Relancer la natalité pour une nation prospère

Ces dernières années, le Vietnam a connu une baisse du taux de natalité, ce qui aura un impact sur sa structure démographique. Des actions urgentes sont nécessaires pour lui garatir un avenir prospère.

Selon les données en 2023 de l’Office général des statistiques, chaque femme vietnamienne en âge de procréer a 1,9 enfant en moyenne, le chiffre le plus bas jamais enregistré. Photo : VNA/CVN
Selon les données en 2023 de l’Office général des statistiques, chaque femme vietnamienne en âge de procréer a 1,9 enfant en moyenne, le chiffre le plus bas jamais enregistré. Photo : VNA/CVN

Hanoï (VNA) - Ces dernières années, le Vietnam a connu une baisse du taux de natalité, ce qui aura un impact sur sa structure démographique. Des actions urgentes sont nécessaires pour lui garatir un avenir prospère.

Selon les données en 2023 de l’Office général des statistiques, chaque femme vietnamienne en âge de procréer a 1,9 enfant en moyenne, le chiffre le plus bas jamais enregistré.

Avec une population dépassant le seuil des 100 millions d’habitants, le Vietnam est désormais le 15e pays le plus peuplé au monde et le 3e en Asie du Sud-Est, après l’Indonésie et les Philippines.

Selon les données de l’Office général des statistiques (ministère du Plan et d’Investissement), le nombre moyen d’enfants par femme en âge de procréer au Vietnam était de 2,33 en 1999. Depuis 2009, le taux de natalité oscille autour du seuil de remplacement de 2,1 enfants, avec de légères fluctuations.

Toutefois, les statistiques récentes pour 2023 révèlent que chaque femme vietnamienne ne fait désormais en moyenne que 1,9 enfant, ce qui constitue le chiffre le plus bas jamais enregistré.

Grands écarts de fécondité entre localités

Le Vietnam est actuellement confronté à des défis spécifiques, notamment en ce qui concerne l’objectif pour 2030 de maintenir un taux de fécondité de remplacement stable de 2,1 enfants par femme, tout en anticipant une population d’environ 104 millions de personnes.

Lê Thanh Dung, directeur de l’Autotité vietnamienne de la population (ministère de la Santé), explique que la fécondité de remplacement correspond au nombre moyen d’enfants qu’une femme doit faire au cours de sa vie pour maintenir la taille de la population. Lorsque l’indice de fécondité atteint 2,1 enfants par femme, ce niveau de remplacement est atteint.

D’après lui, une baisse des taux de fécondité a des répercussions sur divers aspects, notamment l’envergure de la population, la répartition par âge, la réduction de la population en âge de travailler, les tendances migratoires et l’accélération du vieillissement de la population. Elle entrave également le potentiel de dividendes démographiques.

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Sensibilisation sur la démographie dans la commune de Yên Thang, district de Luc Yên, de la province de Yên Bai (Nord). Photo : VNA/CVN

À l’heure actuelle, un écart notable existe entre les taux de fécondité des différentes régions et provinces. Vingt-et-une villes et provinces affichent des taux de fécondité faibles, certaines zones connaissant même des taux exceptionnellement bas, notamment dans les régions côtières du Centre, du Sud-Est et du delta du Mékong. La région Sud-Est a connu une baisse significative, passant de 2,9 enfants par femme en 1999 à seulement 1,56 actuellement.

Le faible taux de fécondité n’est pas limité aux zones urbaines à économie avancée, mais prévaut également dans les provinces confrontées à des défis socio-économiques, telles que la région du delta du Mékong, qui joue un rôle central dans la production agricole et donc la sécurité alimentaire du pays.

Les provinces à faible taux de fécondité représentent environ 39,4% de la population nationale, ce qui influe considérablement sur la trajectoire du pays vers le développement durable.

Le directeur Lê Thanh Dung souligne qu’au-delà des divers facteurs contribuant à la baisse des taux de natalité, la dynamique sociétale joue un rôle important. L’urbanisation galopante, combinée à la croissance socio-économique, absorbe la jeune génération dans un tourbillon incessant de progrès, lui laissant peu de temps pour prendre du recul.

Préparer la main-d’œuvre future

Les difficultés à trouver un logement convenable, à gérer les dépenses familiales et à couvrir les coûts liés à l’éducation des enfants ajoutent des pressions considérables, ce qui entraîne des incertitudes quant au mariage et à la procréation.

Les zones urbaines, les zones industrielles, les services de santé, les services sociaux et les établissements d’enseignement sont souvent confrontés à des pénuries. Malgré les calculs de densité de population par district, les services disponibles restent souvent insuffisants pour répondre aux besoins des résidents.

L’avortement, très répandu dans les établissements de santé publics et privés, demeure un problème qui ne fait pas l’objet de mesures de contrôle rigoureuses et peut entraîner une stérilité ou une infertilité secondaire. Parallèlement à la baisse du taux de natalité, la population vieillie.

Afin de remédier aux disparités des taux de natalité entre les régions et maintenir un taux de fécondité de remplacement, le Premier ministre Pham Minh Chinh a approuvé le programme d’ajustement des taux de natalité adapté aux différentes régions et aux différents groupes cibles d’ici 2030. La décision fixe des objectifs clairs : augmenter l’indice synthétique de fécondité de 10% dans les régions à faible natalité et le réduire de 10% dans les régions à forte natalité, tout en maintenant le taux de fécondité de remplacement dans les autres régions.

Pour faire face à la baisse du taux de natalité, Mai Trung Son, de l’Autorité vietnamienne de la population, a mis en avant quatre mesures proposées dans le projet de loi sur la population pour encourager les familles de deux enfants dans les régions à faible taux de natalité. Ces mesures comprennent l’octroi d’une aide financière unique pour la naissance d’un deuxième enfant, la réduction ou l’exonération des frais de scolarité et l’aide aux frais d’éducation des jeunes enfants. En outre, les organisations, les institutions et les entreprises fourniront des services de conseil et de soutien aux familles, en tirant parti des politiques de soins de santé encouragées.

La proposition met également l’accent sur la création d’un environnement favorable aux couples qui élèvent deux enfants, en garantissant des services de garde d’enfants adéquats et le partage des responsabilités familiales. Les employeurs sont également invités à assumer leur responsabilité sociale à l’égard des travailleurs ayant de jeunes enfants.

Le Vietnam est en train de rédiger la Loi sur la population, une phase critique au cours de laquelle les chercheurs et les décideurs politiques doivent envisager des politiques démographiques et de développement qui auront un impact positif sur les futurs problèmes de main-d’œuvre et sur la viabilité à long terme de la nation. - CVN/VNA

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