La plupart des disciplines olympiques à Hanoï sont aujourd’hui soutenues par des entreprises ou des particuliers, à commencer par le football, le basket-ball et le volley-ball. Ce que les Vietnamiens nomment la «socialisation du sport». Et ce sont les clubs qui en profitent, en proposant un niveau de jeu toujours plus élevé qui attire les foules, lesquelles sont prêtes à débourser davantage pour assister à un match. Un vrai cercle vertueux. Les meilleures illustrations sont sans conteste le T&T Hanoï FC (football) et les Hanoï Buffaloes (basket-ball), des clubs devenus rapidement les vitrines de leur sport dans la capitale.
Des sports privilégiés
La «socialisation du sport» est encouragée depuis quelques années en raison des résultats qu’elle a donnés. Les entreprises peuvent ainsi, moyennant finances, sponsoriser une équipe ou un club et avoir ainsi plus de visibilité sur le marché vietnamien. Une méthode qui profite bien évidemment aux athlètes, avec de meilleures conditions d’entraînement et un salaire plus élevé. En parallèle aux subventions gouvernementales, le sponsoring assure aux joueurs de pouvoir s’entraîner et de participer aux compétitions. Et certains clubs ainsi parrainés se diversifient dans d’autres disciplines, avec toujours des objectifs de haut niveau.
Hélas, tous les sports ne sont pas logés à la même enseigne, même si le potentiel de briller au plus haut niveau international est bel et bien présent.
La file d’attente est longue
La lutte faisait encore il y a quelques mois partie de ces disciplines restées dans l’ombre, qui n’ont droit qu’aux subventions de leur ministère de tutelle. Ces aides ne couvrent que l’entraînement des athlètes. Et ces derniers n’ont aucune garantie d’avoir une vie stable, notamment après leur carrière de sportif de haut niveau. Les lutteurs les plus connus de la capitale perçoivent la modique somme de 7 millions de dôngs mensuels environ, repas et entraînements inclus, sans garantie de reconversion par la suite.
«Une entreprise regarde d’abord le potentiel de développement du sport pour lequel elle veut s’engager. C’est du donnant-donnant. S’il n’y a pas de retombées pour elle, à quoi bon investir ? Évidemment, plus l’entreprise est solide, mieux c’est pour la vie des athlètes et donc du club», explique Doi Dang Hy.
L’athlétisme, le cyclisme, les échecs, sont pour le moment encore délaissées par les sponsors. Mais ce n’est peut-être plus qu’une question de temps. Après tout, le sport est un produit comme les autres. – CVN/VNA