moi.

Vo Dai Luoc faisait partie de ce conseil d’experts. Il était chargé de la rédaction de deux thèses : «Adaptation de la nouvelle politique économique de Lénine au Vietnam» et «Les politiques économiques et extérieures dans la nouvelle conjoncture».

Il se souvient: «Truong Chinh a lu et relu plusieurs fois mes deux thèses. En me basant sur l’idéologie et la nouvelle politique économique de Lénine, j’ai proposé de supprimer l’économie centralisée alors en vigueur, de lutter contre la bureaucratie et d’instaurer un régime économique basé sur les échanges commerciaux et monétaires. C’était la base du Renouveau».

Truong Chinh préconisait en effet de renoncer à l’économie planifiée alors en vigueur, de supprimer la bureaucratie et les subventions, d’obliger les entreprises à atteindre l’autonomie financière et d’instaurer une économie marchande à plusieurs composantes mise sous la gestion de l’État.

Vivement critiquée, voire rejetée par une partie des dirigeants, l’adoption du Renouveau a fait l’objet de débats idéologiques particulièrement intenses au sein du Parti, affirme Lê Quôc Ly, directeur adjoint de l’Académie politique nationale Hô Chi Minh. «Convaincu de la nécessité de changer le modèle économique, Truong Chinh a réussi à imposer le Dôi moi malgré ses très nombreux détracteurs».

Du 6e au 9e plénum du Parti, 5e exercice, Truong Chinh s’est évertué à défendre le Renouveau, affirmant que les changements opérés seront bénéfiques au pays et à la population. Ses déclarations ont eu un écho national et des photocopies sont passées de main en main. Beaucoup ont vu dans ces textes ce qu’ils avaient pensé sans jamais avoir osé l’exprimer.

L’ancien permanent au Bureau politique et président du comité central du Front de la Patrie, Pham Thê Duyêt, déclare : «Truong Chinh était un révolutionnaire déterminé et résolument novateur. Il a  trouvé la solution opportune pour sortir le pays de la crise, tout en restant fidèle aux principes socialistes».

Architecte du Renouveau, Truong Chinh a remis le Vietnam sur les rails du développement. Lancée il y a plus de 30 ans, sa politique de Renouveau a transformé ce pays meurtri en l’une des économies les plus convoitées par les investisseurs. - VNA