Séminaire international sur "Hoang Sa, Truong Sa : vérité historique"
Ont
participé à cet événement une centaine de résidents vietnamiens à
l'étranger, de spécialistes et de chercheurs universitaires et
d'instituts des Etats-Unis, de Russie, de France, de Belgique, du
Canada, d'Australie, d'Inde, du Japon, de République de Corée, des
Philippines, du Vietnam...
Dans son discours d'ouverture,
le professeur associé-docteur Pham Dang Phuoc, président de
l'Université de Pham Van Dong, a souligné que ce séminaire international
faisait suite à celui sur les deux archipels de Hoang Sa et Truong Sa
d'avril 2013 dans la province de Quang Ngai (Cenre). Son organisation
montre que ce thème continue de susciter l'intérêt de nombreux
intellectuels et chercheurs vietnamiens comme étrangers, et que les
opinions données lors de ce séminaire contribuent à la tendance
régionale comme mondiale de privilégier le développement dans la paix,
la stabilité et la prospérité, y compris en Mer Orientale.
Ce séminaire a eu lieu dans une conjoncture marquée par les
développements extrêmement complexes en Mer Orientale en suite de
l'implantation par la Chine de la plate-forme pétrolière Haiyang
Shiyou-981 dans la zone économique exclusive et sur le plateau
continental du Vietnam, violant gravement les droits souverains et de
juridiction du Vietnam, et ce dans le but d'imposer la revendication
absurde de la "ligne des neuf tronçons".
Le professeur
associé-docteur Pham Dang Phuoc a souligné que cet acte de la Chine est
une nouvelle escalade de ses violations du droit international dont, en
premier lieu, la convention des Nations Unies sur le droit de la mer de
1982 (CNUDM), puis la Déclaration sur la conduite des parties en Mer
Orientale, modifiant le statu quo dans cette zone maritime.
Lors de ce séminaire, les délégués ont discuté du thème "La réalité du
litige sur les archipels de Hoang Sa et Truong Sa et ses incidences sur
la paix et la sécurité dans la région". Ils ont analysé les aspects
politiques et militaires des différends en Mer Orientale à travers les
interventions "Litiges sur l'archipel de Hoang Sa, problème politique et
rôle du droit international dans la promotion de la coopération",
"Manoeuvres "pêcheurs-navires étranges" que la Chine a employé pour
occuper progressivement le terrain avant de déployer "une flotille de
guerre de petite envergure" pour s'emparer de l'archipel de Hoang Sa du
Vietnam à travers les archives de la République du Vietnam (1954-1975)",
"Histoire de la ligne des neuf tronçons, passé, présent et futur", "Les
relations de la doctrine Stimson en Asie de l'Est au 21e siècle",....
Les participants ont également discuté des mesures pour s'orienter vers
une région pacifique et sécuritaire, en présentant plusieurs
interventions, dont "La lutte juridique ou militaire", "Les mesures pour
le règlement des conflits aux archipels de Hoang Sa et Truong Sa sont
empêchées par les calculs stratégiques de Chine", "S'orienter vers la
coopération et le développement aux archipels de Hoang Sa et Truong Sa
pour la paix et la sécurité dans la région et le monde"...
Le professeur Carlyle A. Thayer, ancien professeur de l'Académie de
Défense de l'Australie, expert du Vietnam et de l'Asie du Sud-Est, a
affirmé que le Vietnam dispose sur une longue période, au moins depuis
le 17e siècle, de nombreux éléments pour revendiquer l'archipel de Hoang
Sa (Paracel).
Au 17e siècle, les Seigneurs Nguyen ont
créé la flottille de Hoang Sa qui a effectué sa mission à l'archipel de
Hoang Sa pendant cinq mois pour pêcher, dresser des cartes et autres
activités. Puis l'empereur Gia Long a ensuite occupé l'archipel en 1816.
Sous la dynastie de l'empereur Minh Mang, la flotille de
Hoang Sa a poursuivi sa mission avec, notamment, la construction d'un
temple en 1835 et d'une stèle proclamant la souveraineté du Royaume de
l'Annam.
La dernière déclaration issue des réunions de
Genève de 1954 a divisé en deux zones le Vietnam au niveau du 17e
parallèle. L'archipel de Hoang Sa fut placé sous l'adminsitration de la
République du Vietnam.
Le professeur Carlyle A. Thayer a
précisé que la lettre de l'ancien Premier ministre Pham Van Dong
adressée à la Chine n'abordait pas l'archipel de Hoang Sa (Paracel), ni
l'archipel de Truong Sa ou Spratly.
Selon lui, les
différends actuels de souveraineté sur les zones maritimes autour de ces
deux archipels ne peuvent être réglés que par le droit international,
dont la CNUDM.
Le Vietnam doit exprimer ce point de vue
lors de ses échanges au niveau gouvernemental avec la Chine. Il doit
encourager l'ASEAN à le soutenir pour régler les différends dans le
respect du droit international et sans le recours à la force.
L'affirmation par la Chine d'une "souveraineté indiscutable" dans la
Mer Orientale est agressive et imprévue, et l'emploi de navires
militaires et d'avions dans cette zone maritime empêche la gestion de
cette zone, a-t-il déclaré.
D'après Patrick M. Cronin,
du Centre de recherche de la sécurité des Etats-Unis, la Chine est de
plus en plus déterminée dans ses revendications sur la Mer Orientale.
Les photographies de mars dernier et celles récemment publiées montrent
que la Chine réhabilite l'île de Gac Ma de l'archipel de Truong Sa
(Spratly) où a eu lieu un conflit entre les forces des Marines
vietnamienne et chinoise en mars 1988.
Début mai, la
Chine a déployé sa plate-forme pétrolière en pleine zone économique
exclusive et sur le plateau continental du Vietnam. Les navires chinois
ont percuté des bateaux de pêche et des navires officiels du Vietnam,
une opération soigneusement calculée par la Chine.
Il a
indiqué que les Etats-Unis cherchent à faire valoir la CNUDM et
soutiennent l'élaboration d'un Code de conduite en Mer Orientale. En
général, les Etats-Unis soutiennent le droit international et protestent
contre le règlement des différends par la force.
Le
professeur Jerome A. Cohen, président de l'Université de Droit de New
York, a précisé que l'opposition de la Chine aux mécanismes juridiques
encourage ses voisins à renforcer leur coopération dans la défense et à
rechercher un soutien de pays hors de la région, ce qui contribuera à
aggraver encore les tensions dans la région. - VNA