Le Vietnam assiste actuellement à un inversement de sa démographie et à un vieillissement de sa population, 50 ans après la mise en place décisive par l'État de la limitation du nombre d'enfants par femme. Cette limitation à deux a permis de baisser le taux de natalité. Ce phénomène est observé surtout depuis la fin des années 1990.

En 1970, chaque femme vietnamienne avait en moyenne 6,8 enfants. Ce chiffre a été ramené à 3,1 en 1990 et à 2 aujourd'hui. Dans certaines localités du Sud, il est même inférieur. En 2011, à Hô Chi Minh-Ville, les femmes avaient 1,3 enfant. Pourtant, dans les provinces sur les hauts plateaux du Centre (Tây Nguyên), cette moyenne est encore de 3. Dans la province de Kon Tum, elle est de 3,45. 

Toutefois, le Vietnam assiste actuellement à un vieillissement de sa population. La baisse de la natalité s'est en effet accompagnée d'un autre phénomène intrinsèquement lié au développement socio-économique du pays : l'espérance de vie a explosé depuis 50 ans. Selon la Banque mondiale, elle est passée de 44 ans en 1960 à 75 en 2012. Le pays compte aujourd'hui 9 millions de personnes âgées sur une population totale de 90 millions d’habitants. Selon les prévisions, d'ici 2035-2038, 20% de la population aura plus de 60 ans.

Par ailleurs, pour des raisons culturelles, les couples favorisent la naissance des garçons. Le déséquilibre des sexes s’aggrave au Vietnam. En 2012, on comptait 112,3 garçons pour 100 filles, contre 110,5/100 en 2009. En 2050, entre 2 et 4 millions d’hommes en âge de se marier seront célibataires.

Dans ce contexte, le professeur Nguyên Dinh Cu, ancien directeur de l’Institut de la population et des affaires sociales, relevant de l’Université de l’économie nationale, a proposé plusieurs recommandations afin de parvenir à un meilleur équilibre démographique. 

Il pose la question de la modification de la politique actuelle de limitation du nombre d'enfants familial. Selon lui, " il serait préférable de laisser les couples décider eux-mêmes, et se recentrer sur un autre problème : l'amélioration des indicateurs de santé. Si l'on poursuit cette politique, la natalité va continuer de baisser, et les conséquences sur l'économie peuvent être terribles. C'est ce qui se passe actuellement en Corée du Sud et au Japon ". - VNA