Sung Thi Lan s'enrichit grace a l'artisanat traditionnel du brocart des H’mong hinh anh 1Mme Sung Thi Lan (gauche). Photo : VNA

Avec son amour des couleurs de brocart, Mme Sung Thi Lan a fondé la coopérative Muong Hoa, où elle confie son rêve de diffuser les valeurs culturelles de l’ethnie H’mong et d'aider les populations locales à échapper à la pauvreté.

En 2018, avec l'appui du projet « Aider les femmes à créer une entreprise », Mme Lan a créé la coopérative Muong Hoa dans la commune de Ta Van, district de Sa Pa, province de Lao Cai dans le but de restaurer le métier traditionnel de teinture et de tissage ainsi que d'augmenter les revenus des femmes du village.

Sans passer par aucune école, Mme Lan a recherché et étudié comment teindre des tissus avec des couleurs naturelles à partir d'indigo, de racines brunes, de curcuma, de feuilles de forêt..., souhaitant faire revivre l'artisanat traditionnel des minorités ethniques.

Avec la méthode de production traditionnelle, les produits de brocart de la coopérative Muong Hoa sont uniques, portant leur propre empreinte. Les motifs montrant la culture des Hmong et Giay apparaissent davantage sur les produits de brocart, avec des colorants naturels et sans produits chimiques. C'est quelque chose que le brocart de couture industrielle n'a pas.

Une fois maîtrisée la technique de la teinture et du tissage, la directrice de la coopérative a eu l'idée de « recycler le brocart » avec la volonté de réduire la charge environnementale et de réduire le coût de l'artisanat. Après avoir acheté d'anciens produits de brocart à la population locale, la coopérative Muong Hoa a reteint et cousu de nouvelles taies d'oreiller, vases à fleurs, nappes, décorations...

Pour promouvoir ses produits, Mme Lan n'hésite pas non plus à parcourir de longues distances, apportant chaque morceau de tissu et d'herbes de l’ethnie H’mong à des foires, des expositions et des séminaires à travers le pays. Grâce à ces voyages, la beauté du peuple et de la culture du village Ta Van est devenue plus connue, et Mme Lan a également appris de nouveaux modèles de production pour les coopératives et trouvé des débouchés pour les produits.

En 2020, la pandémie de COVID-19 a provoqué la fermeture des deux stands de Mme Lan en raison d'une baisse de 90% du nombre de touristes et d'une diminution des commandes en provenance d'autres endroits. Cependant, elle permet toujours à la coopérative de maintenir la production pour être prête à fournir des biens lorsque le marché se stabilisera à nouveau, également pour que les femmes puissent exercer leurs compétences.

Mme Sung Thi Lan a progressivement affirmé la position de la coopérative Muong Hoa sur le marché, aidant les minorités ethniques H’mong et Giay de Ta Van à vivre de leurs traditions professionnelles dans leur  village natal.

Parmi l’artisanat traditionnel du Tây Bac (Nord-Ouest), la brocatelle tient une place importante, produit de l’ingéniosité des habitants de la région.

On ne connait pas depuis quand a vu le jour le métier de tissage de la brocatelle mais il était transmis de génération en génération depuis longtemps dans le village. Le métier à tisser est une besogne indispensable des femmes H’mong.

Comment on confectionne des tenues et des articles en brocatelle originaux?

Tout d’abord, il faut des écorces d’arbres cueillies dans les forêts. Elles sont séchées au soleil plusieurs fois, puis frappées jusqu’à ce qu’elles soient bien séparées en fil et coriaces. Après être bouillis dans l'eau mêlée de cendre et de cire d’abeille plusieurs fois, les fils à tisser deviennent blancs et souples…

Les femmes tissent des fils sans avoir besoin d'un modèle. Elles ont en tête les motifs et savent exactement quelle couleur choisir. Pour obtenir un beau tissu, la tisseuse doit se tenir à son métier. Les pieds doivent pousser fort et les mains doivent tenir fermement le tissu pour qu’il soit solide. La tisseuse donne libre cours à son imagination pour les motifs de décoration.

Les brocatelles reproduisent les couleurs et les motifs inspirés de la nature, des montagnes et des forêts, lesquels illustrent le profond attachement à la nature des habitants d’ici .

Auparavant, les femmes H’mong devaient tisser pour confectionner les vêtements pour tous les membres de la famille. Elles ne pensaient jamais que ce métier deviendrait un jour, un trait culturel caractéristique de la commune. À ce jour, ce métier permet de créer des emplois pour les villageois, contribuant à réduire la pauvreté.

Les produits de brocatelle sont de plus en plus divers, à des vêtements s’ajoutent des sacs à dos, sacs à main, serviettes, taies d'oreiller, nappes…Ils sont présentés sur le marché national et étranger, surtout en Italie, en France et aux États-Unis. Ils jouent ainsi un rôle important dans la préservation et valorisation de la culture régionale. -VietnamPlus