La protection et les soins médicaux des habitants, notamment dans les provinces reculées, sont au cœur des préoccupations du Parti et de l’État. Problème, le système de santé de ces régions doit faire face à des défis de taille.

Selon un cadre du Département du plan et des finances (ministère de la Santé), ces dernières années, le Parti et l’État ont promulgué un grand nombre de politiques d’investissement donnant la priorité aux localités en situation difficile comme une résolution du gouvernement datée du 27 décembre 2008 sur la politique d’assistance dans tous ses aspects accordée aux 62 districts les plus démunis.

Le Premier ministre Nguyên Tân Dung a approuvé le 10 décembre 2013, une liste de plus de 2.300 communes comptant parmi les plus démunies afin qu’elles puissent bénéficier d’investissements issus du Programme de développement socioéconomique des communes particulièrement en difficulté des régions ethniques et montagneuses - ou Programme 135 , pour la période 2014-2015. Parmi ces communes, la province de Hà Giang en compte 140, Cao Bang 137, Lào Cai 120...

Peu de médecins

Dans le secteur de la santé, la plupart des hôpitaux et des districts en situation difficile ont été consolidés et restaurés ces derniers temps. Ainsi, le réseau de dispensaires des provinces du Nord-Ouest a bénéficié des fonds d’APD apportés par des organisations non gouvernementales, la Banque mondiale et la Banque asiatique pour le développement. Pourtant, un grand nombre de centres de santé souffrent encore d’une pénurie en termes de personnel et d’équipements de base.

Un examen mené par le ministère de la Santé dans 63 provinces et villes a montré que la quantité comme les compétences du contingent de médecins dans les districts démunis restent faibles. Et pour cause, certaines polycliniques des districts ne disposent que de six à sept médecins.

Le bilan est pire encore dans les établissements de santé à l’échelon de la commune où de nombreux dispensaires sont en mauvais état et nécessitent d’être restaurés rapidement. Sans oublier le fait que leurs équipements médicaux ne répondent qu’à 60% des critères fixés. Dans plusieurs localités, le taux de médecins qui travaillent dans les dispensaires est bas : 56% à Bac Kan, 33,5% à Lào Cai ou 13,3% à Lai Châu...

Des équipements obsolètes

«Malgré nos efforts, le Centre de santé du district de Nâm Nhun, province de Lai Châu (Nord), ne répond pas aux besoins tant au niveau des consultations que des traitements médicaux des habitants en raison du manque de matériel de base et d’équipements médicaux», explique son directeur, le médecin Lo Van Khanh. Selon lui, les cadres sanitaires du centre sont contraints d’utiliser des équipements médicaux dépassés. Notamment, le district de Nâm Nhun qui ne compte que 93 médecins et infirmiers, tandis que ses besoins sont de 200.

Situation semblable dans le district de Muong Khuong, province de Lào Cai (Nord). Selon Po Chin Cui, chef du Bureau de santé du district, ce bureau gère 16 dispensaires comptant environ 300 cadres sanitaires. Pourtant, ces derniers ne disposent d’aucun médecin, ce qui provoque des difficultés dans l’administration des soins.

Idem dans la province de Yên Bai (Nord), le docteur Nguyên Van Thê, directeur du Centre de santé du district de Mù Cang Chai, précise que le manque de médecins représente la difficulté la plus importante des dispensaires. Seuls deux dispensaires sur les 14 que compte le district disposent d’un médecin. Ainsi, le taux de patients devant être envoyé aux hôpitaux à l’échelon central est assez élevé. Toujours selon le docteur Nguyên Van Thê, ces cinq dernières années, le centre de santé du district de Mù Cang Chai a envoyé former onze cadres sanitaires. Pourtant, seuls quatre médecins sont retournés travailler dans leur village natal après leur formation. Pire, en raison du manque de médecins, les équipements médicaux modernes de certains dispensaires sont laissés à l’abandon.

L’élaboration de politiques privilégiées

Ce manque de médecins dans les établissements de santé à l’échelon de base serait dû, selon des études menées par le ministère de la Santé, à des conditions de travail défavorables couplées à des politiques de compensation insuffisantes.

Afin d’améliorer la qualité des consultations et des traitements médicaux dans les régions démunies, il sera nécessaire pour le secteur et les autorités du Comité populaire de ces localités de proposer et de promulguer de nouvelles politiques. Priorité doit être donnée à l’amélioration des conditions de vie et de travail des cadres sanitaires de l’échelon de base.

D’après le vice-ministre de la Santé, Pham Lê Tuân, le ministère envisage de demander au gouvernement de réformer le régime salarial des cadres sanitaires. Pour sa part, le directeur du Service de la santé de la province de Lai Châu fait savoir que dans les prochains temps, la province accordera la priorité aux investissements dans les infrastructures de la base et dans les équipements médicaux des hôpitaux spécialisés. L’accent sera mis sur le réseau sanitaire de l’échelon de base. Des politiques privilégiées seront élaborées pour des localités reculées. – VNA